Après s’être livrée à une chasse à l’homosexuel à la mi-novembre, la petite ville de Ksar El Kébir replonge dans l’ennui. Le Palais, lui, a choisi de se taire.
Après trois semaines de polémiques, l’affaire du faux mariage homosexuel de Ksar El Kébir (cf. encadré) connaît un triste épilogue. Lundi 10 décembre, les six accusés ont été condamnés en première instance à des peines de prison allant de 4 à 10 mois fermes. A noter qu’ils ne sont pas embastillés pour « homosexualité » (un délit passible de 6 mois à 3 ans de prison au royaume enchanté ! ) mais pour « perversion sexuelle » et « commerce illégal d’alcool ». Si au Maroc la justice est rendue au nom du roi, Sa Majesté et son entourage sont restés cois durant toute cette regrettable affaire. La seule réaction des autorités émane du ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa. Le 29 novembre, celui-ci préférait botter en touche déclarant : « dans l’attente des conclusions définitives des investigations, ces données montrent qu’il s’agit d’une fête personnelle marquée par des rituels de charlatanisme que les personnes concernées avaient coutume à exercer localement ». De références religieuses point, de prise de position encore moins.
Un silence assourdissant quand on connaît la propension du Palais et de ses affidés à s’immiscer dans toutes les affaires qui agitent le royaume enchanté. Quand ils n’en tirent pas toutes les ficelles. Un silence étonnant aussi quand on sait que si des barbus de tous poils ont bien incité les habitants de Ksar el Kébir à se lancer dans une « chasse à l’homosexuel », ce mouvement de foule émane d’abord d’une population dépolitisée qui s’est brutalement réveillée pour exprimer un choc d’ordre émotionnel. Et qui ne demande qu’à exprimer son ras-le-bol généralisé. Exactement comme si les habitants de cette ville de 80 000 âmes adressaient l’avertissement suivant au Pouvoir : « amusez-vous avec vos salades sur la bonne gouvernance, la lutte anti-corruption ou le développement humain mais ne vous attaquez pas à nos valeurs fondamentales ». Une déclinaison, en quelque sorte, du message adressé par les Marocains lors des élections législatives de septembre et marquées par une abstention record.
Aïe aïe aïe, voilà qui promet pour la tranquillité de la royauté qui remplit par ailleurs une fonction de commanderie des croyants et qui, selon certains, aurait dû se prononcer sur l’affaire de Ksar el Kébir. Gardien du temple sous Hassan II, le Palais se la joue donc gardien de portail sous Mohammed VI. Un calcul hasardeux sur le long terme quand on connaît les résultats d’une étude sur la société marocaine réalisée par les chercheurs Mohammed El Ayadi, Hassan Rachik et Mohamed Tozy dont les résultats ont été publiés par le Journal Hebdomadaire. Conclusion : la société marocaine demeure ultra-conservatrice malgré les tentatives de modernisation du royaume. Ainsi, 65 % des Marocains font régulièrement la prière, 59,9 % considèrent qu’une personne ne suivant pas le Ramadan n’est pas un musulman et 44,1 % qu’elle doit être punie jusqu’à se remettre sur le droit chemin ! Côté croyances populaires, on frôle le paranormal puisque 90,9 % des Marocains croient toujours au mauvais œil et plus de 85 % aux djinns et à la magie noire.
Idiot,
on appelle Le prince Moulay Abdellah, le soldat inconnu, je te laisees faire des recherches, pour le savoir et pour une fois, montre toi comme une personne qui analyse des faits, pas qlq un qui encourage la radio arabe.
le palais, idiot comme tu es, a d’autres chats à f.., que de se préoccuper de vos faux problèmes.
Ne mélangeons pas droits civiques et lois coraniques (la chariâa) et je ne vois pas la relation du monarque avec les faits divers,
bref, tt le monde utilise la fameuse habitude d’expression selon laquelle le mal vient toujours d’ailleurs.
Pour comprendre ce qui se passe au Maroc, il faut évoquer ce qui existe ailleurs, chaque année les gays organisent leurs manifestations de par le monde pour affirmer leur existence et réclamer « leurs droits » à la reconnaissance et parce que le monde n’est qu’un petit village, le Maroc n’est pas épargné, le phénomène va de mal en pie.
L’islam considère l’homosexualité comme étant un péché contre l’ordre établi par Dieu. La charia appliquée dans certains pays musulmans, condamne très sérieusement l’homosexualité, puisque la récidive peut entraîner la peine de mort. C’est le cas d’un pays du golf et aussi dans le sud-est asiatique, où les homosexuels peuvent être soumis à la peine capitale ou perdre leurs droits civiques.
La sévérité de certains régimes islamiques vis-à-vis des homosexuels amène certains d’entre eux à émigrer vers l’Occident où les mœurs sont généralement plus libérales à leur égard.
Le thème de l’homosexualité est principalement abordé dans le Coran par l’histoire de Lot. Dans l’islam l’acte sexuel est considéré comme un acte religieux, pas seulement pour la procréation : il représente la communion avec la nature par la réunion de la complémentarité homme/femme et pas par la réunion de deux êtres de même sex.
La culture arabe classique a progressivement introduit parmi les élites une vénération du bisexuel. De grands poètes, Abū Nuwās, Omar Khayam et quelques princes abbassides.
Le seul pays dans le monde musulman qui n’ait pas pénalisé l’homosexualité est la Turquie. Probablement car c’est un État laïc, même si la grande majorité de la population est de religion musulmane, et que ce pays a un système législatif importé de l’Europe. Cela étant dit, la vie du couple homosexuel, sans même qu’il s’agisse de reconnaître des droits, n’est pas culturellement acceptée dans le monde musulman. Elle encourt même la prison. On a ainsi remarqué récemment au Maroc(en Dec 2007) et en Tunisie (en Mai 2005) une condamnation en vertu de leur Code pénal a des peines de prison.
Officiellement dans le Coran, union-homo est condamné, le coran est le livre fondateur et aurait valeur de "sacrement" puisque le texte serait le support des influences spirituelles à l’œuvre dans cette religion. Les hadiths viennent confirmer cela. Ainsi, on peut trouver des hadiths qui maudissent ceux qui s’adonnent à l’acte homosexuel, et les condamnent à mort. Les imams Malik (le Maroc est de confession malikite) et Shafii entre autres, les classent avec les fornicateurs mariés, qu’ils soient eux-mêmes mariés ou pas.
Certains bloggeurs font remarquer que les conditions de forme pour que l’autorité puisse entrer en condamnation sont d’une précision chirurgicale telle qu’elles sont quasiment impossibles à satisfaire.