Les nouvelles mesures contraindront les clubs à s’en tenir à leurs capacités financière et à mettre un terme à la course suicidaire à l’endettement.
C’est fait. L’UEFA, grande prêtresse du foot européen vient de promulguer ses dispositions relativement à la loyauté financière des compétitions, tant attendues du côté des clubs français un peu timides au niveau du chéquier.
Si l’on en croit ce que l’on lit, les clubs dispendieux seront désormais exclus de la Champion’s League et de l’Europa League. Les nouvelles mesures contraindront les clubs à s’en tenir à leurs capacités financière et à mettre un terme à la course suicidaire à l’endettement. Les injections massives de cash des oligarques et autres nababs en direction de leurs « danseuses » seront également très étroitement surveillées. Le but avoué, une marotte de Michel Platini, étant de susciter un intérêt accru pour la compétition en augmentant les chances d’y figurer des clubs bien gérés ne bénéficiant pas d’une notoriété internationale acquise à coup de monnaie de singe.
Bon d’accord, on a un peu de mal à y croire ; d’autant que les premières exclusions ne pourront juridiquement être prononcées avant la saison 2014-2015. D’ici là, des stades auront poussé comme des champignons dans l’hexagone, d’autres auront été délicieusement relookés et l’on se préparera à accueillir l’Euro en grandes pompes. Autant dire que des dettes, y’en aura à plus savoir qu’en faire.…
Les clubs abonnés à la créativité financière sont donc invités à se restructurer au cours des 3 saisons à venir de manière à se présenter en bon ordre aux véritables éliminatoires : le secrétaire Général de la confédération européenne, le très élégant Gianni Infantino a commenté les nouvelles dispositions de son organisation dans des termes très consensuels : « Ce sera un peu difficile à avaler pour certains mais nous comprenons tous que c’est nécessaire. Ce ne sont pas des mesures prises pour punir les clubs mais pour les aider. Nous ne voulons la mort de personne ; c’est d’ailleurs la raison de la progressivité de la mesure. Si les clubs veulent dépenser 50, 60 ou 70 millions d’euros, pourquoi pas dès lors que les fonds proviennent de leurs recettes ? ça continuera dans le futur. Le problème c’est lorsqu’ils ne possèdent pas les fonds qu’ils investissent… ».
Le président de l’Association des Clubs Européens, l’ancien international allemand Karl-Heinz Rummenigge s’est d’ailleurs félicité d’une telle initiative de l’UEFA en complétant la tirade de Gianni : « Ce sont des mesures qui vont donner forme au football européen de demain, le transformant en un business plus responsable, et finalement, plus viable… » . Il n’est pas interdit de rêver.