"Le climat est déréglé !" En France, l’essentiel du catastrophisme vient des journalistes, plus que des écologistes. Exemple avec Christophe Barbier, patron de l’Express et jeune talent de l’info théâtralisée.
1er mars 2010. La tempête Xynthia vient de faire 52 morts sur la côte atlantique française. Christophe Barbier, écharpe rouge sur chemise blanche, dispense son édito-vidéo depuis ses bureaux parisiens. En fin d’intervention le directeur de l’Express pose son diagnostic : « … le climat est déréglé ! ». Bigre.
Est-ce une coïncidence ? Le magazine lance actuellement son site « L’Express.fr Environnement ». Ripoliné en vert (comme MacDo) les pages de celui-ci semble rédigées depuis un bureau à forte concentration bobo-carbonique. Un titre signé Elodie Bousquet y enfonce d’ailleurs le clou : « La puissance des tempêtes va augmenter ». Certes, en France, l’essentiel du catastrophisme vient des journalistes, plus que des écologistes eux-mêmes. Certes Christophe Barbier est un jeune talent de l’info théâtralisée, du marketing politique. Mais en essayant de nous glisser la quenelle du « dérèglement » climatique (1) à propos de Xynthia, ce permanent du spectacle médiatique passe de la dérive au naufrage.
Recadrer Monsieur Barbier Christophe et sa dream team parisienne, s’impose. La contre-enquête ne me prendra que le temps d’ouvrir un bouquin consacré au sujet. La leçon est donnée – indirectement - par un écrivain scientifique, Pierre Kohler. Dans « L’Imposture verte » (2002, Albin Michel) il écrit suite à la tempête de 1999 qui frappa de plein fouet les côtes charentaise et girondines (92 morts) : « les météorologues sont unanimes : les catastrophes climatiques ont toujours existé, et ne sont ni plus nombreuses ni plus violentes que par le passé ». Et Pierre Kohler de citer les travaux d’un passionné de recherches historiques : Jean-Pierre Roullin (de Breuillet, en Charente-Maritime)
Jean-Pierre Roullin a compilé les traces écrites – disponibles à partir du 16e siècle - des cataclysmes météo régionaux successifs. Occultons ici les quelque 80 relevés de froidures inimaginables, de chaleurs étouffantes, les orages de grêle dévastateurs ou encore les pluies diluviennes occasionnant malheurs, famines et disettes. Intéressons-nous uniquement aux ouragans ayant ravagé la Côte atlantique.
Août 1518 une « affreuse tempête » force les barrages et coule la campagne provoquant noyades et accidents. En 1537, nouveau déchaînement du ciel et de l’océan, les digues sont rompues, les arbres déracinés, les récoltes emportées. En 1557, les digues sont encore fracassées par les flots. De nouvelles tempêtes épouvantables re-cassent les digues en 1584, en 1591, en 1598, en 1600.
Un demi-siècle plus tard nouvelle apocalypse : « une effroyable tempête emporte maisons, arbres et moulins. Des navires sont drossés sur la côte, des paysans meurent noyés. ». Les relevés de 1651 et 1655 pointent deux nouvelles années d’inondations. Le siècle suivant sera cataclysmique. Dès 1702, un ouragan rompt les digues. Rebelote en 1709. Puis de 1710 à 1715 des tempêtes noient chaque hiver les îles de Ré et d’Oléron. En 1753, en 1777, en 1787 nouvelles violentes tempêtes sur la côte atlantique, les plaines sont recouvertes de marée et de boue. En 1811 une tempête explose les barrières, les rafales n’en finissent plus, le tocsin sonne pendant dix jours consécutifs. En 1827 nouvel ouragan. En 1838 rebelote, la digue cède de nouveau. Nouveau dégâts côtiers en 1926, 1937, 1996 et 1999…
Ni la Côte atlantique, ni la France n’ont d’ailleurs l’exclusivité de ces bourrasques dévastatrices. En 1421 une tempête exceptionnelle fit 100 000 morts sur les côtes anglaises. Celle-ci revient faire les mêmes dégâts en 1446. Au siècle suivant, en 1570, un ouragan encore plus meurtrier cause 400 000 morts. Pire, l’Angleterre sera presque touchée-coulée en novembre 1703 : 800 000 morts et 14000 habitations détruites ! Précision : cette époque est connue sous le nom de Petit âge glaciaire. Comme quoi les périodes de « réchauffement » ne sont pas les seules à provoquer des phénomènes extrêmes.
Quant à rapprocher la tempête Xynthia du supposé « dérèglement climatique » cela revient à naviguer entre ignorance, fantasmagorie et idolâtrie réchauffiste. Une sorte de Triangle des Bermudes journalistique, sauf que Christophe Barbier lui, ne disparaît jamais des écrans.
@ Stopladéconne
Météo France interrogée sur le sujet des ouragans avait dit tout le contraire en 2001 de ce qu’affirme le "chercheur" toulousain cité par l’Express ;)
Sur le sujet du climat, les scientifiques pataugent, et le rôle des journalistes est d’éclaircir et recadrer plutôt qu’accentuer le côté pacorabanniste des nombreuses prédictions et autres hypothèses dites "scientifiques".
C’est le tout sens de cet article qui chambre gentiment "l’idôlatrie réchauffiste" de Barbier et son Express nouvelle formule opportunément ripoliné en vert ;)
Perso, je suis pas un grand fan de L’express et encore moins de barbier-à-l’écharpe-rouge, mais pour avoir lu l’article lorsqu’il est sorti, vous êtes un peu limite bakchich.. M. Nobleaux devrait apprendre à lire plutôt qu’à survoler un article. A moins qu’il ne sache quoi écrire avant même d’attaquer la rédaction, ce qui est plus que borderline… Pour info, la phrase "La puissance des tempêtes va augmenter" n’est pas de la journaliste. (Manque de bol) C’est une citation d’une interview. Ce qui fait une différence colossale. (N’est-ce pas ?) Mais j’espère que l’auteur de cette phrase, chercheur au centre météorologique de Toulouse et à l’université de Columbia (même si on s’en fout un peu), aura compris le message. ;)
Encore un procès d’intention pour rien.
Alors bakchich, moi je vous aime bien. Taper sur les éditocrates à tout va, why not ? Il en faut. Mais quand c’est pas justifié et que c’est écrit avec les pieds… La règle d’or de la critique est d’être irréprochable, et là c’est une erreur de débutant. Ou l’envie de taper à l’arrache, qu’importe le sujet et qu’importe les infos. Ce qui est pire et rend, hélas, M. Nobleaux assez proche de M. Barbier. Po cool bakchich sur le coup :(