Metteurs en scène et chorégraphes de tous pays se retrouvent jusqu’au 20 novembre à l’occasion du festival "Mettre en scène", initié par le Théâtre national de Bretagne.
Pendant audacieux du festival d’Avignon, "Mettre en scène", ce temps fort de la création, hors norme et résolument politique, nous propose douze créations et huit spectacles programmés à Rennes, Lannion et Quimper jusqu’au 20 novembre.
Une aubaine pour sonder le panorama contemporain du spectacle vivant sans frontières (Japon, France, Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Tchécoslovaquie, Amérique du sud) ou traversant les genres (marionnettes, cirque, danse, théâtre, installations, musique)…
On y découvre les pièces inédites d’artistes incontournables tels qu’Anne Teresa de Keersmaeker, Didier-Georges Gabily (mis en scène par Yann-Joël Collin), Falk Richter, Boris Charmatz (du 26 au 28 novembre au Théâtre de la Ville à Paris) ou Claude Régy (du 13 décembre au 29 janvier à la Ménagerie de Verre).
Mais le plaisir de la déflagration artistique et politique provient surtout des jeunes artistes que l’on vient, ici, repérer. Alexis Fichet nous livre un Hamlet and something pourri aux relents trash du plasticien Paul McCarthy. Angelica Liddell, la performeuse mexicaine révélée cet été au Festival d’Avignon, reviendra en découdre avec la douleur et la maladie. Le metteur en scène Benjamin Lazar et le compositeur Oscar Strasnoy investissent l’Opéra avec Cachafaz où Copi nous dresse le portrait des ghettos uruguayens. On anticipe sur la cuisine génétique et l’aide internationale dans Black Tie des Allemands du Rimini Protokoll. La compagnie Motus, basée en Italie, reprend Antigone sous le prisme d’Alexis, tué le 6 décembre 2008 à Athènes par l’agent Epaminondas Korkoneas d’une balle en pleine poitrine. Dans l’Iceberg la chorégraphe et circassienne Florence Caillon, rencontre le journaliste Denis Robert, l’un des révélateurs puis protagoniste malmené des affaires Clearstream.
Autant d’écritures singulières qui nous transmettent le pouls trépidant d’artistes jetant leur corps dans la bataille. Corps et gestes que l’on voit dialoguer avec les restrictions de l’époque. Puis, les 12 et 13 novembre, la parole prendra sa place au cours d’un grand débat sur "La vie d’artiste". Avec pour ultime question : "L’artiste a-t-il un futur ?"
Réservations : 02 99 31 12 31