Les Américains sont de gros jaloux. Et les journalistes yankee sont les pires. Surtout ceux de « Time Magazine » qui ont osé « oublier » notre vénéré président dans leur liste des 100 personnalités les plus influentes du monde.
Connaissez-vous Baitullah Mehsud ? Cet islamiste soupçonné par les autorités pakistanaises d’être le cerveau de l’attentat qui a coûté la vie à l’opposante Benazir Bhutto figure parmi les 100 personnalités les plus influentes de la planète. C’est le magazine américain Time qui a établi la liste, selon des critères apparemment très scientifiques. Un autre Pakistanais, Ashfaq Kayani, devenu récemment chef d’état-major de l’armée, y figure aussi. Parmi les « leaders et révolutionnaires », on trouve les trois candidats présidentiels américains encore en lice (John McCain ainsi que Barack Obama et Hillary Clinton, sachant que ces deux derniers doivent être départagés pour représenter le Parti démocrate) mais aussi la présidente du Chili Michelle Bachelet et le probable futur chef de l’Etat sud-africain, Jacob Zuma.
Aucune trace, en revanche, de Super Sarko. Rageant pour « l’homme de la rupture » qui promettait de régler quasiment tous les problèmes des Français et peut-être même du monde en deux temps, trois mouvements. Notre vibrionnant président a eu beau, depuis son accession à l’Elysée, annoncer tout et n’importe quoi, cela laisse de marbre la grande presse internationale. Time Magazine vend quelque 3,4 millions d’exemplaires chaque semaine. C’est un journal qui a du poids aux Etats-Unis. The Economist, l’hebdo anglais des milieux libéraux qui écoule un million d’exemplaires, a, lui parlé de Super Sarko. Pour juger sa première année « décevante ». Il faut dire que notre (un peu moins) vénéré président avait tout promis : remettre la France au travail, lancer de vraies réformes libérales, augmenter le pouvoir d’achat. Cet activisme lui avait déjà valu les sarcasmes du très droitier Wall Street Journal (désormais propriété de l’ultra-conservateur Rupert Murdoch) il y a trois ans : « Y-a-t-il quelque chose que Nicolas Sarkozy ne sache pas faire ? »
La déception est grande chez les libéraux. Les Français aussi jugent apparemment le bilan « décevant » puisque notre président a la cote de popularité la plus basse de tous les présidents de la Ve République (y compris Giscard, c’est dire), selon les sondages dont il raffole tant.
A l’étranger, Super Sarko fait souvent ricaner. Surtout depuis cette phrase sublime du soir de son élection « Je serai le président de la France des droits de l’homme », qui fait se tordre de rire les dirigeants chinois, russes, africains sans oublier les grands démocrates Kadhafi et Ben Ali.
Quand il ne fait pas ricaner, il n’existe tout simplement pas. Quelqu’un a pensé à dire aux gens de Time Magazine que la France était la sixième puissance économique mondiale et qu’elle détenait la bombe atomique ? La presse française lui étant longtemps acquise (jusqu’à ce que le vent des sondages tourne), le virevoltant président avait pourtant tout fait pour attirer l’attention des grands médias anglo-saxons, les seuls qui comptent vraiment à ses yeux. Il a annoncé un alignement de sa politique moyen-orientale sur celle de George Doubeliou Bush alors que les Américains eux-mêmes n’en veulent plus et que les Anglais s’en sont détournés. Il a promis que la France réintégrerait le commandement intégré de l’Otan (Cessez de vous retourner dans votre tombe Mon Général, le bruit de votre grande carcasse gêne vos voisins de cimetière).
Tout ça en pure perte. Un an après sa victoire, Super Sarko réalise donc qu’il a moins d’influence sur les affaires du monde qu’un terroriste ou un général pakistanais et que le probable futur président sud-africain. Il paraît qu’il a décidé de se « présidentialiser ». Il pourrait peut-être changer de stratégie et demander à Carla B. des conseils. Car la nouvelle première dame que le monde entier nous envie a posé dans le passé pour des pubs qui ont eu une réelle influence sur les ventes, notamment de voitures.