« Les résistants avaient un code d’honneur, pas eux »… Pour cette victime de l’attentat du RER-Saint-Michel, dont les deux grands-pères étaient des « résistants », cette qualité ne peut s’appliquer ni à Belkacem ni à Bensaïd, les deux membres du GIA algérien impliqués dans la série des huit attentats de l’été 1995 (« Faites entrer l’accusé », France 2 mardi soir). Quant à Khaled Kelkal, français, grandi à Vaulx-en-Velin, dont la photo d’ennemi public fut alors diffusée dans tous les lieux publics, son parcours est stupéfiant.
Quand les policiers analysent les empreintes laissées sur un ruban d’adhésif (la bombe devait faire sauter le TGV non loin de Lyon), ils sont atterrés : que vient faire un Khaled Kelkal dans cette galère ? Sa famille est très appréciée dans la cité, lui-même a fait une scolarité exemplaire au point d’être admis dans un bon lycée lyonnais. Kelkal avait devant lui la voie royale de « l’intégration ». Il a préféré la délinquance et, une fois en prison, le Coran interprété par les islamistes. Et si c’était justement cette réussite scolaire qui l’avait déstabilisé ? « Qu’est ce que je fous là [au lycée] ? » est la question qu’il a avoué (quelques années plus tôt) s’être posé à cette époque faussement glorieuse.
Mais Kelkal n’était pas dans le box aux cotés de Belkacem et Bensaid. Les gendarmes l’ont abattu dans la montagne lyonnaise où il s’était réfugié, prenant le maquis « à l’algérienne », de façon absurde (se planquer à la campagne quand on peut se fondre dans la population d’une agglomération…). Une mort filmée quasiment en direct pour le journal télévisé de 2O h… A terre, fracassé par une première rafale, le jeune lyonnais braque son revolver en direction d’un gendarme… « Finis-le » crie une voix. Deux mots qui vont provoquer la polémique : Kelkal (qui, avec ses complices, avait placé des boulons et des clous dans les bonbonnes de gaz pour mieux blesser ses victimes) est abattu d’une balle dans la tête et retourné à coups de pieds comme un chien devant le caméraman de M6. Incroyable séquence de JT !
Une fois la fièvre du spectaculaire retombée, restent des interrogations : pour qui roulaient ces apprentis du terrorisme ? Qui se cachait derrière le GIA ? Les services spéciaux algériens ? Ces questions sont effleurées par Christophe Hondelatte. Sans plus. Ce qui intéresse le présentateur de l’émission, c’est l’enquête policière, la technique, la cuisine. Telle est la limite de cette émission : on se croirait souvent dans un stage de formation pour flics et gendarmes.
Quant à Roger Marion, à l’époque directeur de la section anti-terroriste, il témoigne si benoîtement qu’on lui donnerait le bon dieu sans confession… Pourtant il aurait mieux valu pour tout le monde que les gendarmes lyonnais gardent leur sang froid et que Kelkal soit chopé vivant : pour sa famille, pour ses copains, pour sa cité, pour la justice et même pour la police. Personne ne parlera plus à sa place.
Vous voulez un truc plus intéressant que l’émission de Hondelatte sur le sujet, regardez donc ca.
Je touve hondelatte tres léger. Vaut mieux qu’il se contente des faits divers. Dès qu’il touche des histoires plus politiques ca ressemble plus a Faites rentrer l’accusé et cachez les coupables.
Encore ma paranoia, je vais prendre mes pilules…
Je me permets de laisser un commentaire car j’ai eu un fou rire à la lecture de l’explication de comment K. Kelkal est passé d’un environnement parfait (famille appréciée, bon lycée, voie royale pour l’intégration) à un environnement imparfait (délinquance, prison, terrorisme).
"Et si c’était justement cette réussite scolaire qui l’avait déstabilisé ?"
Comme on est le 1er mai et que je ne vais pas bosser à écrire, je me permets de ne pas vous allumer. Le pire dans tout cela, c’est qu’il n’y a pas de faute d’orthographe, donc j’en déduis vous avez du relire votre texte avant de le publier.lol
Je précise aussi que j’ai également regardé le foot. C’est donc le monde à l’envers. Ce sont les footeux qui font le plus présence d’esprit.
Bien sûr, je termine mon texte par une autre question (pour ouvrir) : Et si c’était justement cette réussite de Bakchich qui avait déstabilisé Nicolas beau ?
(moi, mon opinion personnel, c’est que depuis 2 mois, il y a plein de journalistes indépendants ou autres- qui écrivent ici, un peu n’importe quoi. Cela fait 9 mois que je lis Bakchich, mais je suis forcé de constater que depuis 2 mois, c’est consternant. Et c’est cet environnement imparfait qui la cause du choix et de l’écriture de cet article. Donc, c’est pas sa faute à N. Beau comme K. Kelkal. Comme ça, c’est la faute de personne et personne n’est coupable, même pas Sébastien Fontenelle. C’est donc la déstabilisation de la vie qui est responsable :) )
J’arrête ; j’ai trop écrit ; je vais demander à être rémunéré sinon. De plus, on est le 1er mai, jour férier et je suis donc en droit de demander du 125% à 150%. lol
Ba nous aussi on cale maintenant dis donc. On se demande à quoi s’attendait M. Beau en regardant l’émission d’Hondelatte ? A un scoop ?
Si il y avait eu un scoop dans cette émission, il aurait été vieux d’au moins un an, lors de sa première diffusion.
Pour rassuré M. Beau qui semble ne reprocher à l’émission que son côté "stage de formation pour flics et gendarmes", ce en quoi il n’a pas tort, il pourra toujours se consoler et essayer de trouver quelque chose d’important dans l’émission d’"histoire" de Marie Drucker (plus proche du stage de formation pour enseignants et journalistes et donc de son statut), Droit(e) d’inventaire, dont l’habillage sonore et la mise en scène façon enquêteur ringard de série Z s’inspire directement de l’indispensable émission d’Hondelatte.
Perso, j’ai regardé le foot ce soir là, il y avait moins de tricheries et plus de suspens.
Pour ce qui est de la recherche du scoop fracassant, je conseillerais amicalement à M. Beau et plus largement à Bakchich, de gratter, même pas creuser, juste gratouiller du côté de l’arche de zoé.
Un internaute moyennement futé peut trouver sur la toile des infos très lourdes sur le sujet. Mais peut être l’intrépide équipe de Bakchich, attend-elle l’émission d’Hondelatte sur le sujet pour commenter le fait qu’elle aurait pu aller plus loin dans l’investigation.
Misère du journalisme, journalisme de la misère. A chaque époque suffit sa peine.
Juste pour rappeler une banalité (mais pas pour tout le monde semble-t-il) : la peine de mort a été abolie en France.
Que Kelkal est été traqué pour ses actes n’est pas choquant en soit, et ce n’est pas le propos de cet article AMHA. Par contre, dans un état dit "de droit", il est anormal qu’il est été abattu de cette façon.
Le rôle de la police était de l’arrêter et de le mettre à disposition de la justice. Par la faute des policiers qui l’ont abattu, il n’a pu être jugé, et certains points n’ont toujours pas été éclaircis aujourd’hui, faute d’avoir pu entendre Kelkal s’expliquer devant un tribunal.