Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
VIDÉOS

Un ex-préfet : « Le 13 mai 1968, j’ai demandé l’autorisation de tirer sur la foule »

Bakchich TV / vendredi 30 mai 2008 par Joël Bonnemaison (vidéo), Michel Despratx, Pat Ethic
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

« Bakchich » achève les célébrations de mai 1968 avec un témoignage surprenant. L’ancien préfet de Nantes, aujourd’hui retraité, raconte qu’il avait demandé à Paris l’autorisation d’arroser la foule. Et pas avec de l’eau claire : aux fusils, chargés de cartouches réelles. Comment fut empêché ce massacre ?

Combien de morts en mai 1968 ? Si l’on considère la somme des violences accumulées dans le fracas des manifestations, fort peu. La nuit du 24 au 25 mai, le commissaire Lacroix meurt écrasé par un camion lancé par des manifestants. Le 26 mai au matin, rue des Ecoles à Paris, le corps du jeune Philippe Mathérion est retrouvé sans vie sur une barricade. Trois autres morts surviennent, mais ce sera au mois de juin. Mai a connu explosions, coups de gourdin et pavés en pleine face, hôpitaux saturés, sutures, fractures, mais aucun mort par balles : point de CRS défourailleurs, pas de préfet non plus pour ordonner aux troupes de fusiller dans le tas.

Enfin… presque !

Car, comme disait le général De Gaulle après avoir échappé de justesse aux balles de l’attentat OAS du Petit-Clamart en 1962, il fut une ville de France où cela fut « tangent ». C’était Nantes, où, en mai 1968, les étudiants dépavaient et incendiaient comme Attila, et où les policiers cognaient dru en retour, sous la coupe d’un préfet intraitable : Jean-Emile Vié. Ecoutons à ce propos les témoins de l’époque. L’un d’eux se souvient de la prise d’assaut par des manifestants des grilles de la préfecture. C’était le 13 mai. La voiture du préfet a été incendiée. Ce dernier a immédiatement envisagé que la police arrose les jeunes à tirs de fusils ! Sur cette première vidéo, vous entendrez d’anciens manifestants raconter l’épisode.

Maintenant, comment fut empêché ce Tian’anmen breton ? Bakchich a retrouvé l’ancien préfet canardeur, Jean-Emile Vié. Agé de 93 ans, il habite un bel appartement du XVIe arrondissement parisien. Vié est une sorte de fonctionnaire exemplaire, défenseur inconditionnel de l’Etat, de ses symboles comme de ses bâtiments. Préfet de père en fils, patron des RG de 1955 à 1961, il ordonna la mise sur écoutes du Canard Enchaîné et du PCF en 1957. Vié faisait son devoir : défendre l’ordre et l’autorité de l’Etat. En 1968, sa tâche à Nantes était de contenir le chahut des étudiants qui entendaient, selon lui, « transformer les cités universitaires en baisodromes ». Ce qui était vrai, par ailleurs.

Quarante années après, il reconnaît que le 13 mai 1968, à Nantes, il a bel et bien voulu faire tirer sur la foule. Pourquoi ? Pour l’empêcher d’occuper de force un bâtiment public. C’est cher payé le chahutage. Mais Vié, répétons-le, n’aime pas le bordel.

Cliquez et vous entendrez l’ex-préfet boum-boum, le vrai, expliquer pourquoi il a voulu canarder les jeunes. Et comment il en fut empêché par ses autorités, qui après ce mois de mai 1968, ont finalement laissé les cités universitaires se transformer en baisodromes.


AFFICHER LES
15 MESSAGES
0 | 5

Forum

  • Un ex-préfet : « Le 13 mai 1968, j’ai demandé l’autorisation de tirer sur la foule »
    le mercredi 18 juin 2008 à 01:43, nemo3637 a dit :
    Il y a eu des morts en mai-juin 68. Aussi bien du côté des manifestants que du côté des forces de l’ordre. Compte tenu de l’intensité de certains combats il ne pouvait en être autrement. C’était à la fois une fête et une atmosphère de guerre civile. Et, en termes militaires, du côté des gendarmes et des CRS il ne fallait pas "déclarer ses pertes".Cela ne pouvait qu’attiser encore plus les tensions. Une large fraction des forces de l’ordre ne demandait d’ailleurs qu’à en découdre. J’en ai vu certains brandissant de bizarres armes blanches. Beaucoup de gens "de pouvoir", comme De Gaulle,ont commencé, comme ce préfet, à perdre les pédales. Pompidou,d’une extraordinaire intelligence, et son émissaire, un certain Chirac, ont préféré nouer habilement une alliance avec la CGT….
  • Un ex-préfet : « Le 13 mai 1968, j’ai demandé l’autorisation de tirer sur la foule »
    le lundi 9 juin 2008 à 22:18, Chris a dit :
    C’est marrant, mais en marseillais, vié (de "mon Viéééé), ça a un autre sens. Mais ça lui va plutot pas mal…
  • Un ex-préfet : « Le 13 mai 1968, j’ai demandé l’autorisation de tirer sur la foule »
    le mercredi 4 juin 2008 à 15:14, moncabanon a dit :

    Fou débile qui au nom de l’ordre établit estime que l’humain ne vaut rien ….que ce qu’il produit. Qui ne peut tolérer les mots liberté, egalité, fraternité. Heureusement que vu son grand âge, il ne risque plus de faire des horreurs très longtemps.

    Et en plus il ose l’assumer ! pauvre type

  • Un ex-préfet : « Le 13 mai 1968, j’ai demandé l’autorisation de tirer sur la foule »
    le vendredi 30 mai 2008 à 20:45, cassandre a dit :
    Enfoiré…
  • Un ex-préfet : « Le 13 mai 1968, j’ai demandé l’autorisation de tirer sur la foule »
    le vendredi 30 mai 2008 à 19:37, Magali, mon tailleur est riche a dit :

    S’il y avait eu plus de prefets de cette trempe en 68, la France ne serait peut être pas devenu le pays de la jeunesse malingre, sale, ignare, fainéante, égoiste.

    Son futur sera de servir à manger, cirer les chaussures et nettoyer les chiottes des riches touristes étrangers.

    • Un ex-préfet : « Le 13 mai 1968, j’ai demandé l’autorisation de tirer sur la foule »
      le samedi 31 mai 2008 à 19:53
      Non , son futur sera de faire la guerre ! Pas plus compliqué . C’est terrible , mais c’est ainsi . Alors vous pensez , les gesticulations de toutes sortes , on s’en fout . Surtout les tergiversations intellectuelles pour savoir si ou pour estimer que , etc . Certains jours on fatigue , en fait . Pourquoi ? Très simple ! Cela vous tombe sur le coin de la g. , et on se demande d’où ça vient , et puis petit à petit on se rend compte qu’on change d’époque . Mais , à partir de cet instant et pour longtemps , la paix s’éloigne à l’inverse de son pendant : le cauchemar . Pour toujours ! Alors s’astiquer le jonc près de la Grande Brière , quelle importance ! Universités d’68 = petite goutte d’eau insignifiante dans l’océan des tumultes attendus : ils arrivent !
    • Un ex-préfet : « Le 13 mai 1968, j’ai demandé l’autorisation de tirer sur la foule »
      le mercredi 18 juin 2008 à 01:49, nemo3637 a dit :
      Et le Maréchal ? Ah s’il avait été là ! Ils ne nous restent que nos cannes et nos chaises roulantes mais ça ne nous empêche pas de gueuler et de dire des conneries.
0 | 5
BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte