Ou comment des étudiants avinés ont affolé les gardes de la résidence du Président tunisien à Hammamet.
La fin des études est toujours l’occasion de grandes fêtes, voire de beuveries organisées. Sans atteindre la dimension des « springbreak » américains, les étudiants français ont, en la matière, une certaine réputation à défendre. Et la dernière descente des jeunes diplômés d’une des plus grandes écoles de commerce française en Tunisie va faire date.
En villégiature éthylique à Hammamet, « l’élite de la nation » a, comme de coutume, retourné l’hôtel où elle a élu domicile, fin juin et multiplié les soirées. Au sortir de l’une d’elles, sur le coup des six heures du matin, un fêtard, conquis par le spectacle qu’offre la baie de la douce Hammamet, se décide à aller faire un tour en pédalo. Courageusement, il décide de pousser son effort jusqu’au bout de la jetée.
Une superbe demeure s’y trouve en effet, à laquelle un ponton permet d’accéder. Les cris des marins alentours n’y feront rien, tout comme les mises en gardes de ses compagnons de soirée, le vaillant pochtron pousse sa course au plus loin…jusqu’à ce qu’une étrange agitation gagne les alentours de la villa. Quelques garde postés s’embarquant sur un zodiac, rejoignent le pédalo et passablement énervés, l’arraisonnent.
Un brin ignorant, ce futur jeune cadre dynamique n’a compris que trop tard qu’il se dirigeait tout droit vers l’une des résidences privées de Zine Ben Ali, alias « Bac moins 3 ».
L’aviné aventurier a ainsi fait l’heureuse connaissance des hommes de main du président tunisien, qui l’ont prestement raccompagné à son hôtel. Et en ont profité pour salement enguirlander le propriétaire de l’établissement.
Après l’affaire du yacht volé du Pédégé de la banque Lazare, aucun doute n’est permis, le régime de Tunis craint l’eau. De là à dire qu’il part à vau-l’eau…