A l’approche de Noël, la ministre de l’Economie fait un joli cadeau au patronat hôtelier…Quitte à rendre impuissante la répression des fraudes !
François Fillon peut déclarer l’Etat en situation de « faillite », son gouvernement n’en continue pas moins de multiplier les gestes de prodigalité à l’endroit du patronat.
Dernier exemple en date l’extravagant cadeau de Noël déposé par Christine Lagarde ministre des finances dans le chausson d’André Daguin, président de l’union des industries hôtelières. Mme Lagarde parmi ses nombreuses attributions est aussi ministre de tutelle de la DGCCRF (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).
Une direction dont on hésite à préciser les activités tant celles-ci apparaissent établies. Invariablement au moment des fêtes ou des vacances les chaînes de télés proposent ainsi de suivre une équipe des agents de la DGCCRF « sur le terrain ».
Du contrôle de la fraîcheur des merguezs de ce restaurateur aux vérifications de sécurité des jouets « made in china » en passant par les garagistes indélicats, les serruriers cambrioleurs de portefeuille, il y en a pour tous les goûts.
Par ailleurs nul besoin d’être inspecteur des finances pour comprendre que cette traque des fraudes et abus divers s’exerce en fonction de la saison. Les jouets avant Noël tant qu’à faire, les restaurants de plage en été plutôt qu’hors saison.
Autre banale évidence, c’est dans la foule, l’affluence, lorsque des hordes de touristes déboulent sur la Côte d’Azur ou à Megève que les margoulins donnent le meilleur d’eux même. C’est à cette aune qu’il faut apprécier « la charte » que Mme Lagarde vient d’imposer aux agents DGCCRF dans le secteur des hôtels, cafés et restaurants. Venant se substituer à la loi qui encadre pourtant les conditions des contrôles, la dite charte se propose désormais de les « réguler au mieux », ceci dans un souci bien naturel « d’harmonisation ». On en perçoit l’esprit à la lecture de l’article 2 : « Les opérations de contrôles sont menées dans la discrétion en évitant les contrôles effectués pendant les heures d’affluence de la clientèle ».
Est–il nécessaire de d’insister sur la portée de dispositions qui visent à paralyser purement simplement l’action des contrôleurs ? Il suffira désormais à un bistrotier de considérer qu’il a « du monde » en saison par exemple ou que le contrôle n’est pas suffisamment « discret » pour s’y opposer.
Une difficulté qui n’a d’ailleurs pas totalement échappé à la Ministre. Aussi pour y parer a-t-elle songé à mettre en place un médiateur. Charge à lui « d’améliorer les relations entre les entreprises du secteur » et l’administration. On l’aura deviné cet « arbitre » sera issu des entreprises « du secteur des hôtels café restaurants »… ! Ou y a de la gêne y définitivement pas de plaisir. Principale organisation au sein de la DGCCRF, la CGT a certes déposé un recours « gracieux » auprès du ministre contre cette mise sous tutelle d’un service de l’Etat par des syndicats patronaux. Mais toute à la mise en place de la « République exemplaire » annoncée par Sarkozy, « l’Américaine » s’est assise dessus.
Si vous avez besoin d’un correcteur, je suis votre homme ; c’est trop bête de pourrir des articles géniaux avec une orthographe ou une syntaxe approximative.
MERGUEZ, subst. fém. Petite saucisse composée de chair de mouton fortement épicée, que l’on fait griller sur des braises. Au-dessus du comptoir, il y a la liste des prix affichée au mur ; je lis : hot-dog, pizza, sandwiches, rollmops, merguez (A. Robbe-Grillet, Djinn, Paris, éd. de Minuit, 1981, p. 23). Drôle de pèlerinage ! Couscous et merguez, brochettes et marchands de glaces, moutons égorgés, matériel de camping déplié, pèlerins endimanchés, Enrico Macias enroué ! Entre voisins de tente, on boit l’anisette en se racontant des histoires avec un inimitable accent pied-noir (Matin Magazine, 6-7 juin 1981, p. 21).