Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
CULTURE / CHRONIQUE BOUQUINS

En prison ? C’est sans moi

Pénitentiaire / dimanche 6 avril 2008 par Bertrand Rothé
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

Le danger des récits bien écrits et bien construits sur la prison, c’est qu’ils me donnent envie d’être incarcéré. Rien que pour l’aventure, rien que pour avoir l’impression de vivre. Comme les bons romans noirs, ils servent de miroir. Ils me renvoient à ma condition presque vide d’électeur socialiste, ou pire, d’ami de militants du Modem.

J’ai tutoyé des assassins, d’Hubert Grall échappe à la règle. Ce petit livre ne nous donne pas envie d’aller en zonzon. Non pas parce qu’il est mal écrit ou mal construit, au contraire. Parce qu’il ose le choix simple d’être touchant et surtout humain, oui, dans le mal aussi. On y croise toutes sortes de gens. Jean qui vient d’étrangler sa mère, Marcel qui a fait exploser son épouse d’un coup de carabine, mais aussi des gens moins violents comme un Zaïrois capable de multiplier les euros, un Sri Lankais innocent, un rebeu qui n’a pas inventé l’eau chaude et encore moins compris l’efficacité des prélèvements ADN.

Tout un monde où le triste, le petit, le mesquin, croisent des erreurs, des douleurs et plus rarement des joies. Une écriture presque scolaire, studieuse et efficace décrit une communauté humaine avec ses pâtes pas cuites, ou plus désagréable encore, trop cuites. Ici les couvertures sont trop fines, il fait froid. Certains détenus sont bêtes à buter du pointeur. Il reste la gentillesse perdue dans des violences inhumaines gratuites, stupides.

Hubert Grall, qui fut lui-même détenu, trouve les mots pour parler de cette humanité et plus particulièrement d’une certaine gentillesse. Ses chapitres pourraient être autant de nouvelles, de portraits, de lettres à sa compagne, à ses enfants. Mais c’est un livre et c’est pour nous tous. À lire comme le cadeau d’un ami retrouvé qui aurait passé quelques mois à l’ombre.

« J’ai tutoyé des assassins », Hubert Grall, éd. de l’Iroli, 14 euros.

AFFICHER LES
4 MESSAGES

Forum

  • En prison ? C’est sans moi
    le mercredi 6 août 2008 à 14:38

    j’ai aimé le bouquin d’abord pour son style, qui n’en rajoute pas à la lourdeur (a priori) du sujet, au contraire. ici, pas de misérabilisme, ni d’intolérance, un regard juste et pas mal de recul. à la limite, décrite comme ça, la prison est moins dure que je ne l’imaginais. Mais sans doute parce que l’auteur ne veut pas insister sur les aspects pénibles.

    En tout cas cela rappelle utilement que l’extrait d’humanité qu’on trouve en zonzon n’est pas forcément si différent du groupe du dehors, juste plus concentré (pas si différent au départ, mais à l’arrivée ?)

    Un livre qui se lit facilement, et l’air de rien, on est un peu moins bête après avoir reçu les témoignages que l’auteur a choisi de partager. Une belle réussite.

  • En prison ? Truc de Ouf !!!
    le samedi 12 avril 2008 à 15:55, Eric a dit :
    J’ai commandé ce livre sur le site de l’éditeur. Il est intéressant car dépourvu de la gloriole du taulard "dur à cuire". Pourtant, telle qu’elle est racontée, la prison est "dure à vivre" malgré les "bons moments" sélectionnés. Bien écrit, je recommande sa lecture à tous.
  • En prison ? C’est sans moi
    le lundi 7 avril 2008 à 16:49, Le niçois a dit :
    Ya pas que des crapules en prison, ya même des innocents et quelquefois des gars bien qui sont là par un mauvais hasard de la vie. A Nice, la prison est encore pire qu’ailleur, c’est pas peu dire. A éviter soigneusement.
  • En prison ? C’est sans moi
    le lundi 7 avril 2008 à 15:21, Mimi a dit :

    J’ai acheté ce bouquin au salon du livre à Limoges. Ce récit n’est pas misérabiliste, au contraire, c’est plein d’humour, de faits divers tragiques et d’histoires drôles. Les histoires que raconte l’auteur sur le système de santé, en plus poétique que le livre de Dominique Vasseur, ne donnent pas du tout envie d’aller ce faire soigner en zonzon. La visite chez l’ophtalmo avec des chaînes partout est particulièrement émouvante.

    J’ai bien aimé aussi le passage ou l’auteur interroge les autres détenus sur la culpabilité. Très édifiant. Un récit passionnant d’un ancien détenu qui ne s’en fait pas une gloire, ne se la pète pas et raconte ses aventures avec le recul nécessaire pour nous captiver et présenter une vision originale de l’intérieur d’une prison. Ça n’a rien à voir avec les séries américaines dont on nous gave et ça éclaire la réalité de nos belles taules de France.

BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte