La course à la planque, voilà comment pourraient être intitulées les prochaines élections quasi-secrètes des représentants des Français de l’étranger au Sénat. A l’UMP, on a allègrement saisi la manne et le mode de scrutin lui-même garantit le monopole du parti sur les précieux sièges. Récit d’une conquête d’un petit conte monégasque…
Le 21 septembre prochain se dérouleront les élections sénatoriales et dans ce cadre quatre sièges sur la douzaine de sénateurs « représentant les français de l’étranger » sont appelés à être renouvelés. Enfin, « renouvelé », est un bien grand mot tant cette élection confidentielle est depuis des lustres archi verrouillée par la droite. Ainsi sur les 12 sénateurs supposés représenter les quelques 2,3 millions de nos compatriotes qui vivent hors de nos frontières, 9 appartiennent au groupe UMP, 2 au groupe Socialiste, 1 au groupe Communiste Républicain et Citoyen.
Une domination écrasante de l’UMP totalement déconnectée du rapport droite-gauche, tel qu’il s’est exprimé lors de la dernière élection présidentielle. Ainsi les français de l’ étranger ont–ils voté à 54 % en faveur de Nicolas Sarkozy au second tour ( 53 % au plan national).
Une situation qui doit beaucoup au mode de scrutin si particulier à l’élection de ces sénateurs élus au suffrage indirect par un collège électoral. Lequel est constitué par l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), et composé de 153 membres élus et de 16 personnalités choisies par le ministère des Affaires étrangères « en raison de leur compétence dans les questions concernant les intérêts généraux de la France à l’étranger ».
Président de cette AFE ? Gérard Pelisson, fondateur et Président du Conseil de Surveillance d’Accor, premier groupe hôtelier européen (Novotel, Ibis, Sofitel). Sur les quatre sièges renouvelables en septembre, un seul présente un réel enjeu (3 sont candidats à leur propre succession), celui de Paulette Brisepierre, une jeunette de 91 ans ( !), qui a pris la décision de ne pas briguer un nouveau mandat… Mme Brisepierre occupait son fauteuil depuis 20 ans….
A 7 000 euros « d’indemnité représentative de frais de mandat » mensuelle complétée par 8.949 euros de « crédit affecté à la rémunération des collaborateurs », on comprend qu’il soit douloureux de passer la main. Si le mandat à vie n’existe pas dans les textes, plus encore qu’au « sénat de l’intérieur », décocher un siège sur le contingent des représentants de l’étranger s’est -sauf accident de parcours- décocher un job pas trop tuant pour de longues et belles années.
Autant dire qu’il y beaucoup d’appelés pour fort peu d’élus. De quoi mieux souligner la performance réalisée par le jeune Christophe Frassa, OVNI de la politique, et qui à seulement 40 ans est en passe d’être investi par le « collège » de l’AFE pour hériter ainsi du siège de notre nonagénaire. En dehors de sa qualité de « délégué des français de Monaco » et jusque dans les rangs de l’UMP, on peine à comprendre la source d’une telle faveur au regard d’états de services politiques jugés bien minces.
Autant de jaloux qui n’ont pas pris la peine d’examiner le C.V du franco-monégasque. Ils y découvriraient en premier lieu que M. Frassa est un « ancien élève de Sciences-Po Paris ». Une formule hautement diplomatique, qui signifie que si l’élève Frassa a pris la peine de s’inscrire à Sciences-Po, il ne s’est pas senti contraint d’en sortir avec le diplôme.
Une lacune depuis largement compensée par les multiples et ronflantes casquettes supportées par le futur sénateur : « Président de l’Union des Français de Monaco, Secrétaire Général de l’Union des Français de l’Etranger, Vice-Président de l’Alliance Française de Monaco, Président de l’O.N.G "Dignity International ", membre fondateur de l’Alliance des Acteurs Economiques Français de Monaco, membre honoraire du "Monaco Ambassadors Club ». Et on passe…
À Monaco, en sa qualité de conseiller à l’Assemblée des Français de l’Etranger, Frassa s’est distingué par le combat qu’il mène depuis 10 ans pour « la défense des Français de Monaco ».
Ce n’est pas rien ! Les positions de ces derniers sont, nul ne peut l’ignorer, gravement menacées ; comme en attestent les professions de foi de leur vaillant défenseur.
Ainsi : « Mon combat contre l’ISF. » « Mon combat la CSG. » « Mon combat contre un impôt injuste ». Et on en passe, là aussi.
Au titre de l’impôt injuste, il convient de signaler qu’il s’agit de l’impôt sur le revenu, scandaleusement infligé aux Français de Monaco depuis 1962 et contre lequel ferraille inlassablement M. Frassa, « un combat de longue haleine ». Mais qui dit « revenu », dit aussi parfois activité professionnelle. Celles de Christophe Frassa sont peu établies. On trouve trace d’un poste d’attaché parlementaire au Sénat, auquel il a renoncé il y a quelques mois. Frassa se présente par ailleurs comme « conseiller juridique auprès de grands groupes » ; « en particulier auprès du groupe ACCOR dirigée par la famille Pélisson », précise, perfide, un Français de l’intérieur…
Il y a quelques mois le groupe Accor associé au milliardaire Michel Pastor (roi du BTP et ex-président de l’AS Monaco) a d’ailleurs inauguré un Novotel dernier cri, avenue Princesse Charlotte.
Les Français de l’étranger et surtout ceux de Monaco peuvent dormir sur leur deux oreilles. Leur noble cause sera bien représentée à la haute assemblée.
Si les francais de l’etranger elisent ce monsieur frassa, c’est que ce sont vraiment des veaux comme avait dit mon Général !!
Tout ca est la preuve que si ce frassa est fait senateur par pelisson, que nous sommes dans une République bananière !
Triste pays