Les adaptations des bandes dessinées en longs métrages sont nombreuses. Et les financements pour les réaliser sont importants. Pourtant, en voyant certains gros nanars, on se dit que ce n’est pas toujours justifié…
Du 14 au 16 mai, s’est déroulée la deuxième édition du Festival "Les passeurs de Lumière". Le thème : La BD au cinéma. Le festival était organisé dans les villes de Quimperlé et Moëlan-sur-Mer, en Bretagne.
Projections de films, exposition de dessins et invités prestigieux. On peut citer, entre autres, Emmanuel Lepage (récompensé par le prix 2007 de la meilleure bande dessinée adaptable pour Muchacho), Fabien Lacaf, storyboarder -le monsieur qui dessine tous les plans d’un film avant tournage- de Chateaubriand et Faubourg 36 ou Jean-François Laguionie, réalisateur du film d’animation L’île de Black Mor.
Nombreux sont les exemples de films tirés de bandes dessinées. De Watchmen à Lucky Luke, la qualité varie. Alors, est-ce toujours une bonne idée ? Joe G. Pinelli (auteur de la série Le Poulpe) et Emmanuel Lepage, nous livrent leur avis d’expert :
Et pour lire de la BD sans cinéma sur Bakchich.info, c’est par là :
C’est presque toujours une mauvaise idée, et les films qui en résultant se tapent un bide mérité. J’ai un souvenir cauchemardesque de Lucky Luke. On m’avait invité à une projection de presse, et je suis parti avant la fin, ce qui ne m’était arrivé que deux fois dans toute ma vie. Certes, cela ne prouve rien, mais le public semble avoir confirmé ma (très) mauvaise impression en démolissant le film par le bouche-à-oreille, ce qui a été une excellente chose.
Mais les autres bandes dessinées ne sont pas davantage productrices de bons films. Souvenez-vous de To hell, avec Johnny Depp, sur Jack l’Éventreur. C’est l’une des pires sottises que le cinéma ait fait naître. Ou Les Dalton…
Finalement, seul l’Astérix de Chabat a échappé au massacre, justement parce que Chabat n’a pas cherché à reproduire un quelconque style visuel que ce soit et a fait du Chabat uniquement.
Pas sur que la B.D au cinéma soit une mauvaise idée. Après tout c’est le degré zéro du cinéma : de l’image sans le mouvement. Petit rappel pour ceux qui l’ignoreraient, Cinématographe, littéralement c’est : écrire le mouvement. Le story board en est la juste interface.
Enfin c’est peut-être le principe même de l’adaptation qui est une drôle (et non forcément une mauvaise) idée. Chercher à tout prix à traduire des formes narratives qui ne sont pas de même nature est naturellement casse gueule. Confusion des genres ? D’accord donc sur la conclusion sur l’Astérix de Chabat. Quand à prétendre que Chabat fait du cinéma…