Le numéro deux de l’UIMM, Dominique de Calan, nommé président du régime de retraite des cadres à la veille de sa mise en examen : un beau fromage offert à un apparatchik du système. Au moins les révélations sur les millions retirés en cash ne seront pas de son fait…
C’est comme ça que ça se passe à l’UIMM, la fédération patronale métallurgique affectée par le scandale des millions retirés en liquide de ses comptes bancaires. La veille de sa garde à vue et de sa mise en examen, à la mi-février, le numéro deux de l’UIMM, Dominique de Calan, a été nommé président de l’AGIRC - rien de moins que le régime de retraite des cadres du secteur privé de l’industrie, du commerce, des services et de l’agriculture. Un beau cadeau fait au bras droit de Denis Gautier-Sauvagnac, un homme avec qui il partage les secrets des pratiques en vogue dans la fédération, et qui suscite depuis en interne une vague de protestations. Des réactions feutrées, mais bien réelles, sur le thème : « A l’heure où l’UIMM prépare des statuts, souhaite afficher la transparence et veut tourner le dos aux pratiques du passé, on offre à un apparatchik du système qui plus est poursuivi par la justice un poste en or », raconte un proche de la fédération de la métallurgie.
Le juge Roger Le Loire, chargé de l’enquête, soupçonne Dominique de Calan de quelques vénielles broutilles - rien à voir avec les millions envolés en pagaille dans des poches restées mystérieuses. Il appréciera le cadeau fait à son « client »… Au moins est-il sûr que les révélations sur les pratiques de l’UIMM ne seront pas de son fait.
L’AGIRC, gérée par les syndicats et le patronat, est présidée en alternance par un président provenant des syndicats ou proposé par le Medef. Cette fois-ci, c’était au patronat de désigner le patron de l’organisation. Un accord entre Laurence Parisot et Frédéric Saint-Geours - le nouveau président de l’UIMM depuis décembre dernier - a opté pour Dominique de Calan. « C’était une décision commune », assurent les uns et les autres. Un membre de l’UIMM, scandalisé par le beau fromage offert à De Calan, explique lui que l’idée ne vient pas de Laurence Parisot, au contraire. « Mais Saint Geours, au dernier conseil d’administration de la fédération, la semaine dernière, a assuré qu’il n’hésiterait pas à faire marche arrière en cas de besoin ». Et démissionner le président nouvellement désigné de l’AGIRC ?
Les enjeux sont loin d’être négligeables. L’AGIRC, qui concerne 3,7 millions de salariés et 2,2 millions de retraités, a en effet dégagé en 2006 un résultat global excédentaire de 1,6 milliard d’euros, en hausse par rapport à 2005. Une bien jolie tirelire, et un beau parachute doré… Et en attendant, la justice cherche toujours où ont pu atterrir des dizaines de millions d’euros distribués par le président de l’UIMM…
Cela a toujours été comme ça ! Nous ne voyons que l’infime partie de la partie visible de l’iceberg !
@crams. Personnellement, je ne crois jamais aux chiffres "politiques" ! Que n’avons-nous pas été bernés par la valse des chiffres, des bilans, des statistiques, des sondages, … !!!