L’ancien juge antiterroriste, reconverti en édile UMP à Villeneuve-sur-Lot, avait reçu de la poudre dans une enveloppe durant la campagne législative de juin dernier, où il fut sèchement battu. Le SRPJ d’Agen a mené l’enquête. C’était de la farine.
Qui se souvient de Jean-Louis Bruguière ? Les plus jeunes de nos lecteurs ignorent sans doute que Jean-Louis fut, des années durant, le chef de file des magistrats de la lutte anti-terroriste du Palais de justice de Paris.
Depuis, notre homme a entamé une difficile reconversion politique à l’UMP . Sur le papier c’était, semble-t-il, pourtant « in the pocket » lorsqu’il s’est présenté dans le sillage de la victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle dans la 3ème circonscription du Lot-et-Garonne en juin dernier. Hélas pour lui, Jean-Louis s’est sèchement fait étendre.
Sa campagne « à l’américaine » a laissé quelques souvenirs picaresques aux électeurs. Certains se souviennent, amusés, que le magistrat avait fait venir des amis à lui du FBI pour animer des réunions électorales au cours de laquelle les émules d’Eliot Ness conféraient exclusivement en anglais… ! Original mais pas décisif lorsqu’il s’agit de rallier les suffrages des chasseurs de champignons de Villeneuve sur Lot.
Cette élection avait aussi été égayée par la présence parmi les adversaires du juge de deux candidats UMP dissidents : Pierre Girard-Hautbout et Philippe Brett. Or, ces deux consultants avaient été mis en examen en 2004 par ce même juge Bruguière pour « intelligence avec une puissance étrangère » pour leur rôle controversé dans le cadre de la libération des deux journalistes otages français en Irak : Chesnot et Malbrunot. Episode ultra médiatisé qui avait valu aussi quelques ennuis à un député UMP, Didier Julia, qui voulait jouer les émissaires en Irak.
Et puis quoi ? Pschitt, comme dirait Chi-Chi. Depuis l’ouverture de cette information judiciaire, ces deux « traîtres » à la nation n’ont été entendus qu’une et une seule fois, en trois ans, par la justice. Ils s’apprêtent à se voir délivrer - très prochainement - un non lieu.
C’est dans ce contexte que les deux concurrents du juge à Villeneuve-sur-Lot viennent d’être entendus comme témoins par le SRPJ d’Agen. Lequel a déployé le grand jeu : une demi douzaine de témoins au total passés à l’identité judicaire, photos de face et de profil, empreintes digitales, etc.
Motif ? Pendant la campagne, Bruguière aurait reçu à son domicile une enveloppe contenant un tract et « une poudre blanche suspecte ». Un courrier anonyme qui rappelle « les techniques utilisées par les mouvements terroristes » nous explique, la Dépêche.
Sauf que la « mystérieuse poudre blanche » se révèle très vite être de la vulgaire farine. En bonne logique, de quoi classer sans suite la plainte déposée par le juge.
Pas du tout, assure la Dépêche, pour qui cela « n’enlève rien après coup à la menace qui pèse sur le juge ». Le journal ajoute encore que « tant la position du candidat de l’ UMP et son rôle dans la lutte anti-terroriste internationale donnent à cette plainte comme le profil d’une affaire d’Etat (…).
Pour l’heure, on retiendra que, bien que niée par le gouvernement, la police de proximité est bel et bien de retour.
Voyons ! Qui ne connait pas J.-L. Bruguière ?! L’homme qui a plusieurs fois sauvé la planète de la menace terroriste, le Bruce Willis méga-couillé de la magistrature "qui en a", l’enfant caché de J. Edgar Hoover et de Charles Pasqua, le Dirty Harry du .357 magnum, le juge le plus bodyguardé de France et de Navarre !
Tsss tsss tsss….