La Grande-Bretagne a "son" affaire Grégory. Un cabinet d’avocats britannique s’est fixé pour objectif de clouer le bec à tous ceux qui mettent en doute la thèse de l’enlèvement de la petite McCann.
L’actualité connaît parfois de saisissants télescopages ; par exemple, celui de ce nouveau rebondissement de la vieille affaire de l’assassinat du petit Grégory Villemin, provoqué par la découverte sur un scellé de deux traces d’ADN, avec un retour inattendu sur le devant de la scène médiatique de l’affaire de la mystérieuse disparition de la petite Madeleine McCann au Portugal en mai 2007.
Le célèbre cabinet d’avocats britannique Carter Ruck qui s’est fait pour le compte de ses clients, une spécialité mondiale de réduire au silence les médias manifestant à ses yeux, des velléités diffamatoires, a en effet expédié début septembre aux dirigeants de la Fondation Madeleine créée à l’occasion de la disparition de la fille aînée des époux McCann, une de ses mises en demeure dont il a le secret.
Carter Ruck (récemment surnommé « Carter fuck » par quelques journalistes facétieux du Guardian de Londres qui dénoncent la censure qu’il impose) leur ordonne tout simplement de fermer le site madeleinefoundation.org, de lui retourner tous les exemplaires d’un livret édité par la Fondation et intitulé « Qu’est-t-il réellement arrivé à Madeleine McCann – 60 raisons de penser qu’elle n’a pas été enlevée » ainsi que tous ceux encore en stock de sa version simplifié, un dépliant ne répertoriant que 10 des 60 questions précédentes.
Il est vrai que la fondation a récemment fait distribuer des milliers d’exemplaires du dépliant en question dans les boites aux lettres du Royaume. Fidèle à sa méthode et engagé par les parents de Maddie, Carter Ruck s’est fixé pour objectif de clouer le bec à tous ceux, et ils sont de plus en plus nombreux, qui mettent en doute la thèse de l’enlèvement vendue par les Mc Cann à la police portugaise pour expliquer la disparition de leur fille.
On se souvient que Madeleine McCann a été signalée comme disparue par sa mère, le docteur Kate McCann à 10h00 du soir le jeudi 3 mai 2007. Depuis cette date, Maddie est devenue l’enfant disparue la plus célèbre du monde. Ses parents qui, l’enquête le révèlera, ont fait dans le meilleur des cas, preuve de beaucoup de négligence, ont affirmé qu’elle a été enlevée par un homme dont on n’a jamais retrouvé trace, pendant qu’ils dînaient avec des amis dans un restaurant situé à une cinquantaine de mètres de leur appartement de vacances à Praia da Luz sur la côte de l’Algarve.
La police portugaise a toujours cru à l’implication des parents de Maddie dans sa disparition. Elle les a officiellement tenus pour suspects du 7 septembre 2007 jusqu’en juillet 2008. A cette date, à la suite d’une troublante et intense action diplomatique du gouvernement anglais, le ministre portugais de la justice a déclaré que faute de preuves suffisantes, personne ne pouvait être tenu pour responsable de sa disparition. Le « porte-parole » des McCann, un vieux routier des relations publiques qui dirigeait « l’unité de contrôle des médias » forte de 40 personnes ( !) mise à leur disposition dans des conditions énigmatiques, n’a eu de cesse d’affirmer qu’ils ont été lavés de tous soupçons.
En octobre 2007, Gonçalo Amaral, le policier portugais responsable de l’enquête, en fut officiellement dessaisi à la suite de ses révélations des pressions exercées par le gouvernement anglais. Quelques années plus tôt, il avait pourtant élucidé une affaire similaire : celle de la prétendue disparition de la jeune Joana Cipriano pour laquelle la mère et l’oncle de l’enfant s’étaient finalement vus condamner pour le meurtre de Joana. Depuis, Amaral a écrit un livre relatant l’affaire (« La vérité sur un mensonge ») dans lequel il affirme que Madeleine est morte à Praia da Luz. Une thèse ultérieurement portée à l’écran dans un passionnant documentaire visible notamment sur YouTube (http://www.youtube.com/watch ?v=UxGhlYTNisw).
Quelles sont donc les 10 raisons invoquées par la Fondation Madeleine à l’appui de ses accusations contre les parents de Maddie dans le tract qui a provoqué la colère de Carter Ruck ?
La raison n°1 tient aux statistiques ; elles démontreraient que les jeunes enfants déclarés enlevés sont généralement déjà morts au moment où l’alerte est déclenchée.
La raison n°2 est beaucoup plus gênante pour Kate et Gerry Mc Cann ; « Eddie » et « Keela »les 2 célèbres chiens policiers dressés par Martin Grime et capables de repérer des odeurs de cadavre pour le premier et de sang pour le second, ont fait de macabres découvertes dans l’appartement des McCann. Interrogé, leur dresseur a déclaré qu’ »Eddie » n’avait jamais commis d’erreur au cours des ses 200 recherches précédentes. Et la brave bête a relevé des odeurs de cadavre dans le living room de l’appartement, dans la chambre des parents, sur la véranda et dans le jardinet de leur appartement, sur 2 vêtements appartenant à Kate McCann, sur un T-shirt appartenant à Maddie ou à son frère Sean, mais surtout sur le jouet favori de Maddie (son « Cuddle Cat ») et ce, en dépit du fait qu’il avait été lavé au moins une fois par sa mère. « Eddie » a également relevé des odeurs suspects dans le coffre de la Renault Scénic de location des McCann et jusque sur la clef de contact de la voiture. « Keela » pour sa part, a relevé des odeurs de sang à plusieurs endroits de l’appartement. Afin de vérifier si les chiens n’étaient pas simplement mal disposés envers les McCann, on les a emmenés dans plusieurs autres appartements de la résidence à titre de test. Sans résultat.
La 3ème raison évoquée sur le tract tient aux étranges réactions des parents de Maddie lorsqu’ils ont eu connaissance des résultats des découvertes effectuées par les chiens. Kate McCann a d’abord affirmé que les odeurs relevées par les animaux sur ses vêtements s’expliquaient par le fait qu’au cours des 2 semaines précédents ses vacances, elle s’était occupée de 6 cadavres dans le cadre de son activité professionnelle de médecin ( !) allant même jusqu’à affirmer que si le jouet de Maddie en était également imprégné, c’est parce qu’elle l’avait amené sur son lieu de travail. Après consultation de ses avocats, elle se ravisa pour finalement déclarer que les résultats des recherches canines n’étaient tout simplement pas fiables…
La 4ème raison tient, selon les auteurs du tract, à l’invraisemblance du scénario de l’enlèvement décrit par les parents de Maddie.
La 5ème, au refus des époux McCann et de leurs amis présents le soir de la prétendue disparition, de coopérer avec la police portugaise. En septembre 2007, la police a posé 48 questions à Kate McCann au sujet de la disparition de sa fille ; la seule à laquelle elle a daigné répondre est la suivante : « êtes vous consciente qu’en refusant de répondre aux questions, vous nuisez à l’enquête menée pour déterminer ce qui est arrivé à votre fille ? » Ils ont en outre refusé de se soumettre à un test de détecteur de mensonge. Le journal Portugais Sol a tenté d’interviewer l’un des amis du couple présent au restaurant ce soir là. Le docteur David Payne a catégoriquement refusé de répondre aux questions des journalistes se contentant de conclure par un très énigmatique « c’est notre affaire, nous avons un pacte de silence » du plus mauvais effet.
La 6ème raison tient aux changements continuels dans les déclarations des époux McCann et de leurs amis.
La 7ème à la rapidité avec laquelle ils ont engagé avocats, experts et autres chargés de relations publiques.
La 8ème aux contradictions multiples relevées entre la version des McCann et celles de leurs amis sur les circonstances de la découverte de la « disparition » de Madeleine.
La raison n°9 est en rapport avec le comportement ultérieur des parents de Maddie qui ont notamment déposé la marque « Madeleine’s Fund » et ont créé un site web, et une entreprise commerciale chargée de la fabrication de « souvenirs »…
La 10ème et dernière raison évoquée sur le tract est la plus accablante pour la mère de Maddie : le fait qu’elle ait lavé le jouet de sa fille et que malgré cela, le chien « Eddie » y ait relevé l’odeur caractéristique de la mort…
Mais c’est probablement ailleurs qu’il faut rechercher la véritable raison de la récente offensive d’Adam Tudor, associé du Cabinet Carter Ruck, contre la Fondation Madeleine et l’injonction de fermeture immédiate de son site internet. On peut en effet y lire la copie d’un courrier circonstancié de la Fondation au Premier Ministre Gordon Brown faisant état d’une véritable « bombe » : un témoignage d’Arul Savio et Katherine Zacharias Gaspar, un couple d’amis des époux McCann, recueilli par la police anglaise le 16 mai 2007, soit 13 jours après la disparition de la gamine, et qui n’a été porté à la connaissance de la police portugaise qu’en octobre 2007, après que Gonçalo Camaral eut été déchargé de l’enquête.
Le couple Gaspar a en effet déclaré qu’à deux occasions, une première fois en Angleterre et la seconde à Majorque, au cours de vacances partagées avec les Mc Cann et les Payne présents à Praia da Luz en Mai 2007, ils avaient ressenti un grand trouble après avoir fortuitement saisi des bribes de conversations et des gestes obscènes entre le père de Maddie et David Payne, qui leur laissait penser qu’ils auraient pu entretenir avec la fillette des relations pédophiles…
Bref, il reste peut être un infime espoir de résoudre l’énigme de l’assassinat du Petit Grégory. L’affaire de la « disparition » de Maddie, elle, ne fait manifestement que commencer…
Lire ou relire Bakchich :
J’ai lu le livre de l’ex-inspecteur portugais chargé de l’affaire de la disparition de la petite anglaise, puis déchargé de ce dossier, et qui aurait démissionné pour écrire sa version des faits basés sur l’enquête menée de mai à octobre 2007.
Ce livre a été traduit en français sous le titre "L’Enquête Interdite" est paru en mai dernier en France. Dans ce livre, il explique qu’à partir du moment où les parents ont été suspectés les choses sont devenues très difficiles pour lui et son équipe (un faisceau d’indices menait en effet vers le décès accidentel de leur enfant dans l’appartement qu’ils occupaient au moment de sa disparition). Il ne s’agit pas d’une affaire de pédophilie liée à un proche mais probablement d’un accident dû au fait que les parents (médecins tous les deux)avaient recours à un sédatif pour "calmer" leurs 3 enfants de manière à pouvoir sortir dîner avec leurs amis.
La thèse de l’enlèvement que défendent les parents ne repose que sur le témoignage d’une de leurs amies ; un autre témoignage, essentiel celui-la, d’une famille d’Irlandais qui aurait croisé un homme portant un enfant et se dirigeant vers la plage le soir de la disparition de Maddie (plus tard ils identifieront cet homme comme étant le père de Maddie en le voyant descendre de l’avion portant l’un de ses jumeaux à leur retour en Angleterre), ce témoignage a été complètement ignoré par l’enquête…
Le cabinet d’avocats CR a réussi à faire payer à un important groupe de presse anglais des centaines de milliers de livres. Depuis évidemment la presse n’aborde plus du tout la thèse de la culpabilité des parents !
Je Vous remercie beaucoup par l´article écrit ici. Je pense aussi que Gonçalo Amaral et sa Équipe, ils sont bien proche de la vérité. Je le crois. Et je désire vraiment la Justice pour Madeleine McCann.
Elle, la pauvre Petite,la mérite.
Heureusement, je vois à ce moment un grand "bruit" par cette Justice. Pour Maddie et pour Gonçalo Amaral poursuit par tous ceux qui veillent cacher les évenements .
C´est dur le chemin,mais ça commence,je crois aussi.