L’ex-ministre des Sports de Chirac, après un léger passage à vide, fait son retour en intégrant l’Autorité de régulation des jeux en ligne. À ce poste, il devra oublier ses anciennes manies.
On le sait, Guy Drut ne recule jamais devant la haie. Surtout quand il s’agit, pour ce chiraquien pur sucre, de redonner un petit coup de fouet à sa carrière en perte de vitesse.
C’est ainsi que, le 15 mai, il a été nommé par Bernard Accoyer, président de l’Assemblée, au collège des sept membres qui chapeautent l’Arjel. Une promotion pour celui qui fut légèrement condamné puis lourdement amnistié par son ami Chirac, en 2006, dans l’affaire des marchés publics d’Ile-de-France. Un vieux souvenir qui en rappelle d’autres.
Alors qu’il était maire de Coulommiers (Seine-et-Marne), Drut portait une attention particulière à ce qu’il était convenu d’appeler les « indulgences » (l’annulation des contraventions des automobilistes). Fort de sa souveraineté au pays du fromage, il s’était même fendu, le 18 novembre 2005, d’un courrier au commandant de police de la ville demandant à celui-ci que « toutes les demandes d’indulgence émanant de la Mairie transitent par le cabinet du maire ».
Il s’agissait, évidemment, d’un « souci de simplification » et non pas, comme le soulignent les mauvaises langues, d’une quelconque réminiscence de privilèges dépassés. Trois ans plus tôt, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, indiquait, dans une note, qu’en matière de sanctions relatives à la sécurité routière « nul ne bénéficie de tolérance particulière du fait de sa notoriété ou de ses fréquentations ». Un message qui ne sera pas arrivé jusqu’à Coulommiers.
Revenu aux affaires, l’ancien ministre des Sports de Chirac et Juppé sera chargé d’étudier les demandes d’agréments envoyées à l’Arjel par les candidats à la licence. Entouré de Jean-François Vilotte, exdir’ cab’ de Jean-François Lamour et ex-président de la Fédération française de tennis, Drut sera indépendant ou ne sera pas. Exit donc toute forme d’indulgence. Bis repetita non placent, ce qui est répété deux fois ne séduit pas, serait-on tenté de lui souffler.
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