L’Assemblée des chambres françaises de commerce et d’industrie réagit à l’article que nous avons publié sur sa dernière assemblée générale. Explications.
Le récent article de Bakchich.info sur les finances de l’ACFCI ( Assemblée des chambres françaises de commerce et d’industrie ), structure qui coiffe les chambres de commerces n’a pas plu à ses dirigeants.
Nous expliquions pourquoi le budget rectificatif 2009 a été une seconde fois retoqué le 9 décembre dernier.
En réaction, le comité directeur de l’ACFCI qui s’est réuni le 15 décembre, a tenu « à l’unanimité » à apporter dans un communiqué plusieurs précisions « compte-tenu des désinformations qui circulent notamment sur internet ».
Voici donc les arguments de l’ACFCI… avec nos réponses.
1/ A l’occasion de l’Assemblée Générale de l’ACFCI qui s’est tenue à Paris mercredi 9 décembre 2009, le budget rectificatif 2009 de l’ACFCI a été soumis au vote des présidents des C®CI présents ou représentés. Ce budget rectificatif a recueilli 108 voix pour, 28 voix contre et 18 abstentions.
Commentaire : le fait est que le budget n’a tout de même pas été adopté, comme l’a reconnu l’ACFCI le 9 décembre dans un communiqué assez obscur : « En dépit de la très large majorité qui s’est dégagée, ce budget rectificatif n’est pas pour autant considéré comme adopté compte tenu des règles très particulières prévues par le Code de Commerce et le règlement intérieur de l’ACFCI. » Curieuses règles en effet. Dans cette logique, on espère que la direction de l’ACFCI parviendra prochainement à réunir une très large opposition à son budget pour permettre l’adoption de celui-ci… Selon quelques indiscrétions, le 9 décembre, la direction aurait comptabilisé comme votes positifs la non-participation d’une soixantaine de membres quelque peu sur leur garde vis-à-vis de la gestion de Jean-François Bernardin, le président de la structure.
2/ Ce budget rectificatif présentait non pas un résultat négatif, mais au contraire un résultat positif de 2,5 M €, une capacité d’autofinancement de 4,2 M€, et un solde budgétaire positif de 2,9 M €.
Commentaire : Certes, sur le projet de budget rectificatif fait bien apparaître un résultat positif de 2,5 millions. Mais à y regarder de plus près, selon nos informations, cet affichage n’est permis que grâce à deux éléments exceptionnels 1) une indemnité de 3,6 millions d’euros attendues de l’acquéreur de l’ancien siège qui s’est rétracté au dernier moment dans des conditions curieuses. 2 ) une réserve de crédit de 1,48 millions d’euros non consommés.
3/ La décision d’acheter l’immeuble du 46 avenue de la Grande Armée ainsi que l’emprunt correspondant ont été votés à l’unanimité par les Assemblées générales des 20 juin et 26 septembre 2006, l’ensemble de l’opération ayant été autorisé par le ministre de tutelle. Si la vente des anciens locaux de l’avenue d’Iéna a été retardée par la crise immobilière, cette vente devrait intervenir dans les semaines ou les mois qui viennent, l’ACFCI disposant désormais d’offres fermes d’achat. Cette vente permettra de se désendetter et de dégager une plus-value de plus de 30 M€, rendant sans objet les critiques sur les fonds propres de l’ACFCI.
Commentaire : tant mieux si l’ancien siège se vend car le taux du crédit relais doit augmenter au 31 décembre ! Au départ, l’ACFCI en attendait une plus-value de 40 millions d’euros et non de 30 millions.
4/ Le budget de l’ACFCI présente une hausse des dépenses courantes de 3,5 %, le solde de 3,5 M€ (dont 2 M € ont été réellement dépensés en 2009) correspondant à un budget autonome spécifique destiné à la modernisation informatique des 146 CCI afin de leur permettre de faire face, conjointement avec les chambres de métiers, les Urssaf et les greffes des tribunaux de commerce, aux exigences du guichet unique mis en place au titre de la directive services.
Commentaire : reste que le montant des travaux informatiques ne semble pas précisément déterminé, ce qui inquiète en interne.
5/ Quant aux dépenses salariales, elles sont prévues à 13, 684 M€ en 2009 contre 13, 591 M€ en 2008, soit une hausse de 0,7%. Avec un salaire moyen des cadres de 3300 €, l’ACFCI se situe plutôt en dessous des salaires moyens pratiqués par des organisations comparables en Ile-de-France. Le comité directeur a souhaité également saluer la stabilité des effectifs permanents de l’ACFCI, malgré l’accroissement de ses missions, avec 166 permanents en 2007, contre 165 en 2008.
Commentaire : compte tenu de la baisse à venir des recettes fiscales engendrées notamment par la réforme de la fiscalité locale voulue par Sarkozy, on souhaite bon courage au président Bernardin pour ne pas être dans le rouge !
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