La FAO lance des opérations d’agit’ prop’ dans quelques grandes villes du monde, afin de taper du poing sur une table vide.
Mais qu’est-ce qu’ils ont, ceux-là ? Non seulement ils consomment trop de notre bon air au CO2, mais voilà qu’ils crient famine ! En plus de respirer, ils veulent manger. Les pauvres d’aujourd’hui sont insupportables. Incapables de mourir dignement, en silence, comme au bon temps de Saint-Vincent-de-Paul.
C’est la FAO, organisation mondiale, branche « alimentaire de l’ONU » sort de son train pépère, celui de fonctionnaire international où l’ampoule aux mains est rare, qui crie « à la famine ». Il y a un milliard d’estomacs vides sur notre planète… Tant et tant que le machin onuesque, qui a pour fonction théorique d’empêcher ces gens de mourir, lance des opérations d’agit’ prop’ dans quelques grandes villes du monde, afin de taper du poing sur une table vide. Sans vouloir être mesquin, signalons que la FAO, elle-même, pourrait se réformer utilement. En consacrant plus d’argent pour acheter du blé ou du riz, et moins à son budget de fonctionnement…
Bref, on meurt de faim et la FAO, qui, par définition, voit cela de près, appelle à la mobilisation. Ne soyons pas stupides : qui va aller taper des pieds et jouer du sifflet (jaune) sur l’esplanade des Droits de l’Homme au Trocadéro, ce mardi à 11 heures ? Pas grand monde, alors que l’interdiction de la Playstation jetterait des centaines de milliers de gens dans nos si jolies rues. Après tout, ces affamés n’ont qu’à être traders, comme vous et moi. Faute de chaussures ou de tickets de métro, il est possible de signer une pétition « pour faire pression sur les responsables politiques » (bigre). Bêtement une boîte de com’ américaine (on espère gratuite), a imposé un slogan mondial, vraiment facile à se mettre en bouche dans le Rouergue : "I’m mad as hell" (« Je suis aussi mal qu’en enfer »).
Sur Internet on retrouve les crève-la-faim sur www.1billionhungry.org (ce qui ne veut pas dire « un milliard pour la Hongrie »). A défaut de siffler au Trocadéro, cliquez.
alors que l’interdiction de la Playstation jetterait des centaines de milliers de gens dans nos si jolies rues.
Votre remarque est tellement juste et tellement effrayante. On crierait au nom de la liberté pour des broutilles superficielles, par contre qu’un milliard de personnes (j’imagine une majorité de gosses) crève la dalle, ça ne choque plus personne.
L’emprise psychologique de la société de consommation sur nous-mêmes est complètement désastreuse.
Cdlmt