Le gestionnaire du musée du Sénat nous écrit

Votre article intitulé « Le Musée du Sénat gratte ses croûtes » vise la société SVO Musée du Luxembourg dont je suis le président et ne peut demeurer sans réponse de ma part.

Madame Patrizia Nitti n’a jamais assuré le rôle de commissaire d’exposition et si elle y a parfois participé, elle n’a jamais été chargée de l’organisation des expositions du Musée du Luxembourg.

Par ailleurs, je ne suis pas « en guerre » contre le Sénat. Mon objectif est aujourd’hui de tenter de trouver une solution pour sauver l’emploi de nombreux employés, d’une part, des salariés de ma société qui travaillent pour les expositions présentées au musée du Luxembourg depuis dix ans et d’autre part, de ceux des sociétés travaillant également sur le site du musée.

Je tiens à préciser que « Louis Comfort Tiffany – couleurs et lumières » n’est pas une « modeste exposition ». Il s’agit en effet de la première rétrospective française consacrée à ce créateur américain. Outre des œuvres jamais exposées provenant de collections privées internationales, l’exposition rassemble des œuvres prêtées par des musées majeurs, tels que le Musée de l’Ermitage à Saint-Petersbourg, le Metropolitan Museum of Art à New York, le Virginia Museum of Fine Arts à Richmond et le Musée des Beaux Arts de Montréal. A Paris, participent également aux prêts de l’exposition, le Musée des Arts Décoratifs et le Musée d’Orsay.

Enfin, aucune enquête n’est actuellement diligentée par le Parquet de Paris concernant la gestion de mes comptes d’exposition. Au contraire, deux pré-rapports de l’expert judiciaire chargé de vérifier les comptes de certaines expositions font apparaître clairement que la comptabilité de ces expositions est transparente et bien tenue et aucune malversation n’est dénoncée.

Je constate malheureusement que grâce à ces campagnes de dénigrement systématique, mes détracteurs, qui sont eux en conflit réel avec le Sénat, atteignent un de leurs buts, puisque le Président du Sénat a décidé le 1er juillet dernier de rompre de façon unilatérale mon contrat d’organisation des expositions au Musée du Luxembourg, sans pour autant formuler le moindre reproche concernant ma gestion du Musée et la qualité de nos prestations. »

Sylvestre Verger, Président-directeur général de SVO Musée du Luxembourg.

Réponse de Bakchich :

Si Mme Nitti n’a en effet jamais été commissaire d’expositions, il est incontestable qu’elle a organisé à la demande du Sénat toutes les expositions relatives à la Renaissance italienne, dont elle était de surcroît coproductrice, avec le comité scientifique italien qui a démissionné par solidarité avec elle.

Par contre, M. Sylvestre Verger a bien parlé de « partir en guerre » contre le Sénat. C’était le 14 juillet dans le quotidien Le Monde, dans un article signé du journaliste Patrick Roger. Il a même déclaré : « ou le Sénat comprend dans quelle situation il nous met, ou alors, oui, je partirai en guerre ». Avant de menacer sur un ton guerrier : « Quand je suis arrivé, il n’y avait rien. L’activité économique, au Musée du Luxembourg, c’est moi qui l’ai faite. Le jour où je me barre, j’embarque tout ».

Enfin, M. Verger ne peut pas ignorer — cela a été confirmé par le parquet et repris dans la presse — qu’une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet sur des faits d’abus de confiance et faux en écritures de commerce. Il le sait d’autant mieux qu’au cours d’une réunion d’expertise contradictoire, l’expert judiciaire l’a informé qu’elle avait été interrogée par la brigade financière. Une affaire que Bakchich suivra de près…