Grand spécialiste devant l’éternel des pays arabes, politologue, journaliste et invité permanent des grands médias français tel Europe 1, Antoine Sfeïr a accouché de son dernier chier d’œuvre : Tunisie, terre de paradoxes (éditions Archipel). Un livre de propagande encensé -comme il se doit- par la « critique » tunisienne.
Y’en a qui, pour financer leurs projets littéraires frappent à la porte de papa maman, d’autres à celle de leurs banquiers, y’a ceux qui par dépit décident de se mettre au pain à l’eau et pis y’a ceux qui vendent leur âme au diable. Antoine Sfeïr a franchi le pas et le bras chargé d’idées de livres et de revues s’en est allé trouvé l’ami Ben Ali, président tunisien. Pourtant personne ne se méfie de lui, il a la tête du gars sympathique qui se paye même le luxe d’être appelé à la rescousse par Yves Calvi quand C dans l’air traite des problématiques arabes. C’est pas rien. Et pour cause, Antoine Sfeïr, français d’origine libanaise dirige Les Cahiers de l’Orient, revue d’études et de réflexion sur le Proche-Orient.
Tunisie, terre de paradoxes, ça fait rêver… on s’attend à un véritable décorticage de la société tunisienne et de son gouvernement. Au lieu de ça, notre auteur s’évertue à lécher les bottes du gouvernement de Ben Ali, alias bac moins trois : « L’enjeu, pour la Tunisie , écrit-il, est de taille, puisque l’homme qui préside aux destinées de ce pays, Zine El Abidine Ben Ali, venu au pouvoir à la veille d’un coup d’Etat islamiste planifié, prenait en main “ un régime à l’agonie ” comme l’écrit un analyste tunisien, pour tenter d’en faire un pays moderne où tous les citoyens, hommes et femmes, jouissent des mêmes droits et ont les mêmes droits ». Ben voyons, le nombre de femmes voilées qui ne cesse de croître, faut juste y voir un effet de mode ?
Et notre Montesquieu de rajouter : « À la place de la société obscurantiste que les islamistes voulaient établir, Ben Ali a fait émerger un pays nouveau, bâti sur cette vieille tradition d’ouverture et de progrès (…). Peu dotée par la nature de ressources minières ( la Tunisie ) avance quand même, parce que son Président a parié sur les capacités et la volonté des Tunisiens, et non sur une hausse des cours du pétrole ». Faut-il rappeler à Antoine Sfeïr que l’économie tunisienne est au ras des pâquerettes, sans parler de la bourse de Tunis, classée parmi les dernières des pays arabes…
Mais le meilleur dans tout ça, c’est que les extraits cités ci-dessus sont directement tirés du site tunisien d’information pro-gouvernemental, www.infotunisie.com. Pour faire simple : Monsieur Sfeïr rédige un éloge du gouvernement tunisien qui en échange encense son livre sur son site d’information.
En attendant, si les diagnostics sur les attentats sont aussi précis que ceux d’Antoine Sfeïr concernant le devenir de la Tunisie y’a plus qu’à se planquer à la cave !