La réorganisation du dispositif militaire français en Afrique, annoncée par Nicolas Sarkozy lors de sa visite en Afrique du Sud fin février, provoque des inquiétudes chez les chefs d’Etat africains concernés. Mais l’Elysée se veut rassurant : le processus ne sera pas effectif avant 2011-2012
Juste avant de s’en aller batifoler, à la plus grande gêne de ses conseillers, dans la réserve du Kruger en Afrique du Sud, le bon président Sarkozy s’est quand même fendu, fin février, d’un discours devant les parlementaires locaux, au Cap. Un discours bien moins polémique que son précédent laïus de Dakar et salué cette fois-ci par la presse africaine, plutôt ravi de voir que la France souhaitait modifier son dispositif militaire sur le continent.
Mais, il s’est quand même trouvé des mécontents. Si, si. L’annonce d’une réorganisation du dispositif militaire de la France en Afrique a même donné des sueurs froides aux heureux chefs d’Etat hôtes qui les accueillait jusque là. Voir les bases militaires françaises qui leur ont servi de nounou au cours des quarante dernières années être appelés sinon à disparaître, du moins à être réduite, cela fait un choc bien compréhensible.
Aussi de grandes séances de calinothérapie ont d’ores et déjà été prévues pour rassurer ce beau monde. Première étape, les huit accords militaire qui lient la France à des pays africains seront remis à plat un par un lors de réunions bilatérales. Des accords qui, promis-juré, n’auront plus de clauses secrètes et seront publiés dans leur intégralité.
Ensuite, les implantations de bases françaises ne vont pas être modifiées dans l’heure. Le temps que le livre blanc de la Défense française soit bouclée et que les forces de réaction africaine se rôdent, avant de prendre le relais, l’échéance se voit déjà reportée à la prochaine décade, entre 2011 et 2012.
Et dans ce grand bain d’explication, il conviendra de ne pas oublier les communautés françaises expatriées, où la grogne monte. Les UMPistes locaux, notamment, se sentent quelque peu lâchés par ces déclarations. Une chance pour Sarko, aussi déçus qu’ils soient, ceux là ne pèsent pas aux municipales.