A l’épreuve du media-footing, le très visible secrétaire général de l’Elysée se montre très endurant. Il en oublierait presque qu’il n’est pas là pour délivrer sa bonne parole.
Claude Guéant, le très urbain secrétaire général de l’Élysée, apprécie chaque jour davantage d’apparaître dans les médias. Dimanche 3 février, il accorde une grande interview au Parisien pour parler de tout et de rien avant de s’exprimer le soir sur Europe 1 et TV5 Monde. Le journal termine l’entretien par une question sur le fait que les conseillers s’expriment souvent et sont accusés par les socialistes d’imposer leurs analyses au chef de l’État. Réponse de Guéant : « Tous les présidents de la République ont eu des porte-parole. Pourquoi n’y en aurait-il qu’un ? Les proches du président ne sont pas les moins bien placés pour expliciter sa pensée ou commenter ses décisions. Quant au fond, le président de la République est celui qui prend les décisions. C’est lui qui décide. C’est très simple ».
Très simple en effet. Sauf que dans cette interview, on lui demande à qui il donne raison entre Jacques Attali, le nouveau sauveur de la croissance économique française, et les taxis, il répond : « Aux deux. Et je suis sérieux ». C’est un non-choix mais c’est bien une expression personnelle. Guéant mérite son surnom de « cardinal ». Le soir, à la radio et à la télévision, il s’exprime directement sur toute une série de sujets sans « expliciter » la pensée présidentielle. Ainsi sur un éventuel remaniement ministériel : « ça m’étonnerait qu’il y ait un remaniement avec les municipales ».
En clair, les conseillers élyséens ont pris goût aux médias et ils se croient désormais autorisés à s’exprimer sur tous les sujets sans même prendre la peine d’indiquer qu’ils parlent au nom du président de la République. C’est sans doute l’époque qui veut ça.