Devinette : qui a écrit de tels trucs ?

Dans le livre que nous avons relu pour vous, l’auteur évoque le paysage politique sans mâcher ses mots. Christine Boutin est « caricaturale dans son dogmatisme », Roselyne Bachelot n’a « d’autre ambition que la provocation », Dominique Perben est « velléitaire », Debré est raillé pour sa « finesse ». S’agissant de Renaud Muselier : « sa philosophie était simple : l’essentiel était que l’on parle de lui … il était prêt à considérer ce postulat comme un véritable tour de force et donc à s’en satisfaire ».

Sur François Fillon, l’auteur s’amuse que certaines situations « donnent du courage à ceux là même qui s’en figuraient dépourvus ». Concernant Nicolas Sarkozy, il évoque son incapacité à « prendre du recul et de la distance » et relève comment, attiré par la victoire qui « seule compte », il peut « déchiqueter son adversaire ». Trop souvent, Sarkozy se laisse aller à « diviser l’univers en deux camps irréductibles : les amis et les adversaires ». Il veut « tout, tout de suite » et regrette qu’il appelle la « brutalité » ou la « franchise ».

Il y a peu d’éloges dans cet ouvrage. Jack Lang, inventeur de la fête de la musique, est salué pour cette « excellente initiative ». Mais les plus grandes louanges vont à Dominique de Villepin, dont l’image « a souvent été à l’inverse de la vérité » : « travaillant plus qu’il n’est imaginable », il « mérite beaucoup mieux que le procès déséquilibré souvent tracé » - « il n’y a pas de petitesse chez ce guerrier ».

Quant à l’auteur, il avoue aimer Hemingway, Céline, Camus et Queneau. Il précise « aimer profondément le sport » et « lire tous les jours le journal L’Equipe ».

D’un point de vue économique, les prémices sont claires : « il n’y a plus aucun autre postulat » que le libéralisme. L’auteur est notamment favorable à « la privatisation de France 2 ». Sur l’ISF, ses positions relèvent de l’acrobatie. Il est « résolument opposé » à la suppression de cet impôt, qui n’est rien d’autre qu’une « contribution annuelle anticipée sur le produit de la succession à venir », ce qui « n’a rien de choquant ». C’est même un impôt « justifié ». En même temps, il faut « poser la question de la légitimité des droits de succession » selon un raisonnement d’un simplisme un peu ridicule : « l’argument de l’égalité des chances sur la ligne de départ de la vie n’est guère pertinent », écrit-il, l’inégalité résidant davantage dans la « bonne éducation » reçue de ses parents que dans le « patrimoine » dont on hérite. Or, ajoute-t-il, « je ne connais personne ayant proposé la suppression de la famille ! ». CQFD !

S’agissant des sujets de société, l’auteur a des idées assez classiques. Il est contre la discrimination positive parce que le « renforcement quasi hystérique des liens d’une communauté se paie comptant en terme de dislocation » de la nation. D’ailleurs, s’il a défendu la loi sur la parité homme-femme, il semble le regretter en indiquant avoir plus « cédé à un contexte dominant qu’à un sursaut d’intelligence et de distance ». De même, sa position sur la religion est claire : « la transmission de la foi aux enfants par les parents est au moins aussi importante que l’apprentissage d’une discipline sportive. Le besoin cultuel n’est pas inférieur au désir culturel ».

En matière de sécurité, s’il est opposé à la peine de mort « pour des raisons philosophiques et religieuses », ce n’est pas un laxiste. Ses raisonnements en la matière sont peu sophistiqués : « les critiques du système américain dénoncent la surpopulation carcérale. Je n’ai jamais compris cet argument car, après tout, il vaut mieux voir les délinquants en prison que dans la rue ! ».

Mais il ne faut pas céder à l’émotion dans la répression : « pour être vieille comme le monde, la pratique du bouc émissaire n’en est pas plus acceptable … ainsi va notre société, poussée par les vents mauvais de l’instantanéité et du sensationnel, qui est plus pressée de dénoncer un coupable commode que de rechercher avec abnégation le ou les responsables ».

Sur l’immigration, il précise toutefois que « les sans papiers ne peuvent et ne doivent pas être considérés comme une masse uniforme » : « chaque cas doit faire l’objet d’une étude individualisée ». En particulier, le regroupement familial est « l’un des droits de l’homme sur lesquels on ne peut transiger, sauf à se renier ».

Enfin, sur la « pipolisation » de la politique, il fustige durement la « prétendue transparence de certains hommes politiques, s’agissant de leur vie privée la plus intime », par exemple Delanoë révélant son homosexualité ou Rocard annonçant son divorce dans le Point. « On donne des détails que personne ne songerait à solliciter », les médias en « demandent toujours davantage » et « la démocratie n’y a rien gagné, la vérité encore moins, seule la frontière entre la vie privée et la vie publique aura été une nouvelle fois bafouée. Cela s’appelle l’arroseur arrosé. La transparence n’y trouve son compte que pour les amateurs d’eau trouble ».

Alors, trouvé ? C’est facile, non ?

Pour les amateurs de quizz, on précisera que l’auteur du livre se trouve dans la liste suivante :

Jean-François Coppé

 Jean-Louis Borloo

PS (lundi 14 janvier) : Voilà la réponse promise.

Il s’agissait de Nicolas Sarkozy dans son livre "LIBRE"