Est-ce la vague Barack Obama qui a poussé Arte à rediffuser mercredi soir ce « Malcolm X » réalisé par Orlando Bagwell en 1995 ? Proche par le teint clair et la silhouette élancée du candidat démocrate, Malcolm en était fort loin pour les idées. Il prêcha le séparatisme noir et le nationalisme noir, bricolant un islam qui faisait des Noirs d’Amérique la tribu élue par Allah. Cette doctrine de bric et de broc, Malcolm X l’avait trouvée dans les prêches de son maître spirituel Elijah Muhammad, un afro-américain de Chicago.
Né Malcolm Little, mais rebaptisé « X » par rejet de son « nom d’esclave », Malcom fit de la petite secte de Muhammad un puissant mouvement structuré, avec son business, ses meetings immenses ( hommes et femmes séparés…) et son service d’ordre. A la mort de Kennedy, il refusa de rendre hommage au grand « diable » blanc, malgré l’avis du patron Muhammad. Ce fut la rupture, d’une violence inouïe : Malcolm X signa son arrêt de mort le jour où il révéla publiquement que le grand maître avait forniqué avec de jeunes et jolies secrétaires et les avaient mises enceintes. Un retour au harem du Prophète en quelque sorte… Désigné comme « traître » et comme « hypocrite », Malcolm X savait que ses jours étaient comptés. Il fut assassiné lors d’une réunion publique par des membres de « The Nation of Islam », le mouvement qu’il avait fait connaître dans le monde entier. Tué par les siens !
Riche d’interviews et d’images d’archives, ce bon documentaire n’est pas hostile à Malcolm X, ce type beau, démagogue, intelligent et suicidaire, dont les contradictions étaient évidentes : contre les Blancs racistes, il utilisait des arguments racistes, c’est-à-dire la même connerie que l’adversaire. Il voulait « la séparation » des Noirs (contre l’intégration prônée par Martin Luther King) mais leur demandait de s’inscrire sur les listes électorales. Sans doute sa violence (verbale) a-t-elle eu pour mérite de casser le sentiment d’infériorité, de purger le mental « nègre » de ses clichés dévalorisants, de redonner sa fierté à une communauté rongée par des siècles de mépris d’elle-même. Mais c’était cher payé ! Ses thèses étaient si excessives qu’on entend dans le film à plusieurs reprises son public rigoler, comme si ce dernier avait du mal à prendre au sérieux le malcolmisme déchaîné.
Le mot de la fin appartient à un de ses admirateurs, acteur à Hollywood, rendant grâce à Malcolm X de « nous avoir rendu notre virilité ». Aujourd’hui l’exemple d’Obama montre qu’il existe heureusement d’autres viagra politiques.
Comme c’est facile de juger les autres !! avez vous été noir au USA dans les années soixante ? je ne pense pas. Avez vous été noir en afrique du sud dans les années 70 et 80 ? je ne crois pas !! Avez vous lu ses livres et ses discours ? bien sur que non ! vous n’en avez pas besoin !! vous savez déjà tout sur tout !!!
et puis, vous venez faire l’intellectuel pacifiste sur le combat d’un homme, qui est mort pour ses idées. rien qu’a lire votre pauvre prose, je sais que vous, vous ne vous engagerez jamais dans un combat difficile ou perdu d’avance simplement parce que "ce n’est pas la peine". je vous imagine tres bien en 1940, attendant dans votre coin que les autres (les communistes, les américains, les FTP, les gaullistes, les anglais…) enfin tout ceux que vous traiterez de haut ensuite, se faire tuer pour VOTRE liberté.
Une derniere remarque : je constate que votre article commence par la couleur de peu de Obama et Malcolm !! quel signe révélateur.
Extraits de la bio, de la correspondance et des discours de Malcolm : « Dans le monde musulman, je venais de voir pour la première fois de ma vie des hommes à la peau blanche se conduire avec moi comme des frères. »
« Si j’ai quitté le mouvement des Blacks Muslims, c’est parce que j’estimais qu’il était trop sectaire et que ce sectarisme finissait par paralyser son action militante. »
« Pour terminer, j’aimerais vous dire quelques mots de la « Muslim Mosque » que nous avons récemment fondée à New-York. C’est vrai nous sommes musulmans, notre religion est l’Islam, mais nous ne mélangeons pas notre religion et notre politique (nous ne les mélangerons plus). Une fois nos offices terminés, nous nous engageons, en tant que musulmans, dans l’action politique, l’action économique et l’action sociale et civique. Nous y participons en tous lieux, en tous temps, et de toutes les façons aux côtés de tous ceux qui luttent pour mettre un terme aux maux politiques, économiques et sociaux, qui affligent notre communauté. »
« ‘Le Coran fait au monde et au musulman une obligation de prendre le parti de ceux dont les droits humains sont violés, quelle que soit la conviction religieuse des victimes. La religion de l’Islam tient à cœur les droits de tout le genre humain, sans distinction de race, de couleur ou de croyance. Pour elle, tous (et chacun) sont membres d’une seule et même famille, la famille humaine. »
« La seule façon dont nous nous libérerons passe par notre identification avec les peuples opprimés du tiers monde.(…) quand les 22 millions d’Américains noirs s’apercevront que nous avons le même problème que les opprimés du Vietnam du Sud, du Congo et de l’Amérique Latine - étant donné que les opprimés constituent la majorité et non la minorité sur cette terre, nous serons amenés à envisager notre problème en majorité capable de revendiquer et non plus en minorité réduite à la mendicité. »
« Il faut que nous acquérions une meilleure compréhension de la science politique et que nous nous fassions inscrire sur les listes électorales. Nous ne devons pas prendre, de quelque façon que ce soit, fait et cause pour l’un quelconque de ces partis. A mon avis, nous devrions limiter notre action politique à la situation donnée, sans du tout chercher à nous identifier ou à nous vendre à l’un des deux partis, mais en nous engageant dans une action politique consacrée au bien des êtres humains et destinée à en finir avec toutes ces injustices. »
« Si je meurs en ayant apporté la plus petite lumière, la plus petite parcelle de vérité, si je meurs en ayant pu contribuer à détruire le cancer raciste qui ronge la chair américaine, alors, tout le mérite en revient à Allah. Ne m’imputez que les erreurs. »