Les ramifications politiques dans l’affaire du Cercle Concorde sont incontestables. Un journal marseillais est revenu sur le rôle supposé de Patrick Devedjian
Le dossier du Cercle Concorde, que les pouvoirs publics ont autorisé et laissé en activité alors qu’il était aux mains du grand banditisme, intrigue jusqu’aux sphères politiques les plus hautes. Patrick Devedjian, il serait intervenu deux fois dans le dossier, selon Marseille l’Hebdo (9 janvier). La première fois à la mi-2005, afin de faciliter la ré-ouverture du cercle de Jeux en obtenant le feu vert du ministère de l’Intérieur. La seconde, courant 2007, alors que la guerre des bandes faisait rage, pour s’assurer le contrôle du pactole généré par ce temple parisien du poker. Toujours selon Marseille l’Hebdo, des éléments confirmant des interventions ou des actions de lobbying émanant de diverses personnalités pourraient figurer dans le dossier d’instruction des juges marseillais. Interrogé par Bakchich, Marc Bonnant, l’avocat de François Rouge, le banquier suisse au cœur de ce tumulte, a confirmé les propos qu’il a tenus dans l’hebdo marseillais. Des contacts entre son client et le secrétaire général de l’UMP ont bien été établis. « Rouge est allé voir Patrick Devedjian, pour lui expliquer ses ennuis avec les mafieux corses (…) Il le connaît bien, ils ont travaillé ensemble sur divers dossiers par le passé », assure l’avocat.
Pour toute réponse, Devedjian lui a conseillé de fermer le « Concorde », ce qu’a refusé le banquier, et lui a dit qu’il le rappelerait. « Ce qu’il n’a jamais fait », affirme son avocat. Devedjian a affirmé qu’« il ne se souvient pas connaître à titre personnel ce François Rouge, il a bien croisé des banquiers suisses dans le cadre de ses affaires, mais c’était il y a longtemps ». Ce que Bakchich est en mesure d’affirmer, à partir de deux sources distinctes, c’est qu’outre l’intervention éventuelle de Patrick Devedjian, un sportif de haut niveau, proche de Chirac est bien intervenu en 2005 en faveur de la réouverture du cercle jeux. Il s’appelle David Douillet. Commentaire de son épouse Valérie qui « n’a rien vu » de tout cela, dans Marseille l’Hebdo : « Nous jouons au poker avec les enfants à la maison, pas plus ». Une certitude, les ramifications politiques de ce dossier sont incontestables. Un collègue qui a ses entrées place Vendôme est catégorique : « Les allusions au secrétaire général de l’UMP ont mis en rage la Chancellerie ». Et pas seulement !