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CULTURE / CHRONIQUE THÉÂTRE

Jolie Môme dresse ses "Barricades"

Commune / lundi 12 avril 2010 par Anaëlle Verzaux
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Toute la semaine, la compagnie de théâtre Jolie Môme présente "Barricades", un spectacle passionnant sur la Commune de Paris. Barricades, c’est une plongée au coeur d’une révolution. Et un retour vers le futur ?

C’est un rituel. Depuis plus de vingt ans, pour lancer ses spectacles, la compagnie de théâtre Jolie Môme pose une question au public. Ce soir, comme nous ne sommes pas sur la scène de La Belle Etoile, à La-Plaine-St-Denis mais à Paris, au temps de la Commune (1871), la devinette porte sur un théoricien de la guerre civile, qui vécut 76 ans, la plupart du temps sans voir la lumière du jour.

Combien d’années Auguste Blanqui a-t-il passé en prison ?

Dans le public déjà amusé, un homme répond avant les autres : trente sept ! Il a gagné un disque. Les rideaux s’ouvrent.

La ville est assiégée par les Prussiens, on souffre de la faim, on souffre du froid, sauf ces gens là, gisant chez Brébant, le rendez-vous du tout Paris aristocrate et rentier, des artistes de pacotille aux donzelles niaises. Chez Brébant, quatre mondains et un abbé jouent à qui dit quoi : « Qui a dit : L’endroit le plus utile d’une maison, ce sont les latrines ? », à chaque réponse, ils pouffent : « Théophile Gautier ! », puis se lamentent sur leur sort : « Paris est acculée par les pressions, au diable le rouge ! ».

Deuxième scène, nous sommes le 18 janvier 1871, l’armistice (France-Prusse) est signé. Au son des accordéons, on présente, chez « Nénette », le peuple de Paris. D’abord, la séduisante Henriette, qui prend prétexte de l’enterrement du fils de Victor Hugo pour passer une soirée à Montmartre. « Mais Henriette, l’enterrement est au Père Lachaise ! », lui répond-on. Peu importe, puisque c’est à Montmartre qu’il y a des coeurs à conquérir. Il y a aussi le jeune Lulu, Pierrot le “lourd”, Paulia, venue de Pologne, pour “lutter contre la tyrannie”. Et encore Eugène, l’intello, du journal Le Cri du peuple.

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Les mois passent. Tandis que le gouvernement français collabore avec l’occupant prussien, le peuple de Paris perd les menus acquis obtenus par la guerre (le gel des loyers par exemple), et refuse cette aliénation. La politique du gouvernement Thiers se durcit. Le matin du 18 mars, l’ordre est donné de reprendre aux Parisiens les canons de Montmartre. Alors, tandis que le soldat Charlot s’exécute, il croise Henriette. Qu’elle est belle, Henriette. Charlot la courtise, elle semble séduite, ils s’aiment déjà. Subitement, le bidasse se fait rappeler à l’ordre. Il pointe son fusil sur elle. Henriette : « Charlot, tu vas tirer sur moi ? » Ouf, le bougre change d’avis. La Garde nationale fraternise avec le peuple.

Là, Eugène déboule, euphorique. « Mes amis, nous occupons l’Hôtel de ville ! » Et le gouvernement ? « Il est en fuite, à Versailles ». Dès lors, faut-il : négocier avec Versailles ? Réquisitionner la Banque de France, comme le suggère Paulia : « L’argent de la Banque de France, c’est à la République. Et la République, c’est qui ? C’est nous ! ». Ou marcher sur Versailles : « ils sont 40 000 à Versailles, ici nous sommes 300 000 et armés ! » Les communards victorieux organisent des élections. Résultat, Vallès, le directeur du Cri du peuple, fait partie des élus.« A partir d’aujourd’hui, s’exclame-t-on, c’est la République universelle ! » Désormais, un homme ne peut plus se faire licencier de façon abusive. Bientôt, la médecine sera gratuite pour tous. Et les loyers d’octobre, novembre et décembre ne seront pas payés. Les aristocrates sont verts de rage. Une duchesse hystérique roule une pelle à l’abbé, pour que « Dieu protège la ville ».

Alors, les événements s’enchaînent. Les Versaillais attaquent Paris, Henriette chante "Le Temps des cerises", part avec les hommes combattre à Vanves, Lulu rejoint la Garde nationale. Mais par la Porte de Saint-Cloud, les Versaillais sont entrés dans la capitale. Le peuple en arme doit dresser des barricades. Le 23 mai 1871, la Commune de Paris lance un appel aux soldats de Versailles : peut-on cesser les combats ? La réponse est non. C’est un véritable carnage. Il y aurait entre 30 000 et 100 000 morts, plus 40 000 arrestations. La simple évocation de cette boucherie lasse notre duchesse : « Anatole, vous nous fatiguez avec vos morts… ». « Si ta révolution ne danse pas, ne m’invite pas à ta révolution », disait le sous-commandant Marcos. La Commune a bien valsé.

« Barricades » sera toute cette semaine à La Belle Etoile, La Plaine Saint-Denis (93), jeudi vendredi et samedi à 20 h et dimanche à 16 h.

En mai, Jolie Môme présentera « Wanted, Procès-Spectacle », le procès du militantisme à travers les siècles, à La Plaine Saint-Denis (du 13 au 16 mai), et à Presles (95) (le 24 mai).

En juin, la troupe présentera son spectacle « Basta Ya ! », tableaux de lutte chantés, à Mûrs-Erigné (49) le 6 juin et à La Seyne sur Mer (83) le 10 juin. Puis « Faut pas payer ! », de Dario Fo.

Du 23 au 15 juillet, Jolie Môme fait son festival annuel, à Saint-Amant-Roche-Savaine (63)

Pour plus d’infos, voir leur site internet

« Barricades », par Jolie Môme, au théâtre La Belle Etoile, La Plaine Saint-Denis (93), jeudi vendredi et samedi à 20 h et dimanche à 16 h

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