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Pourquoi l’Europe craint Sarkozy

Economie / mardi 12 février 2008 par Matthieu Adenil
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Le vieux continent frémit à l’idée de voir la France de Sarko Ier - et sa politique économique insolite - prendre la tête de l’Union.

Tandis que l’on se réunissait à Versailles pour parachever l’adoption du Traité européen simplifié de Lisbonne selon un processus auquel personne ne comprend rien, à Bruxelles, on commence à s’inquiéter de ce que sera la présidence française de l’Union européenne.

Jean Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe, répète de façon systématique que la France ne fait rien pour redresser ses finances publiques, au point que cela devient un problème. Ce faisant, il reflète l’opinion des autres partenaires européens de la France. En particulier des Allemands. Ces derniers sont en train de se persuader que l’hostilité caricaturale de Paris à la BCE (banque centrale européenne) et le refus de faire un geste même symbolique en matière de finances publiques traduit plus fondamentalement une volonté de provocation qui risque de rendre tout progrès dans la construction européenne impossible.

Sarko défie Juncker - JPG - 65.7 ko
Sarko défie Juncker
© Nardo

D’autant que s’ajoutent à cette dimension économique des positions politiques qui intriguent et irritent Berlin. Le soutien ostensible à une éventuelle candidature de Tony Blair à la nouvelle présidence de l’Union européenne, le maintien du discours fumeux sur l’Union euro-méditerranéenne sont autant de positions jugées de plus en plus inadmissibles par les Allemands.

Résultat, à Bruxelles, il est admis que le « couple franco-allemand » est désormais une fiction et que Paris, une fois terminée l’affaire du Traité constitutionnel grâce à l’adoption du traité de Lisbonne, va s’enfermer dans une attitude assez systématiquement négative sur tous les dossiers économiques. Deux personnes paraissent incarner dans cette situation une certaine retenue et la poursuite des ambitions européennes françaises de naguère : Pierre Sellal, l’ambassadeur auprès de l’Union, et Jean Pierre Jouyet, le secrétaire d’Etat aux Affaires Européennes.

« la France n’est pas grande quand elle est seule »

Dans ce contexte, ce qui inquiète le petit monde bruxellois, c’est que ces deux hauts fonctionnaires venus du landernau socialiste - Sellal fut directeur de cabinet de Védrine et Jouyet directeur adjoint de celui de Jospin - sont donnés sur le départ après la présidence française. Autre européen historique sur la sellette, Michel Barnier. Atterré par la remise en cause unilatérale des quotas de pêche par Nicolas Sarkozy, il reprend à l’envi une formule qu’il affectionne : « la France n’est pas grande quand elle est seule ». Quand on sait qu’il l’avait utilisée la première fois contre Villepin, son prédécesseur au Quai d’Orsay, lors d’une conférence des ambassadeurs, on mesure son évolution dans l’opposition au « sarkozysme européen ».

Les plus europhiles de la majorité présidentielle voient dans les dérives anti-européennes de Sarkozy son éloignement des dossiers les plus techniques pour des raisons liées à la complexité de sa vie privée et leur prise en main par Henri Guaino, dont l’euro-scepticisme est bien connu.

En fait, il y a probablement une dimension plus forte qui est le fait que Nicolas Sarkozy ne supporte pas de ne pas pouvoir tout trancher lui-même du fait des contraintes européennes. Il a acquis le pouvoir et le partager lui semble anormal, surtout si c’est avec les eurocrates. D’où l’équilibrisme de Jouyet et Sellal, tandis que le déficit budgétaire de 2008 est annoncé maintenant comme risquant de dépasser les 3% du PIB.

Pour savoir comment Sarkozy compte présider l’Union et combien cela va coûter, cliquez ci-dessous :

Sarkozy ou la folie des grandeurs européennes

Voir en ligne : in Bakchich n°67

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4 MESSAGES

Forum

  • Pourquoi l’Europe craint Sarkozy
    le samedi 16 février 2008 à 13:36, Fil Vert a dit :
    Il s’agit même pour les Européens les plus convaincus de s’opposer de la façon la plus ferme à l’idéologie du Prince des Ténèbres qui n’utilisera la présidence de l’Union que pour faire advenir ses projets personnels maléfiques:rendre l’Europe sous l’influence de l’argent,briser les idées généreuses et sociales… Le tout en essayant de favoriser un Blair à la solde des Etats-Unis…
  • Pourquoi l’Europe craint Sarkozy
    le jeudi 14 février 2008 à 04:41
    Quelques 11000 profs non remplacés, des attaques permanentes du sevice publique, une défiscalisation à outrance et j’en passe ! Qui peut encore douter de la bonne volonté de la france quant à instaurer une économie du tout marché ? Que cette europe de droite dure se rassure, l’un des principaux danger pour eux en politique, la véritable revendication de gauche française, est à plat. Le fric va continuer à couler à flots dans leur fouillle et tout çà en faisant copain-copain avec les ricains sur le même terrain de jeu. Me revient alors cette vieille maxime patronnale : Plutot hitler que le front populaire…
  • Pourquoi l’Europe craint Sarkozy
    le mardi 12 février 2008 à 23:19, laurent a dit :
    Donc en somme, on reproche à Sarkozy de ne pas être ultra-libéral, de ne pas faire des critères de Maastricht un dogme absolu. Après tout pourquoi s’en plaindre ? Quand aux "petits fours" que l’on reproche à Sarkozy pour sa présidence de l’Europe, cela relève plus de l’anecdote pour "France Soir" que de la critique sérieuse. Ca fera toujours des emplois chez Fauchon ou Daloyeau… Plus fondamentale est la politique critique de Sarkozy contre la BCE. Tout le monde en Europe, y compris les allemands, disent que les taux européens sont trop élevés. Mais on compte sur Sarkozy pour élever la voix, et, le cas échéant, prendre des coups. A l’echelon français, ces critiques contre la BCE ont un petit défaut : elles masquent la frilosité des institutions financières françaises pour financer l’économie "réelle". Et ce n’est pas la crise en cours qui va améliorer la donne. Monnaie unique, taux uniques, mais conditions financières différentes : il est plus facile et souvent moins coûteux d’obtenir un prêt en Allemagne qu’en France, quand on est patron de PME, par exemple. Et ça, c’est un problème franco-français qu’il n’appartient pas à la BCE de résoudre. Par contre, le gouvernement, ça, ce serait son affaire…
  • Pourquoi l’Europe craint Sarkozy
    le mardi 12 février 2008 à 21:12
    landerneau et non landernau. Article trés intéressant au demeurant.
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