Les vols planés de Prétory

Prétory, la sulfureuse société de sécurité qui fournissait des agents embarqués sur les vols à risques d’Air France depuis le 11 septembre 2001, va-t-elle bientôt refaire parler d’elle ?

Bien probable au regard du « décantement » qui s’opère actuellement à l’instruction d’une affaire qui a tout de même vu Spinetta, le patron d’Air France, passer tout près de la mise en examen pour finalement ressortir du bureau du juge muni d’un simple billet de témoin assisté.

L’ancien PDG de Prétory, Jacques Gaussens, un ex-policier qui présente la particularité d’avoir été révoqué deux ( ! ) fois de la police nationale et par ailleurs mis en examen pour entre autres « blanchiment aggravé » vient d’annoncer qu’il se séparait de son avocat Lev Forster et qu’il entendait désormais « prendre la totale liberté de sa défense ».

Si les avocats défendent de très nombreux clients et en toute indépendance, nul n’ignore que maître Forster est le brillant défenseur d’un certain Môssieur Charles Pasqua, ex-ministre de l’Intérieur. Les policiers ce n’est pas ce qui manque dans l’affaire Prétory. Normal s’agissant de sécurité aérienne. Il y a notamment Joël Cathala directeur remercié depuis de la sécurité d’Air France et tout proche des dirigeants de Prétory. Il y a encore Pascal Jumelle, fonctionnaire également révoqué de la police mais avec en prime de départ 17 ( !) ans de prison. Assez curieusement la politique de recrutement de Prétory semblait privilégier l’embauche d’agents au casier judiciaire musclé. Généreux, dira-t-on, mais illégal. Ce n’est là toutefois qu’un des délits marginal reproché aux ex-dirigeants de la société. L’évasion fiscale, le blanchiment « en bande organisée » la constitution d’une éventuelle caisse noire constituant le plat principal.

Avec en toile de fond cette interrogation : comment une société aussi policée qu’Air France a t-elle pu sélectionner comme prestataire pour sa sécurité, une entreprise peuplé de margoulins ? Sans rien déceler.