Cette semaine les murs de nos villes se sont couverts d’affiches « Produit en Bretagne ». L’invitation en bichromie et en 4 par 3 est claire : achetez breton. C’est vrai, pourquoi ne pas privilégier notre production nationale ou régionale selon nos goûts ? Cela fait longtemps que je me pose la question. Cela réglerait beaucoup des maux de notre société. Surtout ceux des moins qualifiés, des plus faibles, cela éviterait les délocalisations et éventuellement de la pollution. Depuis quelques mois, j’essaie de mettre en pratique ma nouvelle marotte. J’achète français. Certaines fois c’est difficile, c’est un fait. J’ai mis une fois une demi-journée à trouver un bonnet bleu marine fabriqué dans l’hexagone. Pour finir j’en ai trouvé un chez Damart. Il m’a permis de lutter contre mon otite hivernale.
Jusque-là je poursuivais seul ma nouvelle croisade, un peu honteux, mais entêté, persuadé d’être un marginal aux marottes plutôt conservatrices. Les seules fois où j’ai osé l’avouer, j’ai entendu la doxa libérale et celle des partisans de la mondialisation (deux groupes qui ne recouvrent pas du tout les mêmes populations). Je me suis fait traiter de fasciste, voire de chevènementiste (dans mon système de valeur le premier qualificatif est injurieux, et le second flatteur). Comme mon premier interlocuteur était un vieux fonctionnaire de l’alter mondialisme, plus fonctionnaire et mondialiste qu’alter du reste, et la seconde une jeune et gironde militante du Modem, je me suis dit que j’étais sur la bonne voie. J’ai osé faire mon coming-out. Depuis plusieurs mois, je me promène avec ma question, assume mon comportement. J’ose. Et à ma grande surprise, mes interlocuteurs m’écoutent avec attention.
Si certains ont du mal à cacher leur ironie, la plupart sont touchés par ma démarche et me soutiennent. À l’Elysée, un des plus proches conseillers de Sarkozy m’avoue sentir se développer ce type de comportement et avoir peur de cette montée du protectionnisme. En faisant référence à l’histoire, il conclut, « Cela va nous conduire à la guerre ». J’ai trouvé un soutien amusant et distant chez Emmanuel Todd, l’essayiste. Il souhaite son développement, et le pense inévitable, tout en pensant que la façon la plus pacifique de le mettre en oeuvre était de le négocier. Le Monde Diplomatique de Décembre y consacrera sa une.
Le protectionnisme serait peut-être une idée qui monte.
bien sur, il est primordial d’acheter francais… le cycle peut etre virtueux et tres tres rapidement, banissons le made in china,et autre,( attention, ce n’est pas un appel au boicote, )… facile a dire me dirons certain ? oui, je le reconnais, personellement, je passe parfois du temps a trouver du made in france au pire, il n’est pas impossible de trouver du made in europe. savez vous que les TBS chaussures de sport sont fabriques dans le maine et loire ? vous allez changer de voiture ? renault, peugeot citroen, microcar, PGO pourquoi ne pas creer une page web avec toutes les marques et references qui sont fabriques en france ? refuser ce qui vient des pays lointains est a mon gout un civisme ecologique, une preservation de nos emplois, une fraternite pour nos confrere en galere,une securite quand a la longevite de votre appareil et une coherence avec nos idees… n’avez vous jamais entendu"le client est roi" ? alors, n’est ce pas a vous d’imposer le lieu de fabrication de vos achats ?
on a vu tellement de problemes sur les produits chinois ( peintures toxiques sur les jouets, lait toxique, sel deshumidificateurs tres dangereux) quels preuves supplementaires vous faut-il ?
Bonsoir,
Vous redécouvrez l’eau tiède cher ami. Il faut, bien sûr acheter français, dans cette période de crise, même si c’est parfois plus cher. C’est une question de civisme. Rien ne me met plus en colère que de voir des retraités (anciens fonctionnaires) rouler dans des voitures japonaises. Les retraites sont payées par les salariés français.
Nos partenaires et voisins sont également protectionnistes. Je n’entends jamais dans la bouche de nos politiques cet encouragement. Et si, au lieu de réduire les budgets de l’état l’on augmentait nos exportations ? (comme en Allemagne)
A la question : "Acheter Français ?" vous répondez : "Cela réglerait beaucoup des maux de notre société. Surtout ceux des moins qualifiés, des plus faibles, cela éviterait les délocalisations et éventuellement de la pollution". C’est bref, discutable, et pour le moins incomplet. Le reste, pardonnez-moi, c’est "Oui-Oui aux pays des grenouilles". Je vous renvoie au soutien amusant (ou amusé) d’Emmanuel Todd.
Passons sur les miséreux, c’est vrai quoi, mieux vaut employer des pauvres de Françe. Mais sans nul doute qu’en gagnant 2,5 fois le RMI, ils vous en remercient d’autant.
En suivant votre raisonnement, les entreprises sont délocalisées parceque l’on achète pas Français. Malheureusement, c’est souvent le choix stratégique de sociétés importantes pour minimiser des coûts, ou dit autrement cela passe mieux, recentrer leur position géographique en regard de la demande client.
"et éventuellement de la pollution". Ne trouvez vous pas que l’adverbe sonne faux à l’heure du GIEC, et à l’approche d’un étiquetage des biens de consommation nous informant de leur "contenu carbone" ?
Cependant votre coup de coeur Français, nous rappelle que les diverses charges salariales et patronales servent la collectivité. De votre point de vue, les sociétés établies en France avec des capitaux étrangers ou les entreprises sur le sol Français dont les sièges se trouvent à l’étranger, sont-elles compatibles avec votre "acheter Français" ?
Ce sont là quelques pistes dont vous n’auriez pas dû faire l’économie. :)
Mais je suis rassuré, jusque Décembre, il vous reste du temps pour trouver une écharpe, et attendre la Une du "Monde Diplomatique".