« Impasses de Grenelle », le dernier livre de l’avocat Jean-Marc Fédida, jette un pavé dans la mare de l’écologie. Le pamphlet, fraîchement publié en mai aux éditions Ramsay, défend une posture très claire : « le Grenelle de l’environnement ne servira à rien. Il ne sauvera pas de phoques sur la banquise ».
Jean-Marc Fédida démontre comment l’écologie parasite le discours politique. Et comment, au passage, les hommes politiques de tous bords, dont un certain Nicolas S., ont récupéré le discours écologique pour leurs campagnes.
Il démonte, aussi, la légitimité du Grenelle, « une méthode de gouvernance inédite », « un chantier de réflexion dont le Parlement ainsi que les acteurs démocratiquement élus ont été écartés », laissant leur place aux représentants des ONG, de l’Etat, du patronat, des collectivités territoriales et des syndicats de salariés, tous « sensés » avoir une opinion sur la question de la sauvegarde de la planète.
Il dénonce, enfin, l’écologie comme « l’art d’annoncer des catastrophes » et de culpabiliser. Une écologie « de guerre » qui, selon l’auteur, se dresse toute entière contre un seul ennemi : l’Humain. Lui seul est responsable des maux de la planète ; il sera le seul fautif si le ciel lui tombe sur la tête.
Le ténor du Barreau campe donc à l’opposé des discours alarmistes, du catastrophisme et du « climat de panique perpétuellement entretenu dans la population ». Son propos sur « l’imposture de l’expertise » est le plus saisissant. Fédida égratigne sévèrement le « mince vernis pseudo-scientifique » sur lesquelles se basent les politiques environnementales. Il explique, en autres, que toute controverse a soigneusement été écartée du rapport du Groupement Intergouvernemental d’Etude du Climat (GIEC), dont les conclusions sont présentées comme faisant l’unanimité dans la communauté scientifique. Il rappelle le lynchage médiatique qu’ont subis les scientifiques qui avaient émis des critiques à l’encontre des méthodes d’étude du GIEC. Il cite le Sénat, qui en 2002, invitait « les décideurs politiques à se défier des conclusions du rapport du GIEC, qualifié [par la Haute Assemblée] d’instrument de décision politique et non de document proprement scientifique ».
Jean-Marc Fédida dénonce « l’écolototalitarisme » et se pose en libéral et humaniste. Contrairement à son copain de promo Arnaud Montebourg, il n’a pas souhaité s’engager en politique. Sans remettre un seul instant en cause la nécessaire préservation de l’environnement, il aère le débat. Dommage qu’il perde un peu son lecteur par son écriture ampoulée. Il a déjà publié, en 2006, L’horreur sécuritaire, les trente honteuses, essai dans lequel il dénonce des régressions sans précédent en matière de libertés individuelles. Impasses de Grenelle soulève le même problème : on ne peut régir les comportements individuels par décret. Un consommateur bien informé est capable de faire son choix.
Pour Fédida, le Grenelle de l’environnement et les lois qui en découlent ne serviront à rien. Dommage pour les phoques sur la banquise. Et dommage pour Borloo, qui vient justement de présenter le projet de loi Grenelle.
Attention à ne pas faire dire à l’auteur du livre ce qu’il ne dit pas.
En lisant l’article je n’ai pas l’impression que M. Fédida prône la pollution à tout va. Il critique les excès de l’écologie d’aujourd’hui.
Quant aux critiques sur ses compétences, c’est inapproprié : il n’est pas sur le plan d’une analyse scientifique, il analyse un climat de société (si j’ose dire).
Pendant des années l’écologie a été la 5e roue du carrosse, maintenant on est passé à l’excès inverse.
Trop de catastrophisme n’est pas bon pour l’environnement non plus : ça démobilise les gens et ça entraîne souvent vers de mauvaises décisions.
Attention à ne pas faire dire à l’auteur du livre ce qu’il ne dit pas.
En lisant l’article je n’ai pas l’impression que M. Fédida prône la pollution à tout va. Il critique seulement les excès de l’écologie d’aujourd’hui.
Quant aux critiques sur ses compétences, c’est mesquin et inapproprié : il n’est pas sur le plan d’une critique scientifique, il analyse un climat de société (si j’ose dire).
Pendant des années l’écologie a été la 5e roue du carrosse, maintenant on est passé à l’excès inverse.
Trop de catastrophisme n’est pas bon pour l’environnement non plus : ça démobilise les gens et ça entraine souvent vers de mauvaises décisions.
Bonjour.
Le livre je ne sais pas ce qu’il vaut mais l’article est clair et sensé.
Il y a deux moyens pour vivre : prendre le chemin de la raison ou bien faire n’importe quoi en replâtrant à droite à gauche pour conserver nos illusions démentielles.
C’est le deuxième système que l’humanité a choisi encouragé par les politiques et surtout les gros exploiteurs qui sont bien heureux de trouver autant d’esclaves inconscients à leur service.