Il est partout. Quand il ne fait pas de rapport pour son copain de l’Elysée, il tient chronique dans L’ Express. A la télé, il a réussi à se dégotter un quart d’heure toutes les semaines sur Public Sénat (« Conversations d’avenir », 22 h 45).
C’est Jacques Attali, le type qui sait tout sur tout, capable de disserter, comme vendredi dernier, sur le sujet : « les ports sont la clef du changement. Ils annoncent la croissance et leur recul est signe de déclin ». Sans notes, sans fiches, sans une hésitation, clairement, sans jargon, il aligne les dates, les chiffres, les références historiques, pour expliquer pourquoi la France, malgré sa façade maritime unique au monde ( « 3000 kilomètres de côtes utilisables ») n’a pas de grands ports industriels.
Le saviez-vous ? Le Havre est loin derrière Rotterdam, Anvers ou Singapour. Une tradition française, car les Français, contrairement à la plupart des grandes puissances, ont placé leur capitale « non pas au bord de la mer mais à Paris ». Ainsi sommes-nous « un pays de la rente plutôt qu’un pays de l’aventure, de la routine plutôt que du risque… nous avons choisi le paysan contre le marin ». CQFD.
Cette façon de plancher… Cela ne vous rappelle rien ? Enarque, polytechnicien, Attali continue de passer des concours. On ne peut plus l’arrêter. C’est le lapin Duracel du Grand Oral. Eternel candidat, il lui faut un sujet pour plancher comme d’autres ont besoin de leur barrette de shit. Il est formaté.
Avec les années, il a juste changé de décor. Au lieu d’un austère jury, une accorte intervieweuse. Au lieu de l’ENA, les caméras de Public Sénat. Même sur des sujets où on ne lui demande rien (les ports !), Attali continue de parler. Partout, sur tout. Vendredi prochain, ce sera sur la culture du maïs ou l’histoire des armes à feu.
Comment fait-il ? La réponse, on la devine : comme pour ses bouquins, Attali n’est pas seul. Il dirige un atelier de grosses têtes qui lui rédigent ses dossiers. C’est du boulot : il faut recruter, animer, et, en bout de chaîne, avoir un bel esprit de synthèse et une faculté de claire expression. C’est comme pour certaines agrégations : le candidat arrive seul devant le jury, mais porté par le travail d’une équipe. Après tout, Léonard de Vinci, Michel-Ange ou David avaient, eux aussi, leur « atelier », dont les petites mains ne signaient jamais aucun tableau. D’où la question que tout le monde se pose : Attali est-il le Michel-Ange de la politique française ?
Désolé, pas vraiment. La seule fois où il a voulu appliquer comme un grand sa vaste culture, il s’est planté. On s’en souvient : en 1990, son passage à la tête de la BERD (banque européenne de reconstruction et de développement) fut un fiasco. Y compris pour les ports français…
Pour les Européens, Attali n’est pas sérieux. En tant qu’intello, il brille, en tant que professionnel, il est nul. D’ailleurs qu’ont pensé les professionnels des ports de son laïus de l’autre soir ? Attali, c’est l’histoire du pilote surdoué, formé dans les meilleures écuries, incollable sur les moteurs, l’aérodynamisme, la technique de course. Vous lui donnez le volant. Et vlan ! Au premier virage, il part dans le sable. Jacques Attali ? Grandeur et misère de l’intelligence française !
Il suffit d’être simple observateur pour découvrir cet étrange personnage d’Attali. Lisons par exemple les commentaires sur "Rue 89". D’abord l’arrogance :
"1.- Jacques (Attali) a dit… Goasguen est un imbécile
Par Bruno Masure (Journaliste énervé) 19H07 26/01/2008 "Lorsque Claude Goasguen a osé critiquer publiquement "la République des experts", rappelant benoîtement que c’est -peut-être ?- le travail des élus du peuple de proposer et d’avaliser les réformes touchant la vie des Français, ce pauvre député (UMP !) s’est entendu proposer par Jacques Attali d’aller traîner ses godillots dans la gadoue de "la République des imbéciles".
"Jacques Attali, qui a énormément d’idées, n’a jamais eu celle de se frotter au suffrage universel. Il serait pourtant assez cocasse de le voir sur les marchés "vendre" ses réformes invendables au bon peuple."
Par ailleurs, le passé de "l’intellectuel" pas toujours reluisant comme le rappellent des internautes dans le forum de "Rue 89" :
"2. -Betra 19H54 02/02/2008 Le camarade Attali il s’était pas fait prendre les doigts dans le pot de confiture avec la BERD une banque européenne à l’époque qu’il avait grillée ?? est ce que quelqu’un se souvient de l’info ??"
irjud 21H39 02/02/2008 "oui, tout à fait : un siège de la BERD à Londres en marbre de Carare et un mobilier High-Tech et Design, donc très cher, tout cela a plombé les comptes de la BERD et l’effort ( méritoire au départ ) fait par l’Ouest pour aider l’Est a fait Pschittttt… Renseignement par des vieux socialistes de cette époque ( et dignes de confiance ) : Monsieur Attali se faisait livrer quotidiennement ses croissants de chez Fauchon à Londres by air-mail."
Conclusion de l’observateur : A la BERD, ce n’était alors pas la république des imbéciles mais pire… l’empire ?
Attali, conseiller en Mondialisme et Anéantissement des Valeurs et Nations. Les publicitaires et le patronat étaient déjà entré dans la danse avant la sortie des recommendations-solutions-uniques-inévitables de Monsieur Attali.
En quelques mois la France est passée de la lutte contre le racisme, à l’éloge de la diversité, puis du métissage, et pour finir ( ?) à la discrimination positive et la mise en place d’un dispositif de répression déguisé en entité de lutte contre les discriminations (la HALDE)… A suivre…
Je me demande bien ce qu’en pense BHL, dit "Le Berger"…
Attali parle beaucoup sur tous les sujets mais ferme vite son clapet pour son implication avec Pasqua dans l’affaire Angolagate qui grâce au versement d’une royale caution lui évita la prison et, moins connu, pour avoir encaissé 2 millions de dollars sur son compte perso à l’occasion d’une Berd eurasienne fictive. La justice française et russe le connaissent plutôt bien …
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