Bakchich Hebdo publie les bonnes feuilles du livre de Pierrette Lalanne sur son ex-époux Jean-Marie Le Pen. Petits échantillons avant de vous ruer chez vos marchands de journaux.
22 ans que le brûlot devait sortir… Bakchich Hebdo n°27 (disponible en kiosque samedi 5 juin) publie les bonnes feuilles du livre écrit par Pierrette Lalanne, l’ancienne femme de Jean-Marie Le Pen. Un bouquin bourré de scoops sur le leader du Front National, qui aurait dû sortir après la présidentielle de 1988.
A l’époque, Pierrette Le Pen, en instance de divorce, avait donné une interview pour le journal Globe pour annoncer sa sortie. Le livre devait marquer l’apogée de sa contre-attaque après les injures répétées de son mari et ses filles suite à la parution de ses photos nues dans Playboy en 1987 (pas la peine de cliquer sur ce lien petits coquinous il s’agit seulement de la couverture du magazine).
Pendant quelques mois, les Le Pen ont lavé leur linge sale en public. Les filles et le père attaquant leur mère qui a choisi "Globe" pour donner un aperçu de son futur livre jamais paru. L’interview aurait d’ailleurs été également menacée de censure. En France, Thierry Ardisson commente cet entretien dans "Bains de minuit" (15 avril 1988). Pierrette estime que son mari (le divorce n’aurait pas été encore officialisé) utilise ses filles pour sa campagne. Miss Playboy étale même leurs premières expériences sexuelles.
Les confidences de l’épouse deviennent surtout intéressantes quand elle évoque le financement du parti par des personnalités et les héritages obtenus par Jean-Marie Le Pen. « Pas un sous pour ces connards ! », aurait lancé le chef du parti d’extrême-droite à propos des adhérents. Le frontiste, si attaché aux valeurs familiales aurait même refusé de rendre les cendres de sa belle-mère. Et voici l’une des amabilités qu’il aurait proférée à son ex-épouse : « Tu reviendras à Saint-Cloud à genoux. Je te mettrai à la cave et je te pisserai sur la tête ! »
Selon la femme qui a partagé sa vie pendant plus de 25 ans, Jean-Marie « déteste plus les arabes que les juifs »… Il aurait pourtant dit en public qu’il aurait fallu « inventer une machine à concasser les juifs ». L’antisémitisme et le racisme de Le Pen sont d’ailleurs développés dans ce livre, dont « l’interview n’est qu’un échantillon ». « D’un commun accord », l’éditeur « courageux » et Pierrette ont décidé de le sortir après les élections « pour ne pas porter un coup trop rude ».
Mari menaçant, raciste, antisémite, mais aussi menteur, d’après l’ex. Dans l’interview au Globe, Pierrette revient sur « la légende de l’oeil » de Jean-Marie Le Pen. Lorsqu’il était taxé de racisme, le Breton qui a longtemps porté un bandeau de pirate rapportait souvent qu’il avait perdu son oeil droit en défendant un ami algérien. « Tout le monde croit que c’est lors d’un meeting à la mutualité pour Ahmed Djebbour », un député du Front national des Combattants pendant une campagne électorale (voir vidéo), rappelait Pierrette au journal en 1988. « En fait, ce jour-là son oeil a été désorbité mais on lui a remis sans mal », précisait-elle en soulignant qu’il n’y avait pas eu de complication. « Deux ans plus tard, il a commencé à souffrir de la cataracte… mais à l’autre oeil (…) A partir de ce jour-là, il a commencé à fabuler ». « L’oeil blessé à la mutualité, il va très bien, merci ! », concluait-elle en montrant la preuve photographique avant/après au Globe.
Pierrette Lalanne s’est longtemps retenue avant de balancer des anecdotes sur les pratiques de son mari au sein du FN. En 1985, le Sunday Times prétend que le diplomate d’origine roumaine Gustav Pordea serait un agent des services secrets roumains et qu’il aurait donné 4 millions de francs à Jean-Marie Le Pen pour être placé en position éligible sur sa liste aux élections européennes. Parmi ses sources, le Sunday Times cite Pierrette Le Pen, qui serait allée chercher le pactole dans un appartement du 16ème arrondissement. « Si j’avais des déclarations officielles, je les ferai dans des journaux français », avait alors nié celle qui était alors toujours l’épouse de Jean-Marie Le Pen.
Avant d’être trahi par Pierrette Lalanne, Jean-Marie Le Pen n’hésitait pas à faire parader sa famille devant les caméras. Dans ce premier reportage télévisé (1973) sur le patron de l’extrême-droite française, (dégoté grâce à l’excellent site de l’INA), le "tendre" (sic) papa Le Pen est "spontanément" (re-sic) accueilli par ses charmantes filles en arrivant chez lui. « Ah ça fait du bien d’être à la maison », lance-t-il en s’étalant sur le canapé pendant que son épouse dévouée s’empresse de lui servir sa bibine. Le Pen parvient à s’extirper du canapé pour parler de ce qui lui tient tant à coeur, la famille : « Pour moi, c’est le plus important. C’est le cadre de la vie des hommes, c’est là où s’enseigne le cadre de vie, l’amour, le sacrifice… C’est la cellule fondamentale, essentielle des sociétés humaines et je crois que c’est la base de notre civilisation. »
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