Le conseiller culture de Sarko Ier a tout pour plaire…surtout à son patron !
Ce Georges-Marc Benamou mérite d’être connu. Toujours du côté du pouvoir, toujours attiré par l’odeur de l’argent, toujours séduit par les honneurs. Un homme promis aux plus hautes destinées en ces temps de sarkozysme triomphant. A 50 ans, l’ami Georges-Marc est au sommet de son pouvoir et les Français, surtout les plus faibles d’entre eux, sont en train d’en faire les frais. Depuis quelques semaines, il est le conseiller pour la culture et la communication du sieur Nicolas Sarkozy à l’Elysée. Un poste qu’il aurait rêvé avoir sous François Mitterrand, dont il a ciré consciencieusement les chaussures dans les années 1980 au sein du magazine Globe financé par Pierre Bergé. Après un passage à France-2 et à L’Evénement (post départ de Jean-François Kahn), où ses talents de gestionnaire n’ont pas impressionné grand monde, Georges-Marc, qui se prend pour un penseur, s’est spécialisé dans les éditoriaux sans intérêt qu’il fourgue à Nice-Matin, à La Provence et à Europe 1 (Merci Lagardère).
Quand le café du commerce ne l’occupe pas trop, il commet des livres portés aux nues par la critique. Il faut dire qu’il a eu le temps toutes ces années de faire ami-ami avec ceux qui dirigent les médias parisiens. Depuis son arrivée à l’Elysée, notre ami se croit tout permis. Obligé d’arrêter sa chronique à La Provence, il réclame des indemnités. La direction tique mais il sollicite Arnaud Lagardère, qui présente Sarko comme son « frère ». Et là, bingo, il obtient 48.000 euros, selon les calculs des petites mains des journaux du groupe, qui ont écrit à Arnaud Lagardère.
Comme Le Canard enchaîné a eu l’occasion de le raconter, Georges-Marc Benamou s’est aussi distingué récemment en exigeant que la mairie d’Aix-en-Provence prenne à sa charge son séjour dans la ville à l’occasion du Festival d’art lyrique alors que la ministre de la Culture, Christine Albanel, était déjà invitée. Il a obtenu d’être logé dans un Relais & Châteaux et il s’est parti sans payer, espérant que les élus locaux, impressionnés par sa carte de visite, épongeront la facture. Le Parisien du 12 juillet a levé un fait d’armes : le conseiller a balancé un ramequin rempli de cacahouètes sur un barman de l’hôtel Raphaël, un palace chic près de la place de l’Etoile, parce que le manant lui faisait remarquer qu’il occupait une table réservée. L’employé a été mis à pied par sa direction, ce qui montre l’influence de Benamou, qui dément évidemment être intervenu. Après tout, il a raison : si le petit personnel se met à faire son travail, où va-t-on ?
Résumons : Georges-Marc aime l’argent, les honneurs et méprise le peuple. Rien d’étonnant à ce qu’il rejoigne le timonier de l’Elysée. Après tout, les Sarkozy utilisent sans vergogne les moyens de l’Etat et Madame s’est même fait attribuer une carte de crédit (qu’elle a rendu depuis pour éviter la « polémique »). C’est à cela qu’on voit les grands hommes : leur exigence morale et leur capacité à s’entourer des meilleurs.
Très instructif article qui ajoute une pierre à l’élucidation de la faune politique misérable qui compose le régime en place. L’anecdote des cacahouètes est particulièrement éloquente, insigne de la morgue et de la lâcheté du personnage. Je puis vous apporter un autre témoignage, datant de la fin des années 70, quand Benamou était apprenti reporter à Nice. A l’époque, bien que "pied-noir", il se moquait de ses origines et flirtait dans les rangs gauchistes. De mon côté, natif également d’Algérie, la prise de conscience de l’injustice infligée aux miens m’avait poussé dans le camp adverse, très présent et actif à Nice, celui des "rats maudits", Ordre Nouveau, Gud.
Avec un camarade, nous avions repéré Benamou à la Foire du Livre et nous étions amusés à lui faire peur, le sommant de vite quitter les lieux : il fut loin de nous jeter quoi que ce fut à la figure ; il se mit à galoper, craignant probablement pour son appareil. Nous ne comptions pas frapper le misérable mais voulions mesurer quelle était sa dose de courage. Il semble que celle-ci n’ait guère crû depuis lors, le cire-pompes cupide de Sarko n’étant capable que de s’en prendre lâchement à un serveur qui faisait son métier. Puisse un jour ce dernier croiser Benamou dans la rue, seul à seul… Car viendra bien vite le jour où ce "falso" (jargon pied-noir) n’aura plus ni bureau doré ni chauffeur et il marchera sur les trottoirs, comme tout le monde, sans cacahouète pour se défendre. Ah, le pauvre Benamou, je l’imagine déjà trembler comme une feuille flétrie.