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Joséphine, captive hospitalière (II)

jeudi 16 novembre 2006 par Moussa Ka
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Suite et fin de l’aventure de la jeune mère camerounaise, prisonnière de l’hôpital où elle avait accouché pour cause d’insolvabilité.

Les jumeaux au congélateur

Incapable de payer, ou de faire payer sa famille déjà ruinée par les premiers soins, Joséphine propose donc de travailler gratuitement dans l’hôpital pour s’acquitter de sa dette. Une solution à l’amiable qui, là encore, est semble-t-il assez courante et qui, surtout, permet de libérer de la place dans « la prison » de l’hôpital. Car on se bouscule, si l’on peut dire, aux portes de ce qui tient lieu de « cellule ». Joséphine a ainsi fait la connaissance de quatre autres jeunes mamans retenues, elles aussi, depuis plusieurs semaines, pour défaut de paiement : deux d’entre elles doivent payer des césariennes (200.000 F CFA, 300 euros), une autre doit régler quarante jours de couveuse après un accouchement prématuré (5.000 F CFA par jour, 7,5 euros) et une quatrième doit « rembourser » les soins prodigués à ses jumeaux… qui n’ont pourtant pas survécu (454.000 F CFA, 681 euros). La ruine et la mort font parfois bon ménage.

C’est à un journaliste de la presse indépendante, que le hasard a amené à l’hôpital il y a deux semaines, que les cinq malheureuses doivent leur salut. Scandalisé (c’est rare dans la presse camerounaise) par cette situation (apparemment fréquente), il provoque une petite polémique en publiant le portrait de la mère des jumeaux défunts (Mutations, 25 octobre). Panique du directeur de l’hôpital et du ministre de la Santé qui organisent dare-dare la contre-attaque : la presse gouvernementale est convoquée pour assister à « la libération » opportune des otages, applaudir bruyamment « l’indulgence » des autorités et… vilipender les pauvres qui « ruinent » le service public. « Les gens doivent comprendre que la santé a un coût, explique tout sourire le directeur de l’hôpital. Les fonds publics, les subventions que nous recevons de l’Etat ne peuvent pas permettre de résoudre tous les problèmes » (Cameroon Tribune, 30 octobre).

Libérées devant les caméras, les captives n’en sont pas quittes pour autant. Car l’hôpital, très près de ses sous, leur a préalablement fait signer une reconnaissance de dette – visée par la gendarmerie – qui ressemble fort à un boulet de bagnard. Ayant déjà déboursé 350.000 F CFA (525 euros), Joséphine en « doit » encore un peu plus de 200.000. Le père de son fils vient d’abandonner ses études universitaires et s’est mis en quête d’un petit boulot. Il leur faudra bien payer l’ardoise s’ils veulent éviter la (vraie) prison.

Voir en ligne : Bakchich Hebdo #8

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