Les terrosristes avaient jusqu’au premier septembre pour faire repentance.
Par quel bout prendre cet invraisemblable débat qui inaugure cette rentrée et qui se pose en ces termes : faut-il prolonger les délais de grâce dont bénéficiaient jusqu’alors les membres des groupes armés islamistes ?
Adoptée en septembre 2005 par référendum, par le Parlement et par le Sénat, à coup de propagande et de silence imposé, la Charte pour la paix et la réconciliation nationale donnait jusqu’au 1er septembre aux « terroristes » pour se repentir et se rendre. Le deal était clair : la paix en échange de l’impunité. Seulement voilà, ils sont encore nombreux les membres des groupes armés islamistes à continuer leurs besognes assassines. Ne me demandez pas de vous dire combien sont-ils, à moi qui ne sais même pas combien ils sont à s’être rendus. Les autorités compétentes semblent également avoir du mal à tenir leur comptabilité. De toutes les manières, ce débat ne nous concerne pas, nous les petites gens, nous les gens d’en bas, en toute légalité il nous est interdit d’en parler, c’est écrit dans la loi. « Tous ceux qui se mêleront de ce qui les regarde auront affaire au bâton ».
Ahmed Ouyahia, l’ex-chef du gouvernement et actuellement patron du RND n’a pas mes états d’âme. Lors de sa première sortie publique depuis qu’il a été remercié et remplacé par son frère ennemi à la tête du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, qui lui patronne le FLN, il a déclaré que ce n’était pas aux partis politiques de se prononcer sur cette question étant donné que la Charte est claire, que seul le président a le droit de décider de prolonger ou non les délais, et il a ajouté que la seule chose que se doivent de faire les partis politiques, c’est « de dénoncer le terrorisme ». Puis il a conclu patriotiquement : « Il n’y a pas de pluralisme dans le nationalisme. La dénonciation du terrorisme est nationale, idéologique et politique ». Voilà, les choses telles qu’il les a dites. Vous n’avez rien compris, eh bien moi non plus. Parce que si vous croyez qu’après ces déclarations historiques, il s’est prononcé contre l’augmentation du délai qui gracie les « terroristes », eh bien vous vous trompez, il a ajouté : « Toute décision portant sur ce sujet est laissée à l’appréciation des hautes autorités du pays, incarnées par le président de la République. Sa position est sans équivoque sur les objectifs attendus de cette Charte qui vise, ni plus, ni moins, à réconcilier les enfants du même pays, quitte à accueillir des repentis et leur ouvrir les portes après septembre, voire en décembre prochain ». C’est surréaliste, vous ne trouvez pas ? « …voire jusqu’en décembre… » Et pourquoi pas jusqu’en janvier, février ou même jusqu’à la Saint Ouyahia. Vous aurez admiré, j’espère, cette générosité avec la vie des autres…Quel incroyable aveu d’échec pour un système qui feint encore de tout contrôler.