De son aveu même aux policiers, le journaliste du « Nouvel Obs » a publié le soi-disant SMS de Nicolas à Cécilia sans même l’avoir vu… Les enquêteurs vont convoquer Cécilia pour inspecter son téléphone. A moins que l’hypothèse du retrait de sa plainte ridicule par Sarkozy, actuellement en discussion, se concrétise.
Ce n’était qu’un tour de chauffe. Un simple round d’observation. Mais néanmoins très productif, selon les enquêteurs. « Il s’agissait de refermer des pistes potentielles, avant de se concentrer sur l’essentiel », explique l’un d’eux. Même en s’y prenant très courtoisement, le commissaire Espinasse, le patron de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), chargée de l’enquête sur le prétendu SMS envoyé par Nicolas S. à son ex, Cécilia, a ainsi obtenu de précieuses informations d’Airy Routier, le journaliste du Nouvel Obs auteur de l’article litigieux, entendu en tant que témoin jeudi 21 février.
Le plumitif, qui jusqu’ici plastronnait sur les plateaux télé en qualifiant son info de « béton », en a beaucoup rabattu dans les locaux du Château-des-Rentiers. Routier a en effet avoué qu’il n’avait jamais vu le SMS litigieux. Le fameux « si tu reviens, j’annule tout », qu’il avait publié au présent de l’indicatif sur le site Internet de l’hebdo, n’est en fait qu’une confidence d’un informateur, dont Routier ignore s’il a lui même vu le texte. Bref, plutôt que du « béton », tout cela ressemble à « l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours… mais n’en est plus très sur ». Soulagement des flics, qui n’auront ainsi pas besoin de se livrer à de lourdes perquisitions dans les locaux du journal pour tenter de retrouver traces du prétendu texte de SMS puisqu’il n’y en a aucune, de l’aveu même du journaliste.
Le bon commissaire Espinasse a également fermé une autre piste : Cécilia n’est pas à l’origine des confidences sur le SMS au journaliste du Nouvel Obs. Là encore, les flics de la BRDP peuvent pousser un ouf de soulagement : il n’y a pas de complot de l’ex-Première dame de France pour ridiculiser le président de la République. L’enquête peut donc se concentrer sur le cœur du sujet : Sarkozy a-t-il vraiment envoyé le SMS du scandale une semaine avant son re-mariage avec la belle Carla ? Jusqu’ici la Befti, la brigade de la préfecture de police spécialisée dans l’étude de la téléphonie et de l’informatique, n’a rien trouvé de tel chez Orange, l’opérateur de Cécilia. Il lui reste maintenant à vérifier son appareil. Et si le SMS restait introuvable ? Le journaliste du Nouvel Obs pourrait passer un sale quart d’heure judiciaire.
A moins que d’ici là, la victime présumée, Sarko Ier, n’ait retiré sa plainte ridicule. L’hypothèse circulait en début de semaine dans les rédactions où l’on faisait état de conversations en ce sens entre Jean Daniel, le fondateur de l’hebdo de la gauche caviar, et la belle Carla Bruni-Sarkozy, censée exercer d’amoureuses pressions sur son mari de président pour qu’il laisse tomber l’affaire. Jusqu’ici Carla n’a pas eu gain de cause. Une indication de l’influence pour l’instant peu évidente de la nouvelle Première dame de France sur les affaires du pays ?
Pour lire ou relire les infos de Bakchich sur l’affaire du SMS :
Un vent de fronde au parquet affaiblit l’enquête sur le SMS
SMS, mariage et affaire d’Etat
Et aussi : Avant les foudres de Sarko contre Internet, celles de Marc Lévy
Vous avez dit SMS ?… Cécilia ?… "se concentrer sur l’essentiel" ?
(…) Mais les experts du contrôle de la pensée ont vite compris qu’ils pouvaient avoir non seulement le "contrôle du travail", comme ils disaient, mais aussi le "contrôle hors travail". C’est une magnifique formulation. Le "contrôle hors travail" revient a transformer les gens en robots dans tous les domaines de leur existence, en leur inspirant une "philosophie de la futilité", en concentrant leur attention "sur les choses les plus superficielles, comme une consommation dictée par la mode". (…) - La doctrine des bonnes intentions - Noam Chomsky - 10/18 page 30