L’ambassadeur des États-Unis en France, Craig Stapleton, un proche de George W Bush, ne cache pas sa ferveur pour notre nouveau président. Devant un cercle de VIP du Press-Club, le 28 juin, il a confié à quel point le « président Sarkozy » faisait forte impression outre-Atlantique. Pour lui, l’effet de rajeunissement de l’image de la France est énorme, après les vieux De Gaulle, Pompidou, Mitterrand et Chirac. « Sarkozy ? Il est peu comme Kennedy », a-t-il lâché, « beaucoup de fraîcheur, beaucoup d’énergie, des convictions fortes »… sans compter une « jolie femme ». Graig Stapleton a ajouté : « Sarkozy n’est pas encore très connu aux États-Unis, mais après sa visite, prévue à l’automne, les choses devraient changer énormément dans l’opinion américaine ».
La prestation du président français, novice, lors de son premier sommet du G8 en Allemagne, a bluffé les dirigeants américains : « en deux jours, Sarkozy paraissait déjà comme le plus expérimenté des huit chefs d’État autour de la table ». Et son activisme débordant, sur le front des réformes intérieures, comme sur le traité simplifié européen ou le Darfour ravit les Américains, tout autant que la présence au Quai d’Orsay de Bernard Kouchner « courageux, énergique, très connu, très admiré aux États-Unis ». Bon, évidemment, il y a bien quelques pommes de discorde entre les deux pays, sur l’Irak ou l’environnement : « Mais nous attendons des propositions européennes sur l’Irak, qui reste un gros problème pour nous, et nous pouvons prouver que nous sommes beaucoup moins inactifs que certains Français le croient dans la lutte contre la pollution. Nous en avons déjà parlé à Nicolas Sarkozy et à Alain Juppé… » Emporté dans son enthousiasme, l’ambassadeur a oublié un petit détail : Juppé n’est plus ministre en charge du dossier… Mais il n’a pas dit un mot de Borloo, qui le remplace.
Nicolas Sarkozy, un Kennedy français ?! Cet ambassadeur américain est un sacré flagorneur…
JFK (acronyme le plus usité par les ’ricains pour évoquer le président Kennedy) avait gagné les élections de 1960 contre un certain Richard Nixon, alors vice président du président sortant Dwight "Ike" Eisenhower…. S’il y a bien un rapprochement à faire, c’est la proximité Sarkozy-Nixon. Nixon —dont je n’ai pas encore lu la moindre biographie, je l’admets— était aussi sujet à des crises caractérielles, surtout durant les heures troublées du Watergate… Nixon partageait avec Sarkozy ce tempérament et ces manières de capo di tutti capi.
En revanche, JFK ne s’est jamais distingué par des épithètes désobligeantes à l’égard de la communauté noire américaine (du genre "karcher"). Quant aux rapports entre JFK et Israel, et en particulier, le premier ministre israélien Ben Gourion, au sujet, entre autres, de la centrale nucléaire Dimona… le moins qu’on puisse en dire est qu’ils ne ressemblent guère à la "lune de miel" franco-israélienne inaugurée par Nicolas Sarkozy…
C’est pourquoi je suggérerais une autre filiation historique pour Nicolas Sarkozy : Guy Mollet. Sarkozy est sans doute un Guy Mollet de droite et Bernard Kouchner, son Christian Pineau… Souhaitons seulement que la crise iranienne (programme nucléaire) ne devienne pas un second "Suez"….
Nixon —dont je n’ai pas encore lu la moindre biographie, je l’admets—
Dans ce cas on se passera de ton commentaire. Mais j’apprécie beaucoup la nuance de ton "pas encore", il y a de l’espoir…