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MONDE / MAGHREB / Algérie

Paris-Alger, couple infernal

Lecture / lundi 3 décembre 2007
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Le journaliste du Monde Jean-Pierre Tuquoi publie « Paris-Alger, couple infernal » (ed. Grasset), un essai très personnel sur les relations entre nos deux pays. Alors que Nicolas Sarkozy entame une visite d’État en Algérie, la conclusion de l’ouvrage de JP. Tuquoi mérite que l’on s’y attarde… Extraits.

« Nicolas Sarkozy appartient à une génération qui n’a ni crapahuté dans le djebel, ni découvert l’engagement politique avec la guerre d’Algérie. Sur lui ne pèse pas cette tranche d’histoire qui a façonné ou du moins influencé tant d’hommes politiques, de François Mitterrand à Jacques Chirac, de Michel Rocard à Jean-Marie Le Pen. Qui peut croire que Mitterrand, devenu président de la République, avait tout gommé de son expérience de ministre pendant les premières années de la guerre d’indépendance de l’Algérie, une trentaine d’années auparavant ? Les dirigeants algériens, eux, surent s’en souvenir. Ou que la personnalité de Michel Rocard, ses convictions politiques, n’ont pas été forgées par un engagement contre la guerre d’Algérie ?

C’est un regard autre, un regard neuf que Sarkozy pose sur ce passé proche et sur l’aventure coloniale. Il aurait pu en tirer profit et s’émanciper de la génération précédente. Il ne l’a pas fait. Au lieu d’assainir — presque au sens propre — une tranche d’histoire, il a préféré la caricaturer et la réécrire à sa façon. Témoin le discours qu’il a prononcé à Toulon au cours de la campagne présidentielle (prononcé le 7 février 2007). Discours emblématique dont le thème était la — future — politique méditerranéenne de la France s’il était élu. Le thème de la repentance y est évoqué avec insistance et une mauvaise foi qui laisse pantois. Une « mode de la repentance » a gagné la France, selon Sarkozy. C’est un poison qui a détourné la France de son arrière-cour méditerranéenne. Jugés coupables par les inquisiteurs de la repentance, les Français saisis d’une honte pour leur histoire, ont tourné le dos à la Méditerranée et à ses habitants, explique Sarkozy à son public toulonnais. Et le candidat président de lancer : « Je veux dire à tous les adeptes de la repentance qui refont l’Histoire et qui jugent les hommes d’hier sans se soucier des conditions dans lesquelles ils vivaient ni de ce qu’ils éprouvaient ; je veux leur dire : de quel droit demandez-vous aux fils de se repentir des fautes de leurs pères, que souvent leurs pères n’ont commises que dans leur imagination ? »

(…) Des propos aussi démagogiques ne sont pas faits pour éteindre les braises entre la France et l’Algérie. Ils les alimentent au contraire en niant tout droit d’inventaire et en esquissant un tableau erroné de la présence française. En occultant la violence coloniale ou en la minimisant, Nicolas Sarkozy se comporte comme les autorités algériennes si promptes, elles, à stigmatiser sans nuance la barbarie de l’envahisseur français.

Plutôt que de caricaturer le comportement de l’autre, Paris et Alger seraient mieux inspirés de mettre en valeur les souvenirs qui témoignent d’une mémoire partagée et non plus contestée. Lorsqu’il s’est rendu à Verdun pour honorer la mémoire des dizaines de milliers de soldats algériens tombés au cours de la Première Guerre mondiale, le président Bouteflika oeuvrait dans ce sens, tout comme Chirac valorisant, sur le même registre, les sacrifices des militaires français et algériens sur la Somme et le Chemin des Dames. La sagesse commande de poursuivre dans cette voie.

(…) Cette quête n’exonère pas la France d’une condamnation formelle de la politique de la colonisation. (…) Mais, à l’inverse, d’autres pays ont osé franchir le pas au point que l’on parle aujourd’hui d’une mondialisation de la vague mémorielle. Même l’Eglise catholique s’est résolue — tardivement — à un examen de conscience sur la responsabilité des Chrétiens dans la Shoah. (…)

La France, on l’oublie, a elle aussi commencé non pas à battre sa coulpe mais à reconnaître des erreurs sur un volet précis de la colonisation. Elle l’a fait en une occasion solennelle sans que la République vacille sur ses bases, sans déclencher de guerre civile dans les villes et les campagnes. C’est à propos de la Nouvelle-Calédonie que le miracle s’est produit. En avril 1998, alors que Lionel Jospin était le Premier ministre, un accord a été conclu sur l’avenir institutionnel du territoire. Les indépendantistes, les non-indépendantistes et l’État français l’ont signé.

Davantage que l’accord proprement dit, le préambule nous intéresse. Il faut en citer de larges extraits car ce travail est un modèle d’équilibre et d’honnêteté.

« Lorsque la France prend possession de la Grande Terre, le 24 septembre 1853, peut-on lire, elle s’approprie un territoire selon les conditions du droit international alors reconnu par les nations d’Europe et d’Amérique, elle n’établit pas des relations de droit avec la population autochtone. Les traités passés (les années suivantes) avec les autorités coutumières ne constituent pas des accords équilibrés mais, de fait, des actes unilatéraux.

« Or, ce territoire n’était pas vide.

« La Grande Terre et les Iles étaient habitées par des homme et des femmes (qui) avaient développé une civilisation propre, avec ses traditions, ses langues, la coutume qui organisait le champ social et politique (…)

« La colonisation de la Nouvelle-Calédonie s’est inscrite dans un vaste mouvement historique où les pays d’Europe ont imposé leur domination au reste du monde.

(…) « Le moment est venu de reconnaître les ombres de la période coloniale, même si elle ne fut pas dépourvue de lumière.

« Le choc de la colonisation a constitué un traumatisme durable pour la population d’origine. (…)

Voilà donc un texte de compromis, rédigé en deux mois de négociations secrètes, que la République française signait sans états d’âme. Aucun parti politique, hormis le Front national, n’y trouva à redire. Tout y était : le contexte historique de l’aventure coloniale ; le déséquilibre des relations nouées avec les autochtones ; l’existence d’une culture locale qui allait faire les frais de la venue des nouveaux arrivants ; la diversité des motivations des colons ; l’apport qui a été le leur dans le développement de la Nouvelle-Calédonie ; le « traumatisme » qu’a représenté la colonisation…

Dix ans après, le texte n’a rien perdu de sa force. Il pourrait ultérieurement inspirer les rédacteurs d’un traité d’amitié que signerait la France avec n’importe laquelle de ses anciennes colonies. »


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8 MESSAGES

Forum

  • Paris-Alger, couple infernal
    le mercredi 5 décembre 2007 à 07:27

    Je pense que la France croyait pouvoir faire en Algérie ce qu’elle a fait au MAROC :

    Tout faire pour que l’Algérie s’écroule et installer un Gouverneur en Algérie comme au temps des colonie et c’est bien ce qu’elle a réussi à faire au Maroc en rapatriant la famille Royale Marocaine de Madagascar avant de créer une illusion d’indépendance au Maroc dans le but de contrer l’arrivée au pouvoir au Maroc d’un gouvernement réellement indépendant.

    Aujourd’hui Mohamed 6 et ses ailleux ne sont que des Gouverneurs Modernes des Néocolonies où la terre les biens les richesses n’appartiennent qu’au Gouverneur Colonial en l’occurence Mohamed 6 au service des profits des autres …

    Donc par cet échec d’instaurer un Gouverneur Colonial en Algérie découle les oppositions FrancoAlégerienne.

    Mais aujourd’hui le départ du patriarche protecteur Chirac boulverse la donne et le Gouverneur Colonial du Maroc se sent un peu abandonné.

    • Ordre mondial
      le jeudi 6 décembre 2007 à 11:58, Mac Kenzi a dit :

      Je suis d’accord avec toi,

      Mais revenons en XVI siècle, c’était l’ancien ordre mondial, le monde a été divisé entre cinq puissances, l’Espagne, la France , l’Angleterre et la Turquie plus le Portugal, le maroc lui, était juste une empire mais souverain jusqu’à sa défaite devant les Français en 1845, actuellement on l’appelle le petit maroc, c vrai, car il n’occupe que le 1/5 de ses propres provinces, le reste étaient spoliés progressivement par les colonisateurs des voisins, sans bien sûr citer leur noms.(pour rester dans le vif du sujet).

      L’ordre mondial de l’après première guerre mondiale : reste le même : occupation de l’empire marocaine par deux puissantes coloniales et écarte la Turquie et le Portugal du cercle des décideurs.

      L’ordre mondial de l’après deuxième guerre mondiale : écarte l’Espagne, et impose les USA, la Chine et les URSS à siéger parmi les anciens décideurs, en même temps crée un petit état qui contrôle tt ce qui se passe sous les jupes des Sheikh et Émirats, c l’état d’Israël mais le coup de la création de l’état juif pour diversion était un vrai succès.

      En attendant de te parler du nouveau ordre mondial actuel, un mouvement des non-alignés a été créé, de 114 États, qui se définissent comme n’étant alignés ni avec, ni contre aucune grande puissance mondiale. Le but de l’organisation : l’indépendance nationale, la souveraineté, l’intégrité territoriale, la lutte contre l’impérialisme, la ségrégation, le racisme, le sionisme émis de la part de grandes puissances ou de blocs politiques.

      L’échec du mouvement était total, le seul véritable point de ralliement des pays non alignés et les divisions entre ceux qui pratiquent un réel neutralisme et ceux qui penchent vers une puissance par refus idéologique ou autre et ceux qui s’ancrent dans un autre bloc rendent visibles le manque d’unité des 114 membres. Après la guerre d’Iran de 1979 et la chute du Chah, ces divisions éclatent au grand jour. En créant le nouvel ordre mondial.

      Il faut l’accepter : Aucun pays n’est souverain.

  • Paris-Alger, couple infernal
    le mardi 4 décembre 2007 à 10:34, adelhos a dit :
    les mafiosi de la nomenclatura du pouvoir algerien reputé par leurs malversations et leur insolence sanguinaire ,devraient remercier le bon dieu des bienfaits du colonialisme,car ils sont loin de pleurer les martyres de lutte pour l indépendance,qui a grignoté sans mesure les pays voisins pour leur offrir un continent de pays que n a nullement connu le Bey d Alger qui jouait trop avec son éventail !En demandant la repentance,et avec un esprit de justice,ils devraient restituer les riches territoires usurpés par le colonialisme aux pays voisins que l algerie cherche à soumettre et en controler le developpement avec une ardeur néocolonialiste de 3ème type.quels rapports politico historiques existent t ils entre tamenraset,le hoggar et Alger ?
  • Paris-Alger, couple infernal
    le lundi 3 décembre 2007 à 13:53, adelhos a dit :
    Pour que la mafia politico militaire algerienne denonce l histoire coloniale,c est qu elle est experte en ecran de fumée pour berner le peuple crédule en lui offrant une tragique guerre civile,pour se maintenir au pouvoir avec l art de confisquer le processus democratique,en faisant défiler des présidents figurants,les liquidant quand le besoin s en fait sentir(boudiaf),operant des coups detat quand leurs interets sont menacés( chadli),eux les archimilliardaires:anciens pauvres aux comptes bancaires inéstimables ds les banques occidentales !donc ils n ont aucune légitimité à interpeler l histoire alors qu ils la salissent quotidinnement en s offrant des ennemis factices(france et maroc) pour en proteger les algeriens en danger de france et de maroc !Les donneurs de leçon comme J-P.Tuquoi devraient relire leur copie et cesser de caresser la camora ds le sens du poil
    • Paris-Alger, couple infernal
      le mardi 4 décembre 2007 à 23:36, hannibal a dit :
      vous un un peuple insignifiant tout le monde vous à prit un morceau de territoire,l’algerie,la mauritanie,le polisario et l’espagne,comme dit le proverbe,vous pleurer comme des femmes les terres que vous n’avez pas su garder comme des hommes
      • Paris-Alger, couple infernal
        le vendredi 7 décembre 2007 à 12:57
        hannibal, super bien dit, j’avais oublié ce proverbe qui éttofe bien la situatiion, bein vu !
      • Paris-Alger, couple infernal
        le vendredi 7 décembre 2007 à 16:03
        à cause d’autres femmlettes étaient venues en 1844, demander du secour aux vrais hommes marocains, par contre, on vous a envoyé une vrai femme marocaine Bent-bella, qui vous a gouverné comme des gentilles agneaux pendant 4 ans.
        • Paris-Alger, couple infernal
          le dimanche 4 mai 2008 à 21:16, Mehdi a dit :

          L’Histoire du Maroc n’est vraie qu’au Maroc ! MDR

          Votre Histoire ne se retrouve nul part ailleurs

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