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Le mirage de la démocratie américaine

Etats-Unis / jeudi 3 juillet 2008 par Mathilde Fonvillars
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Dans « Une caste américaine, les élections aux Etats-Unis expliquées aux Français » (Les Arènes), John R. MacArthur, directeur du « Harper’s magazine », dépèce méthodiquement le cadavre de la démocratie américaine. L’auteur du livre explique en quoi la démocratie états-unienne est une illusion, soigneusement entretenue par les médias.

Pour ceux qui en douteraient encore, aux États-Unis, illustre patrie des libertés, la souveraineté populaire sombre doucement dans les eaux troubles du néolibéralisme et de la grande consommation. Tel est le message qu’adresse MacArthur au lecteur effaré par la longue revue de détails d’une démocratie en perdition. Tout passe sous le scalpel de l’écrivain-journaliste averti : l’impasse concertée du duel démocrate-républicain, les tricheries électorales, l’argent puissant des lobbyistes, les amours vénales entre politiques et grands industriels, l’hyperconsommation, et la mollesse servile des médias. Un peu plus, et l’on penserait que la Birmanie c’est presque mieux, puisque elle, au moins, ne fait pas semblant.

Une Caste américaine - JPG - 11.8 ko
Une Caste américaine
© Editions Les Arènes

L’auteur montre, de l’intérieur, comment la démocratie américaine fonctionne, ou plutôt comment elle ne fonctionne pas. Dans le chapitre « Démocratie du consommateur » (p.173) est développé un point très inquiétant. L’auteur analyse la concentration et la docilité du secteur de la presse, laquelle, de mèche avec la publicité, participe au doux sommeil de la population.

Des médias complices d’une sous-démocratie

Comme les enseignes de grands magasins, les groupes médiatiques tendent à se concentrer. Un tiers des propriétaires de presse contrôlent quatre titres sur cinq. Pour MacArthur, « le journalisme américain est donc l’objet d’une uniformisation abrutissante qui porte préjudice à l’exercice de la citoyenneté » (p.184), et l’auteur de rappeler le formidable effort des médias : du New York Times, du Washington Post, ou encore de Fox News T.V, pour relayer les mensonges de la maison Bush sur la menace nucléaire irakienne, en mars 2003. Ou encore l’affaire du programme d’écoutes téléphoniques après les événements du 11 septembre, où Bush, jouant les Big Brother, demanda de façon tout à fait illégale aux trois plus grandes compagnies téléphoniques américaines de fournir à la NSA (National Security Agency) les informations concernant les appels téléphoniques internationaux réalisés par chacun de leurs 200 millions de clients. Établi sans mandat de la Cour Suprême et sans supervision du Congrès, ce programme violait donc le code fédéral et surtout les garanties de libertés civiles de la Constitution. Bizarrerie, pendant plus d’un an, le New York Times refusa de publier les révélations du journaliste James Risen sur ce programme.

Ainsi, selon John R. MacArthur, à chaque nouvelle action politique, la grande majorité des médias américains soutient la Maison blanche avec un entêtement et un aveuglement extraordinaires. Caractère quasi-systématique qui relève, à n’en pas douter, bien plus d’une attitude de renard avisé que d’une nature hybride de mule et mouton. Sur cette attitude, les propos du directeur du Chicago Tribune, James Warren en disent long : « Je ne suis pas le rédacteur en chef d’un journal ; je suis le patron d’une entreprise de contenu » [1]. Tout est dit.

Le reste de l’ouvrage conforte cette analyse ; débordant de preuves et de chiffres inquiétants, il révèle l’envers d’une démocratie mythifiée, les artères bouchées d’un pays qui a trop abusé de l’hydromel capitaliste.

[1] Propos cité dans l’article « Journalistes à tout faire de la presse américaine » de E.Klinenberg daté de l’édition Février 1999 du Monde Diplomatique


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8 MESSAGES

Forum

  • Le mirage de la démocratie américaine
    le samedi 5 juillet 2008 à 22:47, jihelix le gaulois a dit :

    On s’en doutait plus ou moins, et on imagine mal une autre suite que belliqueuse.
    Cette dérive ne mènera probablement, hélas, à rien d’autre… qu’à un immense dépit destructeur.

    Néron va nous jouer un concert de HAARP.

    • Le mirage de la démocratie américaine
      le lundi 1er septembre 2008 à 11:29, JoëlP a dit :

      Aldous Huxley à écrit ses réflexions, en 1958, dans « the brave new word revisited. » Il y analyse la justesse des ses prévisions et l’accélération de la « mise en bon ordre » d’une société ou la vraie liberté est un souvenir. Voici un court extrait trouvé sur AgoraVox. (50 ans plus tard, aux US nous y sommes déjà comme votre article le suggère.)

      « Sous l’impitoyable poussée d’une surpopulation qui s’accélère, d’une organisation dont les excès vont s’aggravant et par le moyen de méthodes toujours plus efficaces de manipulation mentale, les démocraties changeront de nature. Les vieilles formes pittoresques - élections, parlements, hautes cours de justice - demeureront, mais la substance sous-jacente sera une nouvelle forme de totalitarisme non violent.

      Toutes les appellations traditionnelles, tous les slogans consacrés resteront exactement ce qu’ils étaient au bon vieux temps, la démocratie et la liberté seront les thèmes de toutes les émissions radiodiffusées et de tous les éditoriaux - mais une démocratie, une liberté au sens strictement pickwickien du terme. Entre-temps, l’oligarchie au pouvoir et son élite hautement qualifiée de soldats, de policiers, de fabricants de pensée, de manipulateurs mentaux mènera tout et tout le monde comme bon lui semblera. »

  • Le mirage de la démocratie américaine
    le vendredi 4 juillet 2008 à 23:35
    Voilà un article qui n’est pas digne d’un site comme bakchich. En effet, la journaliste n’a pas fait correctement son boulot. Pourquoi ? Pour plusieurs raisons : on ne sait pas qui est ce fameux John McArthur, elle confond démocratie au sens grec (vote du peuple) et démocratie (liberté d’expression…), elle ne prend aucune distance par rapport au livre, elle ne cite pas du tout les médias indépendants comme The Nation, Comedy central, Rolling Stone, New Yorker… Un article trop court, mal informé et complaisnat.Bref du travail bâclé.
    • Le mirage de la démocratie américaine
      le samedi 5 juillet 2008 à 22:33, jihelix le gaulois a dit :
      C’est toi qui es bâclé, tout comme tes arguments qui sentent l’allégence. Oublie donc Backchich et concentre toi plutôt pour mieux servir tes maîtres.
  • Un mensonge long de deux siècles
    le jeudi 3 juillet 2008 à 14:11, eddy a dit :
    Il ne faut pas être étonner par ces dérives qui existent en fait depuis le début du 19ème siècle je tiens à rappeler que la première constitution des pères fondateurs avait pour principes les droits de l’homme, le suffrage universel bref la vraie démocratie (il est piquant tout de même de constater que malgré ces généreux principes, son premier président Georges Washington possédait une immense propriété de coton avec plusieurs centaines d’esclaves, rendons-lui cependant justice, il les libéra tous dans son testament cela ne changeait pas grand-chose à l’économie agricole américaine toujours basée sur un esclavage légal, enfin bon…)dirigée par un peuple souverain, puis elle glissa rapidement dans le fédéralisme grâce (ou à cause selon moi, je laisse chacun libre des ses interprétations lors de l’approfondissement de ses recherches) à Alexander Hamilton brillant juriste admirant le principe de "Commonwealth" anglais bonne gouvernance" qu’il place au cœur du système américain avec l’instauration du fédéralisme. Il est important de comprendre que le "Commonwealth fut développé en Angleterre au 16ème siècle par des hommes d’état (Starkey, Cromwell etc…) cherchant à justifier un ordre social inégalitaire ou le pouvoir se concentrait dans les mains des élites, unique moyen selon celles-ci de maintenir l’ordre social. Le gouvernement et la société américaine actuelle ne sont que l’aboutissement logique de l’héritage culturel d’Alexandre Hamilton et du colon anglais. La démocratie américaine est donc une blague qui dure depuis plus 2 des siècles. On devrait donc se méfier de nos dirigeants admirant béatement ce modèle anti-démocratique en particulier ceux qui sont au pouvoir en ce moment.
  • Le mirage de la démocratie américaine
    le jeudi 3 juillet 2008 à 11:17, Dan a dit :
    A quand un bouquin sur le mirage de la démocratie française ???
  • Le mirage de la démocratie américaine
    le jeudi 3 juillet 2008 à 11:05, Adcr a dit :
    Oui, bon en même temps, l’illusion démocratique et le fonctionnement qui permet de bercer le peuple avec cette illusion est en marche également en France comme dans toutes les démocraties dite "libérales". Lorsqu’on ajoute un adjéctif à démocratie, c’est pour l’enterrer. cf république populaire etc, etc… Concernant la continent américain il faudrait un jour qu’un journaliste serieux puisse se pencher sur un peu plus qu’une breve sur le partenariat de prosperité et de sécurité en amérique du nord qui depuis 2007 (si je me souviens bien) s’est greffé sur l’ancetre Alena. Le PSP prévoit la privatisation effective des Etats Unis, du Canada et du Mexique. Ces 3 pays seraient géré par un groupe de puissant actionnaires et aidé par des hauts fonctionnaires. Les élus du peuple devraient alors rendre des comptes aux actionnaires et plus aux peuples qui les éliront. Aux Etats Unis, comme l’a bien démontré Naomi Klein dans sa Stratégie du Choc, la privatisation de l’Etat (et le remplacement de la démocratie, par le corporatisme-une amélioration néolibérale de la structure fasciste-) est bien plus avancé qu’ailleurs. Maintenant il est accepté dans le monde entier, que les Etats Unis ne sont plus une démocratie, depuis les elections roccambolesque de 2000, et continuer à démontrer que s’en est plus une et que ma bonne dame, on nous ment, on nous manipule (publicité, gouvernement, média) c’est bien joli, mais ça participe a l’apathie ambiante. Genre, c’est comme ça, on le sait so what ? Il serait bien plus heureux de ce concentrer sur les réussites des luttes contre ces systemes peu démocratique. Que cela soit Oaxaca au Mexique, Chiapas, ou les evenements qui se déroule là hop tout de suite en Corée du Sud ! L’idéologie friedmannienne est en train d’exposer ces derniers arguments et d’appliquer une derniere fois ces méthodes. Mais les peuples se révoltent de plus en plus et avec un respect de plus en plus grand pour les idéaux démocratiques. Des révolutions à la Allende pourquoi pas ?
    • Le mirage de la démocratie américaine
      le samedi 5 juillet 2008 à 22:51, jihelix le gaulois a dit :
      j’y souscris.
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