Le Commissariat général au développement durable a publié cet été un rapport édifiant qui ridiculise la France et ses trémolos écolos.
L’heure est à la politique sérieuse, à la rentrée. Aux universités d’été, où les pontes de toujours vont répétant leurs solutions pour une crise qu’ils n’avaient pas prévue, et dont ils ne savent d’ailleurs rien. « En avant, comme avant ! » semble être leur seul point commun.
Pendant ce temps, un cataclysme terrifiant poursuit sa route gentiment. Je veux parler du dérèglement climatique planétaire, dont tant de sots parlent sans rien en connaître. Le mois d’août aura vu une scène cocasse. Nous sommes le 14, et dans la torpeur estivale un organisme dépendant du ministère de l’Écologie tire un coup de canon. J’ai nommé le pompeux Commissariat général au développement durable. Défense de rire. Ou plutôt si, obligation de pouffer devant ces braves soldats de l’État, tout occupés à inventer des sigles foutraques mais durables, forcément durables.
Depuis des années, le ministère de l’Écologie se débarrasse de toutes les structures susceptibles de fournir des expertises fiables sur l’état des lieux, comme l’Institut français de l’environnement, par exemple. Borloo avait donc toutes les raisons du monde de rêver d’un été tranquille. Mais il n’avait pas prévu le grain de sable qui gâche les plus belles vacances. Absurdement, le Commissariat général au développement durable a publié plein août un rapport de 52 pages qui ridiculise la France et ses trémolos, Borloo compris.
Que dit ce texte inouï ? Que la France n’a pas diminué ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2007, malgré d’innombrables engagements publics. 438 millions de tonnes de CO2 émises en 1990 et 439 millions en 2007.
Chapeau bas ! C’est pire si l’on y ajoute le carbone importé par l’intermédiaire de marchandises venues du lointain. Les pommes et le raisin du Chili, les ordinateurs de Chine, les portables de Malaisie, etc. Vous croyez quoi ? que ces productions n’émettent pas de CO2 ? Eh bien, si ! Bilan français total en 2005 : 545 millions de tonnes émises.
Nous sommes, je le rappelle, le 14 août. Borloo roupille sur son matelas, au milieu de sa jolie piscine, mais il est d’autant plus obligé de réagir qu’il espère toujours être nommé à Matignon en octobre. Il envoie donc un communiqué rageur aux rédactions, en jurant que tout cela n’est que mensonge. Un mensonge venu de son propre ministère. Rires. Rires pré-enregistrés.
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