Ce vendredi se tient le procès de Reda Sadki, acteur de la lutte contre le sida. Et auteur d’un faux communiqué brocardant Sidaction. L’assoc’ et son président Pierre Bergé l’attaquent en diffamation.
Le 30 juin 2005, Pierre Bergé et l’association Ensemble contre le Sida – Sidaction portaient plainte pour diffamation contre Reda Sadki. Ce militant actif de la lutte contre le sida depuis 1995 a publié, sur Internet, en 2005, un faux communiqué annonçant la dissolution de l’association. Le procès se tient ce vendredi 17 octobre, devant la 17ème chambre du tribunal de grande instance de Paris. Le fameux communiqué, aux accents de poisson d’avril, n’avait pas beaucoup fait rire Pierre Bergé qui, du coup, a également attaqué en son nom propre. De son côté, Line Renaud, vice-présidente de l’association, relativisait sur son blog la portée de ce « canular ». Ou quand le milieu associatif se tire dans les pattes…
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N’ayant pas trouvé d’accord à l’amiable, malgré la publication d’une lettre d’excuses de Reda Sadki, c’est devant le juge que les deux parties s’expliqueront. La défense de Reda Sadki devrait revenir sur le rapport de la cour des comptes, publié en décembre 2000, et sur lesquels les deux parties s’opposent quant à l’interprétation qu’il faut en faire. Un rapport dont les extraits les plus controversés avaient été relayés dans le faux communiqué. De leur côté, les parties civiles n’ont pas souhaité se rendre à l’audience, laissant le soin à Me Tordjmann de les représenter.
Mais fait nouveau, l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) vient de sortir un rapport qui constate des progrès dans la collecte de fonds. Prestement, Sidaction rédigeait un communiqué dans lequel elle se félicitait que l’IGAS reconnaisse « l’efficacité et la bonne gestion de l’association qui donne des "garanties excédant les exigences légales requises en matière de protection des donateurs et de transparence. » Intitulé, « Contrôle thématique des modalités et frais de collecte de six organismes faisant appel à la générosité publique », le rapport note que « les donateurs qui souhaitent connaître l’utilisation qui est faite de leurs dons peuvent facilement accéder aux comptes d’emplois des ressources de l’association ». Une bonne nouvelle pour l’association à l’avant-veille du procès.
L’Inspection remarque toutefois que « Sidaction reste une association très fermée où les nouvelles adhésions ne peuvent intervenir qu’avec l’accord des 2/3 des membres », et d’ajouter que « le rôle premier que s’attribue l’association tend parfois à minimiser l’action menée par les autres organismes engagés dans la lutte contre le Sida ». Et si par son faux communiqué, Reda Sadki ne demandait pas autre chose que le droit pour les associations de lutte contre le Sida de co-exister à côté de Sidaction ? Une question qui aurait gagné à être débattue ailleurs que devant un juge.
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