Les soi-disant limiers du contre-espionnage qui ont placé 40 heures le journaliste Guillaume Dasquié en garde-à-vue ne savent toujours pas qui, à la DGSE, a fait fuiter des notes « confidentiel défense » sur le terrorisme. Normal : ces documents avaient été distribués en 31 exemplaires…
Dans un long article, Bakchich avait qualifié en décembre dernier « d’indigne » la garde-à-vue de notre ami Guillaume Dasquié. Souvenez-vous, ses quarante heures de rétention dans les locaux de la DST en décembre dernier trouvaient leur origine dans un article paru dans Le Monde le 17 avril 2007 où, documents à l’appui, Dasquié narrait comment les services français - la DGSE - avaient fort bien travaillé dans la période qui avait précédé le 11 Septembre 2001. Les James Bond français avaient cette année là transmis leurs informations sur d’éventuels détournements d’avions sur le territoire américain à leurs collègues de la CIA. On avait vu le résultat à New York.
Après la sortie du Monde, MAM avait déposé plainte pour « compromission du secret de la défense nationale », relayée trois mois après par Hervé Morin, le ministre suivant, agacé par le site de Guillaume, Géopolitique.com, qui diffuse des documents bruts de décoffrage, notamment sur le terrorisme. Au vu du contenu de l’enquête préliminaire menée par la DST, dont les feuillets se baladent entre le palais de justice de Paris et la Chancellerie en passant par l’Intérieur, et que Bakchich a pu consulter, on se dit quand même que quelque chose ne tourne pas rond chez nos officiers de renseignement. Sous la houlette d’un procureur dévoué à l’exécutif, des contre-espions (de la DST) ont cuisiné sur procès-verbal une poignée d’espions (la DGSE). Objectif, tenter de savoir qui au sein des Services avait bien pu faire fuiter les documents classifiés « confidentiel défense » avant qu’ils se retrouvent dans Le Monde. Des notes qui, faut-il le rappeler, datent de plus de 6 ans et concernent principalement des figures talibans ou d’Al-Qaida qui, depuis, ont rejoint le paradis des terroristes.
Beaucoup de bruit pour rien. Messieurs les espions et contre-espions ont fait chou blanc. A lire les procès verbaux, on croirait presque que la publication des documents dans Le Monde a permis de révéler au tout-venant les méthodes secrètes de la DGSE. Le chef de la sécurité de la Piscine, Jean-Marie Tarrey, explique avec force moulinets le 23 mai 2007 que « nos moyens, nos connaissances dans ce domaine et nos implantations dans le monde » ont été dévoilés. A propos d’une cartographie de la mouvance terroriste intitulée, le 11 juillet 2001, « Afghanistan : le comité exécutif d’Al-Qaida », il suggère qu’elle « mérite toujours une classification » et qu’elle « montre nos moyens pour intégrer le cœur des mouvements terroristes ». Pourtant, du comité exécutif d’Al Qaida il ne reste plus grand monde en vie en 2007…
Le plus beau reste à venir. La même huile de la DGSE, réentendue le 15 juin 2007, se voit obligée de reconnaître que la fameuse compilation de notes (incluant les docs publiés dans Le Monde) a été, entre septembre et octobre 2001, diffusée à 31 exemplaires. Oui : 31 exemplaires, dont l’un a même été remis au général Rondot, connu pour laisser traîner partout ses documents secrets… Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. « Notre enquête interne n’a pas permis d’établir quelles personnes ont récupéré ces productions », ajoute monsieur l’espion, sans doute à contre coeur. Aucun bordereau d’envoi, pas de numéro d’enregistrement des notes : « La distribution de cette compilation n’a pas suivi le circuit normal et habituel des notes confidentielles régulièrement distribuées à l’extérieur ». N’en jetez plus. Après le 11 Septembre 2001, c’est la panique à la DGSE, même ses synthèses se baladent sans contrôle. Alors six années plus tard…
Pendant ces mois d’enquête, les appels entrants et sortants du téléphone de Guillaume Dasquié sont passés au crible. On y trouve de tout, bien entendu. La nounou, le tonton, les confrères et, bien sûr, quelques hommes du renseignement. Et alors ? Quelques anciens de la boutique – comme les James Bond surnomment parfois leur auguste maison – répondent parfois à Guillaume ; ils sont même nommés dans l’article du Monde. L’un d’entre eux, Philippe Hayez, ancien directeur adjoint du renseignement, qui a depuis rejoint la Cour des Comptes, a eu le malheur d’introduire Guillaume au chef de cabinet du patron de la Piscine. Est-ce cela qui lui vaut la garde-à-vue dans les locaux de la DST, lui qui ne connaissait pas Dasquié un mois avant la publication de l’enquête incriminée ? La plupart des cadres qui ont le malheur d’avoir été contactés par le journaliste ont reçu la visite domiciliaire de quelques agents de la DST. En vain. Mais il n’y a pas de meilleur moyen pour clouer le bec à d’éventuels bavards…
Les vaillants flics de la DST ont vérifié que Guillaume Dasquié n’avait pas versé d’argent à ces barbouzes. Résultat zéro, bien évidemment. Mais ils ont pu constater que Guillaume payait 110 euros sa séance de kiné. Autre officier de la DGSE à avoir été entendu, le chef de cabinet du directeur, Emmanuel Renoult, à qui Dasquié rend visite à son bureau avec sa liasse de documents 15 jours avant la sortie de l’article du Monde. « N’étant pas juriste, je ne pensais pas avoir l’autorité nécessaire pour lui reprendre le dossier de force », soupire-t-il devant les flics, en assurant qu’il a prévenu le journaliste des risques encourus si les documents étaient publiés. Ce que Dasquié conteste.
Entre son 4ème et son 5ème interrogatoire, Dasquié se voit menacé par le substitut du procureur Alexandre Plantevin d’un séjour derrière les barreaux s’il ne valide pas le nom d’une source éventuelle – ce que conteste le parquet de Paris. Lors de son interrogatoire devant le juge Coirre, après sa longue garde-à-vue dans les locaux flambant neuf de la DST à Levallois, le journaliste a insisté pour faire une déclaration liminaire : « Je dois préciser que lors de ma garde-à-vue j’ai reçu plusieurs interventions consistant à me demander de ne pas me prévaloir des dispositions qui me permettent de protéger mes sources. Mes interlocuteurs m’ont indiqué que si je ne me prévalais pas de façon trop ferme de l’article 109 du code de procédure pénale [qui protège le secret des sources des journalistes] je serai placé en détention provisoire ».
Mardi 22 janvier, une requête en annulation de la procédure a été déposée devant la chambre de l’instruction par sa défense. « Force est de constater que les motifs invoqués pour restreindre la liberté d’expression de M. Dasquié, et plus généralement porter atteinte à la liberté du plus grand quotidien français, ne sont pas suffisants, ni proportionnés au but légitime d’information du public poursuivi. (…) Que la Défense ne peut toutefois que s’étonner qu’il faille encore protéger, de manière impérieuse, des informations « stratégiques » anciennes, pour la plupart, de plus de sept années ! Que le danger imminent qu’elles visent à prévenir semble en effet pour le moins dépassé »… Etc.
Outre « l’intérêt légitime à recevoir ces informations » et « la violation du secret des sources », qu’il faut arrêter de piétiner, l’avocat de Guillaume Dasquié, Jean-Marc Fédida, note que « seules des luttes intestines de pouvoirs au sein des institutions et services de l’Etat, à défaut de les justifier, permettent d’expliquer les poursuites diligentées ».
Tout est dit.
Les « raisons » d’un tel acharnement : un article intéressant publié dans Le Monde du 16 avril 2007 et étayé par un rapport de la DGSE, que Dasquié s’est procuré, établissant que les services secrets français étaient informés d’un possible projet de détournement d’avions, et ont alerté leurs homologues américains dès janvier 2001. Ces éléments remettent sérieusement en cause la thèse officielle selon laquelle l’Administration Bush et ses services de renseignement ne savaient rien de ce qui se préparait. Cette double page ne créa pas le scandale attendu, ni aux Etats-Unis ni ailleurs dans le monde, puisque quelques heures plus tard tous les médias se sont focalisés sur la fusillade à l’université Georgia Tech. En fait, ces informations d’une extrême importance planétaire par ses enjeux sont passées quasiment inaperçues, totalement occultées par un fait divers.
Cette affaire est brûlante aussi bien sur la forme (remise en cause de la protection des sources et donc du métier de journaliste d’investigation) que sur le fond.
En effet il s’agit d’une preuve de plus qui contredit le rapport de la Commission d’enquête sur le 11 Septembre et qui devrait amener les journalistes à se poser des questions et à rejoindre les familles des victimes, les nombreux experts et personnalités qui remettent en question la version officielle et ReOpen911.info dans notre quête de vérité.
Nous rappelons que le 11 septembre a été utilisée pour refaçonner le monde avec le « choc des civilisations » (deux guerres d’invasion) et surtout une remise en cause des libertés individuelles (en particulier avec le Patriot-Act) !
http://www.reopen911.info/11-septembre/reopen911info-soutient-guillaume-dasquie/
A voir aussi, sur le 11 septembre : Le principal parti d’opposition japonais remet en cause la version officielle du 11 Septembre 2001 !
http://www.reopen911.info/11-septembre/le-principal-parti-d%e2%80%99opposition-japonais-remet-en-cause-la-version-officielle-du-11-septembre-2001/
Le 11 janvier 2008, un député et membre du Parti Démocrate Japonais, Yukihisa Fujita, a fait une déclaration de 30 minutes en séance parlementaire exprimant ses interrogations sur le 11 Septembre 2001 et sur « la guerre contre le terrorisme ». Sa déclaration fut retransmise en direct sur la télévision publique japonaise.
Le Député Yukihisa Fujita a demandé au gouvernement japonais, s’il avait fait sa propre enquête et s’il avait des preuves de la responsabilité d’Al Qaida. Il a ensuite rappelé que plusieurs personnes à travers le monde (en particulier des personnes influentes) remettent en cause la version de l’Administration Bush. Il a ainsi mis en avant les faits principaux démontrant que la version gouvernementale n’est pas crédible en posant des questions sur le Pentagon, l’écroulements des tours, la non interception des avions détournés, le WTC7, le rapport de la commission d’enquête et les délits d’initiés. Le but de ces questions était de remettre en cause la justification de guerres illégales et de réformes liberticides dans la logique de la « guerre contre le terrorisme », née avec le 11 septembre :
« Ce que je souhaite savoir, c’est si ces attentats ont été ou non commis par Al Qaida ? Jusqu’à présent, tout ce que le gouvernement a dit est que nous croyons en la responsabilité d’Al Qaida car c’est ce que l’Administration Bush nous a dit. Nous n’avons vu aucune preuve réelle de la culpabilité d’Al Qaida. »