Coqueluche des médias, ami des voyous, Marc Francelet fréquente le tout-Paris. Et aussi des juges d’instruction, qui l’ont renvoyé en correctionnelle pour extorsion.
Grande gueule, bon vivant, amateur de cigares et de coups fourrés, Marc Francelet est, depuis un quart de siècle, un formidable informateur de la presse parisienne. Le tout-Paris médiatique a fait de « Marco les bons tuyaux », comme on le surnomme volontiers, une de ses coqueluches.
C’est que l’ancien photographe de presse possède un des plus beaux carnets d’adresses de la place de Paris : Jean-Paul Belmondo et Johnny Hallyday sont ses amis, André Santini et Patrick Balkany aussi, et également feu Françoise Sagan, Guillaume Durand, Franz-Olivier Giesbert, Hervé Gattegno, les paparazzi de Paris-Match…
Ce qu’on savait moins, c’est que Marc Francelet avait amassé en Suisse un joli magot, dont la justice, hélas pour lui, a retrouvé la trace. Le 23 septembre, le parquet de Paris a renvoyé cette star des médias parisiens devant le tribunal correctionnel pour avoir extorqué des millions d’euros à plusieurs chefs d’entreprise.
La sympathique tambouille journalistique de Marco ressemble désormais à une mauvaise bouillabaisse. Ce qu’on découvre aujourd’hui grâce à l’instruction menée successivement par les juges Philippe Courroye puis Jean-Christophe Hullin, c’est que Marc Francelet règne le plus souvent par la terreur. Interrogés sur leur soudaine générosité, les généreux donateurs de Marco ne se sont guère montrés bavards. « Ils avaient peur physiquement », témoigne un flic qui les a interrogés.
Ancien attaché de presse des frères Zemour, Marc Francelet fréquente toujours des réseaux peu recommandables, notamment gitans ou corses. Le réquisitoire du parquet de Paris dont nous publions des extraits dans Bakchich Hebdo n°50 mentionne que le sympathique Marco, entre deux plaisanteries grasses, était susceptible de se présenter à ses amis avec une arme à la main. Le genre, note toujours le parquet, à user de « fortes pressions psychologiques ».
Les écoutes que les flics ont pratiquées sur cet informateur privilégié de la presse parisienne traduisent bien cet état d’esprit, disons un peu revendicatif : « Courroye, cet enculé de juge. » Parfois plus nuancé, Marc Francelet traite le juge de « psychopathe » et de « pervers ». « De la merde, dit-il, le magistrat va en avoir jusqu’aux yeux. » Après le champagne, du bien mauvais mousseux.
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