Maitrise du geste et du mouvement. Avec Bruce Fauveau, tout bouge : yeux, neurones, nerfs, circulation sanguine, doigts de pied et la rate qui se dilate.
Au tout petit théâtre « Le Bout » près de Pigalle, des jeunes acteurs se lancent dans le spectacle et c’est là que j’ai découvert le « one young man show » de Bruce Fauveau. Dès son entrée en scène, en Merlin l’enchanteur on est embarqué dans ses aventures à la fois démesurées et métaphysiques, surprenantes…
Son comique est très visuel : le visage et tout le corps… la même démesure ! Les grimaces et ses mains immenses m’ont aussi évoqué « l’homme aux mains d’argent » et son regard étrange qui nous transporte dans un univers décalé.
Maitrise du geste et du mouvement : tout bouge : yeux, neurones, nerfs, circulation sanguine, doigts de pied et la rate qui se dilate ! Mouvement et mimodynamique : le public n’a pas le temps de souffler ! Il nous fait passer d’un univers à un autre en nous invitant à deviner les personnages, les situations. Parfois on est décontenancé, on ne sait plus trop où on est – il faut suivre !! C’est rapide, décapant ! Il mime le Roi Arthur face à son épée enfoncée dans le billot de bois, puis on passe aux épées amoureuses qui cherchent à comprendre la contraception, il revient en petit animal de la forêt tropicale, un petit « poupouillot » au regard fixe et attendrissant qui essaie de se démerder dans la jungle… le pauvre, il n’a pas de quoi se payer un McDo : il doit se contenter de racines comme un petit SDF. Et ne peut même pas aller au bout de ses instincts amoureux .. une voix « off » style documentaire début d’après-midi pluvieuse sur Arte nous fait les commentaires sur la vie du petit animal..
Et aussi comment accepter l’homosexualité de son petit chien ? Eh oui là aussi il faut assumer ! Il nous raconte aussi l’histoire d’un jeune homme qui jouit tellement en éternuant qu’il pratique une petite orgie avec les acariens ! Encore une particularité de cet homme-animal-épée-tout puissant et si faible en même temps.. on a également droit à une guerre des boutons réactualisée sous forme de rap : les jeunes de cette époque qui se confrontent à ceux d’aujourd’hui complètement désorientés devant leurs manières de parler…
Spectacle d’une heure « A donf’ » à ne pas manquer…
Tous les quinze jours, premier et troisième vendredi de chaque mois à 19h.
L’adresse du "Bout" : 62 bis rue J-B Pigalle, Paris 9ème.
Réservations au 01 42 85 11 88