Habituée aux képis, Michèle Alliot-Marie va devoir se familiariser avec les casquettes de flics. Heureusement, le bon président Sarkozy prend grand soin de l’encadrer.
Elle a laissé tomber les gants et les tailleurs pantalons, mais pourrait vite regretter ces derniers attributs bien à elle. Michèle Alliot-Marie, dite MAM, nouvelle locataire du ministère de l’Intérieur, devrait être une ministre écran.
Le pouvoir se situera de l’autre côté de la rue du Faubourg Saint-Honoré : à l’Elysée. Au lendemain de son arrivée place Beauvau, deux amis de Nicolas Sarkozy étaient nommés en conseil des ministres aux postes les plus en vue de la police. L’ami d’enfance du nouveau président, Frédéric Péchenard, un flic pur jus de la police judiciaire parisienne, dont il était le chef, a été parachuté directeur général de la police nationale. Martine Monteil, qui réclamait le fauteuil, ne décolère plus depuis. MAM va devoir la calmer et lui trouver un autre joujou. Autre proche de Sarkozy, Michel Gaudin : ce préfet est nommé patron de la Préfecture de police, la tour de contrôle des dossiers les plus sensibles de la capitale.
MAM n’en a pas fini de manger son chapeau – pardon, sa casquette de flic. Une nomination va encore lui passer sous le nez : celle du prochain directeur des RG dans les Hauts-de-Seine, le département de Sarkozy. C’est évidemment l’Elysée qui va s’en charger. La succession du commissaire Vincent Avoine à ce poste ultra sensible, où arrivent toutes les affaires susceptibles de toucher les équipes sarkoziennes aux manettes dans le département, avait été repoussée à l’après présidentielle.
Le pauvre Avoine avait été forcé de rester plus que de raison dans son bureau de Nanterre. Pressenti pour lui succéder, le commissaire Amin Boutaghane, actuel directeur des RG de l’Isère, avait été recalé par l’Intérieur quand Sarkozy était encore ministre. « Il faut pour ce poste un policier professionnel qui ne soit pas trop curieux », pronostique un flic qui ne connaît que trop bien la maison Poulaga. Le favori pour le poste est commissaire dans le Sud. Après le chef des RG dans le 9-2, le grand patron du nouveau pôle renseignement et anti-terrorisme, qui regroupera la DST, les Renseignements généraux et la police judiciaire anti-terroriste à Levallois, sera confié à un autre fidèle de Sarko : Bernard Squarcini. Et Alliot-Marie n’aura rien à y redire. Il lui faudra juste contresigner le décret de nomination.
Pauvre MAM ! Le grand Mamamouchi de l’Elysée lui a aussi mis dans les pattes son préfet préféré en guise de directeur de cabinet : Michel Delpuech, que Sarko avait nommé en 2003 préfet à Nanterre. « Michel », comme l’appelle Sarkozy, organisait alors chaque matin une réunion dans son bureau avec les responsables flics du département, son dircab et son secrétaire général. Dans une préfecture lambda, un tel rendez-vous n’a lieu qu’une seule fois par semaine. « Il regardait très attentivement, voire retouchait les notes reçues des services avant de les adresser au cabinet du ministre, en passant parfois au-dessus des directeurs centraux concernés », se souvient un policier. Delpuech s’apprête à cadenasser la Place Beauvau pour le compte de Sarkozy. Heureusement, ce dernier a fait un cadeau à MAM en lui refilant le portefeuille de l’Outre-Mer. A défaut de décider, elle pourra toujours voyager !
Bolloré trappe un article gênant pour la police dans Matin Plus
http://www.rue89.com/2007/06/01/matin-plus-aurait-trappe-un-article-compromettant-pour-la-police Extrait
Après Lagardère, au tour de Bolloré de jouer les censeurs. Le propriétaire du quotidien gratuit Matin Plus a refusé de publier un article issu de Courrier International relatant les déboires de musiciens hongrois avec la police à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Motif : "On ne peut pas parler de la sorte de la police française !" Une injonction qu’aurait intimée Vincent Bolloré en personne, à lire le blog d’Alexandre Lévy, chef du service Europe de l’Est de l’hebdomadaire