Vedette inattendue mais d’un charme fou au récent sommet afro de Pékin, le ministre des Affaires étrangères du Gabon, M. Jean Ping. Seul délégué du continent noir venu avec un nom chinois qu’il doit à son père vietnamien. Un riche homme. Parfois aussi un homme très très riche. En février 2002, cet hôte de toutes les Conférences internationales participe à celle de Paris sur le Nouveau Partenariat pour le Développement. Il habite l’hôtel Meurice. Un leste cambrioleur dérobe 150 000 euros et 150 000 dollars laissés en étourdi dans sa chambre.
D’une intégrité personnelle inattaquable, probe, austère, M. Ping impressionne ses interlocuteurs par une bonté, un cœur simple et bouddhique. Ses proches ne lui connaissent qu’une défaillance : un amour immodéré pour les bêtes. Pas une souris, pas un rat qu’il n’aperçoive dans les rues si souvent pleines de détritus, à Libreville, qu’il n’aimerait nourrir de sa main. Aussi destinait-il peut-être tout cet argent perdu à la société protectrice des animaux. Peut-être aussi le voleur élevait-il un chat laissé sans canigou depuis trois jours. Les grands malheurs ont parfois de toutes petites causes.
L’épisode du Meurice explique quand même le bonheur de M. Ping à Pékin. Là-bas, au moins, il y a une police.