Il fait froid, il fait gris, c’est le Nord. Mais aussi la France. Douce France, où mardi 15 décembre au matin, des camps de réfugiés qui ont succédé au centre de Sangatte sont "évacués" par la police. Bakchich y était.
A l’aube, mardi 15 décembre, alors que le brouillard laisse découvrir peu à peu les abords du port de Dunkerque, près de 70 réfugiés dorment dans leurs campements de fortune, à Loon-plage. La nuit, ils cherchent à monter dans des camions, dans les remorques ou même au dessus des roues afin d’atteindre l’eldorado britannique. Il n’est pas rare qu’ils meurent en route, avalé par la vitesse ou tout simplement épuisé. Constat morbide confirmé par la police sans pour autant chiffrer l’étendue de ces drames quotidiens.
Le long d’un canal comblé de détritus apparaissent sur les hauteurs d’une dune des couvertures et des bouts de bois entrecroisés. Ce sont de véritables cabanes, quarante jours d’effort selon un réfugié afghan. Quarante jours d’efforts pour isoler un sol boueux et rendre hermétique le toit. Ici, les vents atteignent plus de 110km/h et rares sont les jours sans pluie…
C’est à 8h50 que la police décide d’envahir les lieux. Près de 80 réfugiés occupent le site sur trois campements différents. Afghans, Irakiens et Kurdes se divisent ce sol de pitance. Trois nations en prise avec les guerres, les dictateurs et l’envahisseur occidental…
Parqués à la limite du site, tout près des tentes Kurdes, faîtes de bout de toile, les policiers font le compte.
Le camp se détruit. Pendant ce temps, Michel, Président du MRAP Dunkerque déguste.
Pourquoi une telle intervention ? Selon le chef de la PAF présent sur place, cette opération fait « suite aux nombreuses plaintes de chauffeurs routiers. Ca ne vous a pas échappé que la semaine dernière un chauffeur s’est fait poignardé par des migrants ».
Que va-t-il leur arriver ? Normalement, pas de risque d’expulsion. Venant de pays en guerres, ils seront relâchés. Selon la préfecture, "il a été proposé aux migrants, comme ça se fait habituellement en période hivernale, des hébergements en centres d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada)", a rapporté l’AFP.
« Quarante-six ont accepté, un couple d’Irakiens et leurs deux enfants ont été placés en chambre d’hôtel, dans le cadre du plan hivernal d’hébergement d’urgence, et cinq personnes faisant l’objet d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière ont été laissées libres », a ajouté la Préfecture.
Si l’objectif est de les dissuader de revenir, c’est peine perdue car depuis des années leur nombre ne cesse de grossir. Il est vrai aussi que les candidats à l’exil britannique choisissent de plus en plus les abords de Dunkerque. En trois ans, selon le MRAP ( le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), la population a augmenté par trois. Ils seraient près de 300 cents à peupler le département Nord. Problème : les Anglais deviennent de plus en plus strictes sur la sécurité. C’est de plus en plus en dur de passer et notamment en hiver où le trafic est moins dense.
Pour d’autres infos, vous pouvez lire le blog du MRAP Dunkerque.
A lire ou relire sur Bakchich.info
Notre belle Europe tue plus de mille personnes (enfants compris) par an, noyés en méditerranée parce qu’on les empêche de prendre l’avion.
Alors ceux qui ne sont pas crevés, il faut les harceler et leur faire une vie d’enfer.
Petit rappel : la majorité des migrations va des pays du Sud à d’autres pays du Sud. Et la majorité des Réfugiés (recensés comme tels par l’ONU) sont dans des pays du Sud et à leur charge. Nous achetons à bas prix les matières premières des pays que ces gens quittent. Nous laissons les capitaux quitter ces pays, pour venir s’investir chez nous ; mais les hommes eux devraient rester mourir de faim dans des pays dévastés.