Présidence-Armée : Réconciliation. L’Expression, 29 juin 2006.
La lutte antiterroriste sera menée comme si la réconciliation nationale n’existait pas.
[…] Pour le général-major Ahmed Gaïd Salah, « l’ANP a appliqué, dès le premier instant, le contenu de la charte, avec appui et en toute harmonie, et poursuivra la lutte contre le terrorisme jusqu’à l’éradication définitive de ce fléau ». […] Le président de la République semble l’avoir définitivement amarrée aux Forces militaires comme l’Otan et les Etats-Unis, lui assignant, à terme, comme objectifs directs d’être investie de missions humanitaires et du maintien de la paix au plan régional. Un agenda des plus condensés, des exercices militaires à longueur d’année, les contacts incessants et les manoeuvres opérées avec les armées étrangères (« Active Endeavour », Opération Flintlock, etc.) ne lui laissent, en fait, aucun moment pour penser à autre chose.
Analyse :S’il est vrai que Bouteflika a fait de l’armée algérienne une sorte de grande « harka » au service des intérêts américains, celle-ci a tout de même le temps de penser à autre chose : torturer les Algériens. Et l’on peut croire le rapport d’Amnesty International du 10 juillet 2006, qui, dans un dossier de 51 pages (intitulé « des pouvoirs illimités : la pratique de la torture par la Sécurité miliaire algérienne »), dévoile les pratiques du DRS où tortures barbares et disparitions forcées font bon ménage avec toutes pratiques moyenâgeuses dont le régime algérien maîtrise tout l’arsenal.
Si cette ONG est parvenue à dresser ce réquisitoire contre la junte militaire, c’est qu’elle a pu disposer de témoignage de premier plan. « Le DRS est entouré de secret. On ne dispose d’aucune information officielle sur sa mission, ses pouvoirs ou son organisation interne. Les seuls renseignements sur le DRS proviennent des témoignages de victimes de violations des droits humains ou de récits d’anciens officiers de l’armée publiés après qu’ils eurent déserté et sollicité l’asile politique à l’étranger. Les témoignages de personnes détenues par le DRS semblent indiquer que ce service […] joue actuellement un rôle central dans l’interrogatoire des personnes soupçonnées de détenir des informations à propos d’activités terroristes. […] Il ressort d’allégations de plus en plus nombreuses émanant d’anciens officiers de l’armée que le DRS était l’élément moteur des crimes les plus graves imputés aux forces de sécurité et que, de surcroît, ses agents infiltraient et manipulaient les groupes armés dans le cadre d’une stratégie délibérée consistant à aggraver encore la violence contre les civils et à réduire en conséquence le soutien de la population à ces groupes. » Bref, la « sale guerre » continue, avec cela de particulier que le DRS ne s’encombre désormais plus de scrupules, ces pratiques entrant dans le cadre de la « lutte antiterroriste » chère à l’administration Bush qui lui vote toute sa confiance ? Et aussi grâce à « l’impunité généralisée [dont jouissent] les membres des forces de sécurité responsables de violations des droits humains » que leur confère la loi sur la « réconciliation nationale ».
L’ANP a trois nouveaux généraux de corps d’armée. Ghezaiel, Gaïd Salah et Mediene promus. Mounir B., Liberté, 5 juillet 2006
C’est le seul grade qui ne porte pas d’étoiles, mais il demeure le plus prestigieux des distinctions au sein de l’armée. Les généraux-majors, Mohamed Mediene, chef du DRS, le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, et l’ancien commandant de la Gendarmerie nationale, Abbès Ghezaiel, ont été promus, hier, par le ministre de la Défense Abdelaziz Bouteflika, au grade de général de corps d’armée, ainsi que 14 colonels qui ont été promus généraux. […]
D’abord, Abbès Ghezaiel. L’ancien patron de la Gendarmerie nationale […]. Depuis qu’il a été remplacé par l’ancien général Derradji à la tête de la GN, à sa demande, le général de corps d’armée Abbès Ghezaiel n’avait jamais coupé les ponts avec les cercles de la décision. […] Il est considéré comme étant “le dernier des Mohicans” des officiers supérieurs qui avaient pesé sur l’arrêt du processus électoral en s’opposant au FIS dissous, auquel il cassa les reins lors du tumultueux assaut contre les occupants des places publiques à Alger en mai 1991. Jamais il n’aura pardonné aux politiques de l’époque d’avoir hésité, sinon refusé, de prendre la décision d’évacuer ces placettes ; événement qui fut le tournant de la stratégie anti-islamiste mise en place par l’état-major. […] Ensuite, Ahmed Gaïd Salah. La légende veut qu’il ait été coopté par le général Lamari, alors que l’actuel chef d’état-major de l’armée est considéré comme un des officiers supérieurs les plus disciplinés qu’il soit.
Desservi par un physique ingrat, qu’il lui donne une sorte d’apathie, Gaïd Salah [après un] long passage à la tête du CFT (Commandement des forces terrestres), l’antichambre des décideurs des Tagarins, a fait de lui une des pierres angulaires de la stratégie antiterroriste à l’époque où le général Lamari dirigeait la section antiterroriste. […] Enfin, Mohamed Mediene dit “Toufik” ou “Tewfik”. […] L’actuel patron du DRS (Direction du renseignement et de la prévention), les services secrets algériens à qui l’on prête des pouvoirs démesurés, […] dont les échecs peuvent être connus et utilisés contre eux, mais dont les succès demeurent évidemment secrets, ont acquis sous l’autorité du général de corps d’armée Mediene une place de choix dans les structures du MDN, mais surtout au sein du mode du renseignement puisque le DRS a réussi, bien avant le 11 septembre, à se placer comme un service crédible, efficace et tourné vers la coopération antiterroriste internationale au point d’être actuellement cité en référence par la CIA, le KGB ou le MI 6 britannique. […]
Analyse : Ainsi de Toufik Mediene qui se trouve à la tête d’une organisation dont les méthodes feraient rougir de jalousie le Dr. Mengele, se propulse Général de corps d’armée. L’armée algérienne est sans doute la seule au monde à offrir des promotions à ses hauts gradés en proportion directe de la barbarie qu’ils perpètrent sur la population qu’ils ont la charge constitutionnelle de protéger.
Critiquée à cause de la situation des droits de l’homme et de la démocratique. L’Algérie ne prendra pas part au sommet du G8. El Khabar, 12 juillet 2006.
Des sources diplomatiques bien informées ont révélé que les huit plus grandes nations du monde ont refusé d’inviter l’Algérie au sommet du G8, qui va débuter Samedi prochain à Saint-Petersbourg en Russie, la raison de l’absence de l’Algérie de ce sommet au bilan insatisfaisant du point de vue des membres du groupe en ce qui concerne la situation des droits de l’homme dans nôtre pays et du recul de la performance démocratique. […]
De l’indulgence de Londres à l’hystérie d’Amnesty. El Watan,12 juillet 2006.
[…] Au lieu d’écouter l’Algérie qui ne cessait d’appeler à une coopération pour éradiquer le mal qui menaçait toute la planète, la communauté internationale a préféré, sans compassion aucune, disserter sur l’identité des assassins en Algérie. Les résistants et les intellectuels algériens qui qualifiaient, à juste titre, Londres de « base arrière du terrorisme » et considéraient les autorités britanniques comme les « protecteurs des égorgeurs » étaient traités, par les Occidentaux eux-mêmes, de « porte-parole des généraux sanguinaires ». [ …]
Que devient Amnesty International depuis ? Elle ne s’intéresse pas au terrorisme d’Etat qui se pratique en Palestine, ni aux horreurs de la guerre américano-britannique livrée contre le peuple irakien. Sa cible est toujours la même, c’est-à-dire l’Algérie. Le terrorisme tire à sa fin, cette ONG se découvre un autre combat : la torture. Pas à la prison irakienne d’Abou Ghraib bien sûr, mais chez nous en Algérie. Le propos ici n’est pas tant de dédouaner les autorités algériennes quant aux violations des droits de l’homme, somme toute, connues de tous, mais la campagne hystérique et revancharde de cette ONG entame carrément le peu crédibilité qu’elle avait.
PS :« Le terrorisme tire à sa fin », prophétise donc A. Benchabane dans cet article d’El-Watan… Pas sûr, rétorque un autre article du même El-Watan.
Nuit d’horreur à Larhat (Tipaza). El Watan,12 juillet 2006.
Un groupe terroriste composé de six éléments, selon les témoignages recueillis sur les lieux, a investi le camping familial de Naftal à Tipaza, vers 22h, dans la nuit du 10 au 11 juillet. Cinq personnes assassinées et deux autres blessées, tel est le bilan de cette incursion à l’intérieur du centre de vacances des familles des travailleurs de l’entreprise publique Naftal, qui se situe à quelques encablures à l’est de la localité côtière de Larhat. Cette dernière se trouve à l’ouest de la wilaya de Tipaza, 68 km du chef-lieu de la wilaya.
Un témoin qui n’habite pas loin du centre sur les hauteurs et ayant perdu ses proches lors de cette attaque terroriste affirme que les coups de feu et les explosions ont commencé à 22h40 et se sont tus à 00h05. Les mêmes témoignages révèlent aussi que le groupe terroriste qui a investi ce lieu de détente était « couvert » par d’autres éléments postés à l’extérieur. Un patriote et quatre éléments de la garde communale qui étaient chargés de la sécurité du camping ont été surpris par l’attaque. Ils ont été abattus, alors que le reste des éléments chargés de la sécurité, au nombre de quatre, ont réussi à échapper au piège tendu par la horde de criminels. Parmi les victimes, il est dénombré deux campeurs. Ces derniers ont été blessés par balle, alors qu’ils fuyaient vers la plage. […] Les familles qui campaient dans ce centre de vacances sont originaires de wilayas éloignées (Ouargla, Djelfa, Laghouat, etc.). Ces familles des travailleurs de Naftal sont installées dans ce camping depuis le 2 juillet. « Nous nous sommes rendu compte tout de suite qu’il s’agissait de terroristes », raconte une jeune fille qui ne voulait pas rejoindre le bus sans être accompagnée de son père. « Ils étaient six et je suis sûre que leurs complices se trouvaient à l’extérieur du camping. Ils sont rentrés par l’oued et certainement par un autre chemin, probablement celui de l’ouest. Ils n’avaient pas de barbe. Ils portaient d’anciens uniformes. Quand ils nous ont adressé la parole, ils avaient un accent oranais, sauf l’un d’eux qui parlait avec un accent kabyle.
Sous la menace de leurs armes à feu, nous avons passé un long moment avec eux, avant l’arrivée des forces de sécurité », a poursuivi notre interlocutrice. Et d’ajouter : « Ils nous ont demandé de leur remettre tous les objets en or sous prétexte que c’est haram et après avoir frappé à la porte de notre bungalow, ils ont voulu savoir si un des gardes communaux se trouvait à l’intérieur avec nous. Nous avons répondu par la négative. Le terroriste a menacé de faire sauter notre chambre s’il découvre le contraire. Je lui ai répondu qu’il n’y avait que des femmes et des enfants. En plus de l’or, il m’a alors demandé de lui remettre "ennaqal" (téléphone portable, ndlr). […] Les terroristes, ajoute-t-elle, ont organisé une « halqa » pour ordonner aux femmes et aux jeunes filles de porter le hidjab, de faire la prière et ne pas écouter de la musique. « Nous sommes des salafistes », ont-ils dit à quelques familles prises en otages, témoigne notre interlocutrice. Une autre jeune fille et un garçon ont bien voulu décrire aussi le cauchemar qu’ils ont vécu dans ce camping. « Nous avons reconnu quelqu’un parmi les assaillants. Il s’agit d’une personne qui avait les cheveux longs et qui s’est baignée dans l’après-midi d’hier avec nous à la plage du camping. Il était peut-être accompagné d’autres terroristes. Cela nous a surpris de le voir avec une arme avec les autres terroristes. […]
Analyse : Un massacre et des témoignages qui en rappellent d’autres, où des « commandos terroristes » peuvent égorger des heures durant sûrs de leur impunité et dont les commanditaires sont sans doute dans les hautes sphères de la hiérarchie militaro-politico-mafieuse. Il faut dire que les terres convoitées par la Nomenklatura à l’ouest d’Alger commencent à se faire rares. Il faut donc semer la terreur et pousser les populations locales à l’exode. Nul doute qu’un méga-complexe touristique va champignonner sur le lieu du massacre bientôt, promu par quelque magnat du Golfe qui servira de prête-nom à quelque « général à la retraite ». Avec les deniers des Algériens, bien sûr… Il faut bien que la flambée du prix du pétrole serve à quelques-uns, pardi ! Et le terrorisme islamiste algérien a cette tendance qui ne s’est jamais démentie depuis 1962 de faire exactement ce qui sert des desseins noirs du régime… Hormis cette zone stratégique du littoral à l’ouest d’Alger, les cibles sont aussi la région Boumerdès et la Kabylie.
Boumerdès. Trois gardes communaux blessés par l’explosion d’une bombe Le Quotidien d’Oran, 6 juillet 2006
Hier, aux environs de 8 heures du matin, une bombe de fabrication artisanale a explosé au niveau du Carré des martyrs de la ville de Ammal, située à 25 km au sud-est de Boumerdès. Cet attentat qui visait les autorités locales a fait trois blessés parmi les gardes communaux, dont l’un serait dans un état grave. Selon des sources crédibles, un groupe de la garde communale de Ammal a reçu l’ordre, vers 8 heures du matin, de sécuriser la zone du Carré des martyrs où devait se tenir la cérémonie de recueillement à l’occasion des festivités commémorant la fête nationale du 5 Juillet. Malheureusement, à leur arrivée sur les lieux, l’engin meurtrier explosa en faisant 3 blessés, qui ont été immédiatement transférés à un hôpital de la périphérie. Une deuxième bombe dissimulée dans le voisinage a été découverte et neutralisée par les services de sécurité compétents.
Deux gardes communaux tués à Boumerdès. Attentat meurtrier au marché de véhicules. Le Quotidien d’Oran, 8 juillet 2006
Un attentat meurtrier attribué aux groupes terroristes du GPSC à coûté la vie à deux gardes communaux alors que six autres ont été légèrement blessés, jeudi dernier, à l’entrée sud du marché hebdomadaire de la commune de Tidjelabine, dans la wilaya de Boumerdès. D’après des sources sûres, la déflagration s’est produite vers 5 h 30 du matin, au moment où un détachement de la garde communale allait prendre position pour assurer la sécurité du marché des véhicules. L’engin meurtrier a été actionné à distance, selon la méthode devenue désormais classique avec laquelle opèrent les activistes du GSPC, c’est-à-dire au moyen d’un téléphone mobile. D’autre part, le souffle de la bombe, assez puissant, a provoqué certaines blessures parmi des citoyens qui fréquentaient le marché.
À Tébessa, ville natale de Mohamed Chebouki. Des Algériens en quête d’indépendance. Le Soir d’Algérie, 4 juillet 2006 A Boudrièss, Fedh-Amar et Sidi-Daher, […] dans la région frontalière de Bouchebka, dans la wilaya de Tébessa, à défaut d’aller à l’école, les enfants vont à la collecte de l’eau toute l’année. En 2006, 44 ans après l’indépendance que les autorités locales fêtent en grande pompe dans le chef-lieu de wilaya, les femmes accouchent encore sur les routes, font leur cuisine au bois et éclairent leurs « habitations » à la bougie.
Dans ces localités, pas question de fêter le recouvrement de la souveraineté nationale. Le cœur n’y est pas ! « Pourquoi le faire ? Le tribalisme sévit plus que jamais. A cela s’ajoutent les préjugés des autorités qui voient en nous des gnatria (contrebandiers). Pour transporter 9 cartons de plâtre, 4 madriers, un sac de semoule, une bouteille de gaz, ou n’importe quelle autre chose, nous sommes obligés de faire 60 kilomètres pour aller chercher une autorisation de transport chez les douanes, sinon les gardes frontières, les gendarmes nous confisquent nos courses et mettent à la fourrière nos véhicules. Qu’est-ce qui a changé pour nous depuis 62 ? Rien ! Les choses empirent chaque année un peu plus. » […] « tout le reste nous a été confisqué. » « Nos droits de citoyens algériens. Le droit de nos enfants d’aller à l’école. Mon droit d’accoucher dans un hôpital, d’avoir le gaz, l’eau et l’électricité. Le droit de faire des courses sans être obligé de ramener une autorisation des douanes… » […]
Un poste d’observation attaqué à Jijel. 2 gardes communaux assassinés et 11 autres blessés. Le Quotidien d’Oran, 1 juillet 2006
Deux membres de la garde communale ont été assassinés et onze autres blessés, dans la nuit de mercredi à jeudi, à Jijel, par un groupe terroriste.
[…] Les gardes communaux ont été surpris, vers 23 h 45 min, par un premier tir d’obus qui a raté sa cible. Le groupe terroriste d’environ 19 personnes dont une femme, en tenue de para, armés de kalachnikovs et RPG, a mis en place des projecteurs fonctionnant à l’aide de batteries, avant de lancer une deuxième roquette de RPG. Ce tir puissant a détruit presque complètement le poste d’observation construit en briques, tuant sur le coup les deux gardes communaux. Les rescapés ont eu bien du mal à riposter aux balles qui crépitaient sur les murs de ce qui restait du poste.
L’accrochage a duré environ une heure, avant que les gardes communaux ne commencent leur retrait vers les forêts avoisinantes sous les tirs nourris des assaillants bien armés et plus nombreux. Le poste d’observation, investi par les terroristes, a été incendié, et quatre armes (une kalachnikov et trois Simonov) ont été dérobées. Selon des sources sécuritaires, cet attentat est l’œuvre de factions du GSPC, sévissant dans les monts Bourraoui Belhadef et El-Ancer, ainsi que des quelques éléments de Katibat Ibad Errahmane, échappés du ratissage de Ghar El-Ghoula qui s’est soldé par la mise hors d’état de nuire de nombreux éléments terroristes.
Attaque terroriste contre les forces combinées à Bin El-Ouidene (Skikda). Deux militaires et un garde communal tués. Liberté, 29 juin 2006
Hier, vers 6 heures du matin, un groupe composé d’une dizaine de terroristes du GSPC a ciblé un poste avancé de la garde communale occupé par les forces combinées, au lieu-dit Bordj El-Gaïd, à 10 km du chef-lieu de la commune de Bin El- Ouidene, dans la daïra de Aïn Kechra. Lors de cette attaque terroriste, 2 militaires et 1 garde communal ont été tués, alors qu’un autre garde communal a été blessé. […] Cette recrudescence est perceptible depuis l’annonce de la charte pour la paix et la réconciliation nationale ainsi que le renforcement des opérations de ratissage lancées par les forces de sécurité qui ont déployé d’énormes moyens militaires pour neutraliser les petits groupes de terroristes les plus irréductibles qui refusent de déposer les armes. Il ne se passe pas une semaine sans que ces groupes ne fassent parler d’eux soit en lançant des attaques, soit en subissant des pertes. Les terroristes qui sévissent dans la zone de Aïn Zouit se spécialisent désormais dans le placement des bombes artisanales qu’ils font exploser à distance lors du passage des patrouilles des forces de lutte antiterroriste. […] Bouira. Un garde communal assassiné. Moins d’une semaine après l’attentat perpétré contre un convoi militaire à Ahnif, la wilaya de Bouira vient d’être le théâtre d’un nouvel attentat. Ce dernier a ciblé la garde communale de Ouled Bouchia (quartier sud de la ville de Bouira). Bilan : un garde communal tué.
Le GSPC menace d’autres kidnappings d’industriels en kabylie ; Le fils Yaker libéré contre rançon. Liberté, 30 juin 2006
L’affaire du rapt du jeune Amine Yaker, fils d’un industriel bien connu dans la wilaya de Tizi Ouzou, aura finalement connu un dénouement heureux, hier, puisqu’il a été libéré par ses ravisseurs contre une forte rançon dont le montant n’a pu être révélé jusque-là. […] Fils de Amar Yaker, propriétaire de l’imprimerie Aurassi et de l’entreprise Aurès Emballage, implantées à Draâ Ben Khedda, le jeune Amine, âgé de 21 ans, avait été intercepté samedi dernier lors d’un faux barrage dressé en fin de journée sur l’axe routier menant de Tigzirt vers Tizi Ouzou, à hauteur du lieu-dit La Crête.
Circulant à bord d’un 4x4 Pajero en compagnie de deux de ses amis, Amine Yaker venant de Tigzirt rentrait sur Tizi Ouzou, lorsqu’il fut intercepté par sept hommes armés et vêtus de tenue militaire. Après un contrôle d’identité, le jeune Amine avait été alors pris en otage et transporté à bord de son propre véhicule, vers un endroit inconnu, alors que ses deux compagnons avaient été aussitôt libérés. […] “Une chose est sûre, à cette allure de nombreux commerçants et industriels de la région risquent d’avoir la même mésaventure”, dira encore Amar Yaker sous le choc et le poids de la maladie, lui qui a déjà subi une attaque cardiaque l’année dernière.
Analyse : Il est vrai que dans la wilaya de Tizi Ouzou, les rapts se multiplient depuis quelque temps. Après les kidnappings d’un barman de Tigzirt, en décembre dernier, puis d’un entrepreneur des travaux publics, en mai dernier, tous deux libérés moyennant une forte rançon, un autre citoyen de Maâtkas, frère d’un commerçant, a été aussi kidnappé, il y a deux semaines, sur la route de Tassadort (Betrouna) ; ses jours sont déjà en danger car ses ravisseurs exigent une grosse somme d’argent pour le libérer alors qu’un gardien de prison, originaire de Makouda, avait été exécuté par ses ravisseurs en janvier dernier. Et le terrorisme semble si bien promis à un bel avenir que…
Recrutement de 40 mille agents de sécurité. Équipes antiterroristes spéciales. El Khabar, 3 juillet 2006.
Le Directeur des Ecoles au niveau de l’école Supérieure de la Police, le Général Kara Bouhadba, a révélé hier que les différentes unités des corps de la sécurité allaient être renforcé en Juillet avec 6000 nouveaux agents de sécurité qui seront répartis sur les régions selon les priorités sécuritaires. La Police va employer 40 mille agents jusqu’en 2009, avec la création d’équipes pour l’information de « la lutte contre le retour des groupes terroristes cherchant un soutien matériel et en armes ». […]
Hydrocarbures. Gros investissements arabes. El Khabar, 1 juillet 2006
Des responsables de la Société arabe des investissements pétroliers « Apicorp » ont montré leur prédisposition à examiner l’éventualité d’investir dans plusieurs projets en Algérie et développer plusieurs d’entre eux à travers des accords de partenariat, cette affirmation intervient après une visite d’une importante délégation entre les 17 et 22 Juin en Algérie.
Une source proche de la délégation a indiqué à « El Khabar » que la délégation Arabe composée principalement de directeurs de l’investissement et du financement au sein de cette compagnie, qu’ils se sont enquéris [sic] de plusieurs projets dans le secteur de l’Energie et des Mines, inclus dans le cadre du plan de la compagnie Sonatrach pour la période allant de 2006 à 2010, ces projets inclus l’exploration, la production, le raffinage et l’industrie pétrochimique. […]
Les travailleurs de la Stah M’sila demandent la dissolution de leur entreprise El Watan, 2 juillet 2006
Trois cent vingt-huit travailleurs de la Société des travaux d’aménagement hydraulique (STAH) sont sans salaires depuis 22 mois. Une correspondance dans ce sens a été adressée au ministre des Participations et de la Promotion des investissements dont une copie a été adressée à El Watan dans laquelle il est fait état de la situation de précarité dans laquelle est plongée la majorité des travailleurs compte tenu du fait qu’ils n’ont perçu aucun salaire depuis l’année 2002. « On ne trouve pas la nourriture d’une journée ni pour nous ni pour nos familles et nous sommes en train de mourir en silence », dit-on dans cette correspondance. […]
Plus de 50 clandestins tentent de passer la frontière de force. La mort aux portes de l’Espagne. Le Quotidien d’Oran, 4 juillet 2006
Deux immigrants clandestins sont morts et sept autres ont été grièvement blessés, hier, en tentant de franchir la barrière métallique séparant l’enclave de Melilla du territoire marocain. 70 jeunes Tiaretis ont pris le large ces derniers jours. Un visa pour la mort. Le Quotidien d’Oran, 10 juillet 2006. […] Khaled, Djillali, Malik, Kaddour, autant de jeunes qui ont décidé de se « jeter à l’eau » sans informer personne, pas même leurs propres familles mortes d’inquiétude. Vendredi dernier, les premiers harraga ont donné un signe de vie en appelant leurs familles à partir de téléphones portables sans indiquer le lieu de leur présence. […] Bachir était un garçon sans histoires. Travaillant comme receveur dans un bus, il jouissait d’une bonne réputation auprès de ses proches et ses amis. Jusqu’au jour où il appelle sa mère depuis une ville espagnole sans jamais redonner signe de vie depuis trois semaines. Son frère aîné se souvient que son frère avant d’acheter avec son propre argent un visa pour la mort fréquentait trop souvent un cybercafé situé au coin du quartier. C’est que Bachir « prenait des cours sur la météorologie grâce à un site internet. Il était même devenu un prévisionniste émérite et savait très bien prévoir le temps qu’il fera dans trois ou quatre jours », se souvient son frère une larme au coin de l’oeil. Bachir et ses copains savaient qu’avec la période estivale, c’était probablement là la dernière chance de profiter d’une mer calme pour espérer gagner l’autre rive, celle qui fait chavirer la tête à plus d’un jeune en quête d’une… vie ailleurs. A Tiaret, on parle sous cap de l’existence d’un réseau clandestin au centre de cette « traite des jeunes » au désespoir sans égal. Une enquête est même menée pour tenter de démasquer les éléments de ce réseau de criminels d’un nouveau genre. Il y a à peine trois mois de cela, quatre jeunes Tiaretis sont morts les corps déchiquetés par des poissons au large des côtes mostaganémoises et oranaises. Tout le monde, ici à Tiaret, se souvient encore du jeune Meddah, un beau garçon de 22 ans, mort en mer en voulant gagner les côtes espagnoles depuis une plage située sur le littoral mostaganémois. Il travaillait comme apprenti pâtissier chez un privé et voulait coûte que coûte prendre le large parce que, disait-il à sa mère, « il avait le mal de partir… ».
Comme Messaoud, 28 ans, il est mort en mer en compagnie d’un autre jeune homme, il a quelques mois de cela, lors d’une dangereuse traversée vers les côtes espagnoles. Meddah comme soixante-dix autres compagnons d’infortune avaient cotisé pour acquérir six embarcations contre la coquette somme de 80 millions de centimes avant de prendre le large le 28 juin dernier à partir des côtes de Bouzedjar, dans la wilaya d’Aïn Témouchent. Ils sont tous portés disparus moins de vingt-quatre heures après leur départ.
Samedi 8 juillet, douze clandestins, originaires de Tiaret, sont interceptés par les gardes-côtes au large d’Oran et présentés dimanche devant le parquet de Gdyel. Au moins cinquante sur les soixante-dix candidats à la hedda sont toujours portés disparus par leurs familles. Le Croissant-Rouge à Tiaret par l’entremise d’une opération intitulée « rétablissement des liens familiaux » tente d’aider les familles pour entrer en contact avec leurs fils disparus. Des informations communiquées de source sécuritaire ont fait état jeudi du repêchage de deux autres corps au large des côtes de Bouzedjar, dans la wilaya d’Aïn Témouchent. Et selon les dernières informations recueillies hier dimanche auprès des familles des candidats à l’ »aller sans retour », au moins douze jeunes auraient donné signe de vie en joignant leurs familles par téléphone à partir d’une ville espagnole.
Analyse : Si réseau il y a, les chances sont nulles pour que son promoteur ne jouisse pas d’appuis très haut placés. C’est simple, rien d’organisé ne peut se concevoir en Algérie qui n’émane pas du DRS. Si bien que pendant que le ministre de l’Intérieur se réunit avec Sarko à Rabat pour lutter contre l’immigration clandestine, ses réseaux eux s’emploient à les alimenter…
Affrontement à Ksar Chellala. La population en colère réclame le départ du chef de daïra El Watan, 2 juillet 2006.
Ksar Chellala, 120 km à l’est du chef-lieu de wilaya de Tiaret, demeure une ville morte depuis vendredi suite à des émeutes pacifiques au début et qui semblent prendre de l’ampleur au fil du temps. Emeutes qui avaient pris naissance vendredi vers 16 h dès qu’une panne d’électricité, bien que de courte durée, est venue rappeler aux citoyens leurs dures conditions de vie qui, en plus du chômage, sont égrenées de problèmes liés à l’alimentation en eau, à la « hogra » alors que d’autres voix anonymes parlent de manipulations du fait de l’implication de plusieurs personnes dont l’ex-maire dans des affaires de gestion scabreuse actuellement pendantes devant la justice. […] Beaucoup d’entre eux tentent de forcer les portes métalliques du siège de la daïra, mais les forces anti-émeutes, dépêchées depuis Tiaret, les en ont dissuadés à coups de gaz lacrymogène. […] Colère qui n’a rien donc à voir avec cette frustration de voir la rencontre Allemagne-Argentine […] mais cette colère mal contenue semble trouver ses origines dans cet isolement socioéconomico-culturel, mais teintée de politique et d’une marginalisation au plan de développement en dépit des conséquents programmes injectés dans une ville qui, après avoir souffert du terrorisme, est en train de souffrir de l’isolement. […]
Deuxième jour d’émeute à Ksar Chellala. Deux morts, seize policiers blessés et une cinquantaine d’arrestations. Le Quotidien d’Oran, 3 juillet 2006
Après les deux jours d’émeute et les violents affrontements qui ont eu lieu entre jeunes manifestants et forces de l’ordre, un calme des plus précaires régnait, hier dimanche, à Ksar Chellala, où un jeune homme de 22 ans est décédé après avoir été atteint par un caillou en pleine tête, selon les services de la police. En effet, le jeune homme est mort quelques instants après qu’un quadragénaire fut décédé lui aussi, asphyxié par une bombe lacrymogène. Et selon un communiqué de la cellule de communication de la wilaya distribué à la presse, au moins seize policiers ont été blessés, dont trois se trouvent dans un état jugé grave.
[…] A l’origine de la colère des citoyens, une coupure intempestive d’énergie électrique qui a privé la population du match Allemagne-Argentine, vendredi. […] Des pneus brûlés, des édifices saccagés, c’est le visage que présentait la ville de Ksar Chellala en ce deuxième jour d’émeute.
4ème jour d’émeutes à Ksar Chellala. 57 personnes devant le procureur. Liberté, 4 juillet 2006.
[…] Sur un autre registre, on note la présence, sous forme de sit-in, d’une foule importante devant le tribunal de la ville où devaient comparaître pas moins de 57 personnes, dont plusieurs mineurs, interpellées lors des échauffourées qui se sont soldées par l’incendie de plusieurs édifices publics et des blessures causées aux citoyens comme aux éléments des services de sécurité.