Alors que son romanquête en Géorgie publié le 19 août dans « Le Monde » a perdu toute crédibilité, l’ami Bernard-Henri Lévy mérite bien un pastiche ! En exclusivité dans « Bakchich », un extrait de « Barbès Vertigo », signé Denis-Henri Lévy…
Sauf quelques méchancetés balancées par Rue 89 sur l’aventure en Géorgie de Bernard-Henri Lévy, suite à la publication dans Le Monde, d’un grand reportage ( !) de l’aventurier ; sauf la publication par l’Agence France Presse – et d’autres –, de la réaction de l’intéressé à ce qui ne peut être qu’un malentendu ; les médias ont peu parlé de Bernard-Henri Lévy ces derniers jours. Non, franchement. Pourtant, nous sommes en plein boom de la rentrée littéraire. Le sexy Bernard-Henri aurait-il été oublié de la scène publique quelques heures ? Parce que la Géorgie, c’est bien joli, mais ses pérégrinations aux Etats-unis… personne n’en parle plus de ses pérégrinations aux Etats-unis ! Elles sont pourtant fabuleusement racontées, par lui-même, dans son livre, American Vertigo.
Réhabilitons l’homme et son oeuvre ! Bakchich publie en exclusivité un extrait de « Barbès Vertigo », de Denis-Henri Lévy. Un extrait du livre de Pascal Fioretto, Et si c’était niais ?, somme de pastiches brillants, qui paraît le 4 septembre. Lui qui a écumé les Etats Unis, la Georgie, la Bosnie, l’Afghanistan, n’a jamais mis les pieds en banlieue. Une raison de plus pour imaginer un reportage qu’il aurait fait à Barbès.
« Profitant de mon inattention, le taxi avait disparu ainsi que mon sac d’aviateur en cuir, tous deux avalés par une foule bigarrée indifférente à ma présence. Il me fallait m’habituer à cette idée nouvelle, vertigineuse : ici, je n’étais personne. Nobody. J’hésitai un instant entre déréliction et amertume, incertitude et foi aveugle, sans trop bien saisir ce que j’entendais par là, puis j’avisai un hôtel dont l’enseigne lumineuse grésillait sinistrement dans la nuit tombante. A la réception, une énorme femme noire était en train d’assortir la couleur de ses ongles à celle de ses lèvres.
– Qu’est-ce qu’il veut ? me demanda-t-elle en gonflant la bulle d’un impressionnant chewing-gum fluo.
Un bref instant, j’eus envie de la gifler au nom du respect dû aux explorateurs du possible. Mais je songeais à ce qu’aurait fait Althusser à ma place et je me retins.
– Une chambre, articulai-je humblement en signe d’amitié.
Sans me répondre, elle commença à se balancer d’avant en arrière sur sa chaise. Puis elle roula vers moi de grands yeux, comme si elle m’avait déjà vu quelque part. Son regard, à la fois bovin et trop maquillé, me bouleversa. Malgré tout ce qui nous séparait, je me sentais infiniment proche d’elle. Proche aussi de ses nombreux petits frères, ses brothers, condamnés à la chaise électrique dans les couloirs de la mort. Comme eux, j’attendais dans un corridor mal éclairé, sans même un siège pour m’asseoir. Une lointaine sonnerie de téléphone interrompit mes pensées et je revins à moi.
La réceptionniste avait recommencé à s’occuper de ses ongles. Debout devant son comptoir, j’étais soudain douloureusement écartelé entre deux pulsions contradictoires. Une part de moi, atavisme des Lumières, avait envie d’expliquer à cette petite soeur de couleur tout ce que Tocqueville, Victor Schoelcher et moi avions fait pour elle. Un autre versant de moi-même, plus sombre, plus intime, l’aurait volontiers étranglée pour lui inculquer quelques rudiments de politesse. Après avoir fait éclater une nouvelle bulle de gomme, elle finit par lâcher :
– Y me reste que des doubles. C’est 27 euros, plus 5 euros pour la douche. Je vous conseille d’attacher vos bagages à l’antivol au pied de votre lit.
Je payais deux nuits cash et elle me remit une minuscule serviette de toilette d’une couleur indéterminée sur laquelle elle déposa la clé de la chambre 23.
En escaladant le vieil escalier de bois desservant les étages, je sentis que ma rencontre avec la jeune fille avait réveillé en moi des souvenirs que je croyais à jamais enfouis. Cette femme noire, obèse, aux cheveux crépus… Elle m’évoquait… Une sueur glaciale me dégoulina dans le dos. Je pressai le pas et débouchai dans un étroit couloir, mal éclairé par les veilleuses des issues de secours.
Oui, elle m’évoquait Condoleeza Rice. Je titubais en cherchant ma chambre. En beaucoup plus grosse et vulgaire… J’étais enfin arrivé devant la 23. Une Condoleeza qui aurait mangé à tous les repas des giant burgers comme on en trouve à Phoenix (Arizona). J’introduisis la clé dans la serrure en priant pour qu’elle s’ouvrît sans faire d’histoires. Arizona, désert où rien ne pousse à part les coyotes et les rêves de liberté des chicanos. Entrer le plus vite possible. »
PS : En bonus, Bakchich suggère à ses lecteurs d’aller faire un tour sur le site non officiel de BHL, créé par une de ses fans. Simple divertissement…
Et, dorénavant, Bakchich propose une chronique par jour. Avec :
Lundi : Chronique économie,
Mardi : Chronique cinéma,
Mercredi : Chronique médias,
Jeudi : L’agenda de Philippe Boucher,
Vendredi : A fond la zapette
Samedi : Bouquin
Dimanche : Chronique du Blédard.
c’est un tic c’est cet "énergumène d’écrivain" stigmatiser encore les noirs et sans aucune finesse, sans raccourci car dorénavant même le plus con d’entre nous doit comprendre la pensée de BHL !!!
Au fait qu’est-il venu foutre sur terre car éduquer les humains que nous sommes ne doit pas être une "Siné-cure" pour lui !