Quarante ans après et pour la toute première fois, la Préfecture de Police de Paris célèbre Mai 68. Liaison le magazine interne de la « PP » y consacre en effet un numéro exceptionnel dans lequel de multiples témoignages viendront exposer le point de vue – inédit - des forces de l’ordre sur ces fameux « événements ».
Plusieurs dizaines de témoignages, du gardien de la paix, au Préfet de Police de l’époque, en passant par celui d’une guest-star réputée pour sa légendaire discrétion : Philippe Massoni. Après 1968, Massoni deviendra le spécialiste de « Mouvements révolutionnaires », un joli tremplin vers d’encore plus hautes fonctions : patron des RG, préfet de police de Paris, conseiller de sécurité de Jacques Chirac. Un personnage en pleine « actualité » puisqu’il fera aussi la « une » du prochain hebdo de Bakchich.
Au menu du « collector » de la PP, qui sera diffusé en librairie à la curieuse date du 13 mai ( 9,5 euros ), à noter encore un paquet de photos inédites issues du fond iconographie de la PP. Si même les flics fêtent mai 68 maintenant…
Bientôt on dira de 68 que les gentils CRS ont été attaqués par les dangereux terroristes étudiants.
Le seul problème c’est que l’ensemble des travailleurs a dit stop au bout de quelques semaines à l’époque. A quand la CGT en "organisation terroriste internationale" ?
On vit une époque formidable …… !!!!!
Raul Pataquès
Quand est-ce-qu’ils décideront d’ouvrir les archives sur Octobre 1961 et les salles de tortures des sous-sols de ce lugubre lieu ? Sans parler de la période sombre de la collaboration et de ces inspecteurs spécialisés dans la traque des communistes résistants. Ce lieu devrait être rendu au ministère de la culture pour être aménagé en musée de l’Histoire et la préfecture déménagée, dans des algécos, sur le périph.
PS : A la libération, ces sinistres inspecteurs ont déclaré que les Américains avaient forcemment besoin d’eux pour contrer le communisme !!!
CASUS BELLI, pour répondre à ta question :
"Quand est-ce-qu’ils décideront d’ouvrir les archives sur Octobre 1961 et les salles de tortures des sous-sols de ce lugubre lieu ?"
… je te signale aimablement que les archives de la préfecture de police ont déjà été "ouvertes" (sur dérogation, selon les termes de la loi) à des chercheurs depuis près de dix ans.
Non seulement Jean-Luc Einaudi a pu consulter les archives de la PP (il en a tiré son ouvrage "Octobre 1961. Un massacre à Paris", 2001) mais des historiens ont également été en mesure de publier des études bien plus sérieuses et approfondies d’après ces mêmes sources :
Jean-Paul Brunet, "Police contre FLN. Le drame d’octobre 1961" (1999) + les deux premiers chapitres de "Charonne. Lumières sur une tragédie" (2003) ;
Linda Amiri, "17 octobre 1961, analyse des faits au travers des archives de la fédération de France du FLN, celles de la préfecture de police de Paris et de la Cimade" (2001)
Jim House & Neil MacMaster, "Paris 1961. Les Algériens, la terreur d’État et la mémoire" (2008).
… etc.
D’ailleurs, les divergences entre tous ces chercheurs contribuent encore aujourd’hui au débat historien portant sur cette sanglante répression policière.
CASUS BELLI, Je t’engage donc vivement à effectuer des recherches bibliographiques puis à lire ces ouvrages avant de proférer des accusations devenues légèrement absurdes en 2008… Avant de parler à tort et à travers, il y a une meilleure méthode que de tourner X fois sa langue dans la bouche : se documenter.
Quant à la période sombre de la collaboration et au rôle joué dans la traque des gaullistes et des communistes par les Brigades spéciales (BS) des Renseignements généraux de la préfecture de police, tu consulteras avec profit l’étude de Jean-Marc Berlière, "Les Policiers français sous l’occupation" (2001)… d’après les archives de la PP. Eh oui.